Et si on appelait les “filles” de plus de 20 ans des femmes ?

Aline Mayard
La Funny Feminist
Published in
3 min readJun 15, 2017

Jusque récemment, parler de moi à la troisième personne était plutôt stressant. Ce n’est pas tant que j’étais Delon-phobe ou que j’avais peur que mon melon explose mais plutôt que je ne savais pas comment parler de moi.

Même le réac me prend pour une conne.

Est-ce que je devais dire « je suis une fille plutôt modeste » ou « je suis une femme plutôt modeste ». Comment définit-on une femme ? Par son âge, l’opulence de sa poitrine, sa robe sortie d’un film de Fellini ou son caractère affirmé ?

Dans mon esprit innocent et ingénu, une femme était une créature magique dotée d’une crinière de rêve, marchant d’un pas sûr, revêtant une robe élégante, avec une carte de visite épatante. Le genre de business woman que jouait Meg Ryan dans les films. Celle qui était intelligente, belle et capable de séduire. Bref, pas moi.

La “femme” n’a pas de cellulite ou de veines qui ressortent.

Je ne sais toujours pas ce que c’est que d’être une femme ou quand on le devient, mais ce que je sais c’est que ce n’est pas un titre que l’on obtient.

Avoir peur de se considérer femme, c’est accepter que seul un modèle de femme est méritoire : celle éternellement jeune, belle et délicate, celle qui arrive à mener de front une multitude de vies différentes sans se plaindre, en acceptant et en souriant. Celle qui n’est pas une menace.

Être une femme n’est ni compliment ni une certificat de réussite, c’est un fait.

Nous sommes toutes femmes.

Nous sommes femmes quand nous portons des Vans et un jean troué.
Nous sommes femmes quand nous refusons de teindre nos cheveux gris.
Nous sommes femmes quand nous sommes maquillées.
Nous sommes femmes quand nous nous montrons au naturel.
Nous sommes femmes quand nous nous épilons les sourcils.
Nous sommes femmes quand nous arborons des aisselles velues.
Nous sommes femmes quand nous exhibons nos bras musclés.
Nous sommes femmes quand nous décidons de trainer sur le canapé.
Nous sommes femmes quand nous ne voulons pas d’enfants.
Nous sommes femmes quand nous sommes femmes au foyer.
Nous sommes femmes quand nous sommes faibles.
Nous sommes femmes quand nous sommes fortes.

Les diktats veulent nous épuiser, ils veulent que nous passons notre temps à vérifier notre alimentation — quitte à avoir faim, à surveiller nos poils — quitte à souffrir, à couvrir notre visage d’artifices — quitte à nous perdre. Les diktats veulent nous occuper le cerveau, nous distraire, nous affaiblir physiquement, nous infantiliser.

Essaie de réfléchir à la domination du patriarcat quand tu pleures tes poils

Nous ne sommes pas des filles, nous ne sommes pas des girls, nous ne sommes pas des enfants. Nous sommes fortes, nous sommes femmes, chacune à notre manière.

Bannissons le mot “fille” de notre dictionnaire, reprenons le contrôle de notre féminité.

Vous verrez “Who run the world? Women!” va finir par sonner mieux que “Who run the world? Girls!”.

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p.s. Cet article m’a été inspirée par les podcasts de Dans le genre de dans lesquels célébrités et célébritées discutent de féminité et masculinité, et par les superbes vidéos de Marinette qui explique les tenants et aboutissants du dégout de notre société pour les femmes poilues (comme moi) ou musclées (pas du tout comme moi).

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Aline Mayard
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