Le gaspillage sous toutes ses formes : ça suffit (1/4)
Le prise de conscience du gaspillage dans nos sociétés modernes est à ses balbutiements. Il y a un vrai engouement autour du gaspillage alimentaire car produire pour jeter est une ineptie. Mais en prenant du recul, le gaspillage est présent partout sous toutes ses formes dans nos sociétés. Avec cette série d’articles : je vous propose un voyage magique dans le monde merveilleux de ce fléau. Attention, c’est notre histoire individuelle et collective. Alors, est ce que l’on va changer de braquet ?
Le Gaspillage alimentaire, partie visible de l’iceberg du gaspillage !
Un plateau, des assiettes, des personnes pour nous servirent, de la nourriture. Vous vous souvenez quand vous étiez enfant et que vous mangiez à la cantine scolaire ? Ces moments avec les amis, les discussions, les rigolades… Et pourtant, quand j’avais cette âge là, il y a avait une chose qui me révoltait et incompréhensible : le fait de voir que pas mal d’assiettes n’était pas terminés et que la nourriture était jetés. Sacrilège !!!
Moi, venant d’une famille ou la nourriture était faite maison, ou le goût primait sur la rapidité. Il n’y avait aucun plats préparés et produits transformés. Le gaspillage à la cantine de mon école primaire était déjà normé, acté, sans alternative et sans prise de conscience des élèves et de l’équipe enseignante.
La culture du déchet était déjà ancré dans nos têtes dès mon enfance. Cela me posait des questions sur le sens de cette norme de notre société. La première fois que j’ai entendu le terme “ gaspillage alimentaire”, c’est lorsque j’avais 16 ans lors d’une conférence sur l’alimentation mondiale, au Mans. Un expert de l’ONU disait ce chiffre qui m’avait profondément marqué “ ⅓ de la production mondiale alimentaire est jeté” .
Le gaspillage alimentaire, une obligation individuelle et collective.
Nous sommes tous responsable du gaspillage alimentaire : consommateurs, industriels, restaurateurs, responsable de restaurant collective, enseignants, entrepreneurs, élus.
Les chiffres du gaspillage alimentaire sont faramineux, les conséquences sont immenses et elle concerne à la fois l’économie, le social et l’écologie:
- 29% de la la production agricole destiné à être gaspillé ; (1)
- 108€ par français/an jeté à la poubelle ; (2)
- 20% des français ne mangent pas 3 repas par jour et équilibré : (3)
- 3ème état le plus émetteur de CO2. (2)
Cette norme est le symbole de notre société de surconsommation où l’on privilégie la rapidité à notre santé, la quantité à la qualité, l’insipide au goût, l’individuel au collectif.
Car derrière l’alimentation se cache tous les enjeux humains et sociétaux : santé publique, lien social, fête, échanges, famille, amour, ami, prise de tête, palais, nature, aliments, découverte, jardinage, gastronomie, pâtisserie, gourmandise, économie, ressources naturelles, l’énergie….
Manger sain, c’est la base vitale pour toutes les personnes habitantes sur Terre. Ce qui n’est plus vraiment le cas dans nos sociétés occidentales et en France malheureusement.
La lutte contre le gaspillage alimentaire, une responsabilité de tous et à chaque instant.
Chacun d’entre nous doit devenir un acteur de la lutte contre ce fléau présent dans nos frigos mais également dans le monde professionnel. Je ne connais aucun salarié, restaurateur, agriculteur du milieu alimentaire qui est fier de jeter ce qui n’a pas été consommé. Pour éviter ce grand gâchis, il y a des règles à inventer, des entreprises sociales à créer, des associations à soutenir pour permettre à la fois d’informer mais aussi d’éduquer au goût des aliments.
La lutte contre gaspillage alimentaire est un enjeu politique, social, économique, écologique et pédagogique.
Bref, c’est inventer une société où l’on valorise la pleine utilisation des ressources, les professionnels locaux qui transforment ces produits, où l’on retrouve le vrai goût des produits locaux et de saisons.
Le gaspillage alimentaire cache en effet un autre gâchis moins connu mais qui est encore plus présent dans notre société : c’est celui des ressources naturelles. Découvrez cela dans le deuxième volet.
