La Gazette du “Mauvais” Goût, le média stylaid qui célébre laidlégance

Dora Moutot
17 min readAug 24, 2016

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La Gazette du “Mauvais” Goût est un média pailleté et gluant, créé par Dora Moutot, qui analyse avec humour et un œil décalé tout ce qui est borderline dans le domaine de la mode, de l’art, de la culture et du design. Décolleuse de rétines depuis 2009, la Gazette du “Mauvais” Goût explore avec bienveillance des tendances de mode ou de société qualifiées comme étant de mauvais goût parmi tout ce qui est considéré : kitsch, too much, étrange, absurde, extravagant et folklorique.

Mini BuzzFeed sous acide, destiné aux licornes biberonnées à la culture Tumblr et aux gifs arc-en ciel, la Gazette du “Mauvais” Goût se situe aux antipodes de la sobriété. “More is more and less is bore”, ici, on célèbre la fantaisie, le non-conformisme et l’improbable. On aime laidlégance et tout ce qui est stylaid. Vecteur de bonne humeur, rafraîchissant et déculpabilisant, la Gazette du “Mauvais” Goût cherche à montrer le merveilleux dans le subversif.

#stylaid #laidlégance #learntodobadwell #keepitkitsch #dothedonts

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Le mauvais goût n’existe pas, c’est la norme qui le pousse à exister (1), voici la vision que défend la Gazette du “Mauvais” Goût. L’idée de créer un média autour du concept de mauvais goût part de la conviction que celui-ci a des fonctions importantes.

Le mauvais goût est une valeur d’opposition qui sert à remettre en question la perception du “beau” et permet donc de sortir du cadre des conventions et des clichés. Le bon goût n’est que la normalisation du regard (2), c’est le premier refuge du non-créatif et le dernier recours de l’artiste. (3)

Par conséquent, le mauvais goût est un véritable laboratoire de tendances, un espace de liberté et de fun où les expérimentations et les erreurs sont célébrées.

Le mauvais goût est par conséquent, parfois, synonyme d’avant-garde. De ce laboratoire peuvent émerger des idées qui ont le potentiel d’acquérir dans un premier temps le statut de “cool”, puis de “bon goût” à long terme. Quand le kitsch ou le mauvais goût sont réinterprétés de façon ironique, il cesse alors d’être kitsch ou vulgaire pour devenir “cool”. La phase de transition vers le politiquement ou esthétiquement correct est alors enclenchée.

La notion de “mauvais goût” induit un repositionnement permanent. Ce qui est de mauvais goût aujourd’hui, ne le sera peut-être pas demain. Celui-ci, comme la mode, peut être cyclique.

Il faut être capable de maîtriser les codes du “bon goût” pour s’intéresser au mauvais. Seuls l’œil et la distance critique du second degré, en vertu de la sincérité du premier, permettent de générer le mauvais goût ou le kitsch en tant que concept. Le “mauvais” goût est donc un plaisir d’initiés.

Il existe alors deux formes de kitsch et de mauvais goût. Le kitsch innocent, celui qui est créé au premier degré, de façon involontaire. Et le kitsch intellectualisé ou ironisé, celui qui est créé consciemment au second degré.

Le mauvais goût et le kitsch n’ont pas de codes esthétiques précis. Il s’agit d’un mélange “too much” indéfini de styles et d’influences, un fourre-tout magnifique. Les styles meurent, mais le kitsch, lui, reste.

Le kitsch est plus qu’une esthétique, c’est un imaginaire qui s’applique dans de nombreux domaines culturels comme l’art, le design, la poésie, la musique, les films, etc. Le kitsch précède et outrepasse ses supports, c’est un état d’esprit, qui, éventuellement, se cristallise dans les objets.

Le kitsch n’est donc pas une mode, c’est LE mode. (4)

Le mauvais goût et le kitsch sont des concepts qui appellent à des réponses émotionnelles et instinctives, ils font parler l’affect. Le kitsch “ne pense pas”, il jouit de façon immédiate et sans attendre. Émerveillement, dégoût, nostalgie, sentimentalisme rétro, le kitsch sublime l’impossible, le mauvais goût divertit, c’est un lieu d’utopie et de ré-enchantement.

*1. Vincent Gury
*2. Helmut Newton
*3. Marshall McLuhan
*4. Abraham Moles

Dora Moutot est la fondatrice de la Gazette du “Mauvais” Goût. Née en 1987, Dora est une journaliste spécialisée dans la mode et l’art, passionnée par les esthétiques du Web, les subcultures du monde et la philosophie kitsch.

Dora est actuellement rédactrice en chef adjointe de Konbini. Elle a aussi été chroniqueuse sur France 2 et a écrit pour Le Monde, Glamour, WAD, Usbek & Rica, Vice, Arte et Canal +. Elle travaille aussi en tant que consultante pour différents bureaux des tendances comme LS:N Global ou le Flamingo Group.

Dora est diplômée de:

Entrepreneure dans l’âme, Dora est aussi la co-fondatrice de The-other.info, un projet éditorial autour des cultures vestimentaires du monde, c’est aussi la fondatrice du projet artistique webcamtears.tumblr.com, exposé au Centre Pompidou en 2016.

Absurde
Affectif
Affectueusement démodé
Affectueusement moche
Amplification
Anecdotique
Anormalement normal
Anti-élite
Avant-garde
À outrance
Apparat de l’inculte
Arc-en-ciel
Artifice
Art du bonheur
Art de la masse
Art de supermarché
Art pompier

Baroque
Beauf
Beauté artificielle
Bling-bling
Bibelot
Bimbo
Bizarre
Bric-à-brac

Cagole
Camelote
Camp
Charme méprisable
Cheap
Clinquant
Copie
Contrefait
Criard
Cliché
Cucul la praline
Cumul
Curiosités

Décalé
Décoratif
Décor d’allégresse
Démodé
Dérision
Désuet
Distraction
Divertissement
Douteux
Drama queen

Éden
Élaidant (au lieu d’élégant)
Émerveillement
Encombrant
Étrange
Exagération
Excentrique
Extravagance du pauvre

Fête permanente
Fanfreluches
Fantaisie
Flamboyant
Flashy
Fléau contemporain
Fluo
Folklorique
Froufou
Futile

Gadget
Glittery
Gnangnan
Guimauve
Grotesque

Has been

Ignoble
Illégitime
Illusoire
Imitation
Improbable
Inélégant
Ironique

Jaunie
Junk
Jacquard

Kaléidoscopique
Kawaii
Kéké
Kitsch

Laid acceptable
Laidlégance
Licorne
Loufoque
Ludique
Lyrique

Mauvais goût
Marchandise
Mélodramatique
Merveilleux
Mièvrerie

Naïf
Normatif malgré son avant garde
Non fonctionnel
Nostalgique

Obscène
Obsolète
Opulent
Ornementation
Ostentatoire
Outrance

Pacotille
Paillettes
Pastiche
Parodie
Parvenu
Plastok
Plouc
Pop
Populaire
Poussière sur étagère
Post-moche
Psychédélique
Provocateur

Questionable

Régressif
Religieux
Réplique du sublime
Rétro
Ridicule
Ringard
Rococo
Romantisme
Rustique

Sarcasme
Scandaleux
Screaming loud
Second degré
Sensoriel
Sentimental
Sincère
Souvenirs
Stylaid
Sublimation
Subversif
Superficiel
Superflu
Suranné
Surchargé
Surréaliste
Symbolique

Tacky
Tape-à-l’œil
Toc
Too much
Transgressif
Trivial

Ubuesque
Un monde sans négativité
Utopique

Vice tendre
Vieillot
Vintage
Voyant
Vulgaire

What the fuck
Weirdo

Zarbi
Zinzin

“- This is so bad, it’s almost good.
- This is so bad, it’s gone past good and back to bad again!”
Ghost World, le film

“Réussir à atteindre une harmonie dans le mauvais goût est l’apogée de l’élégance.”
— Jean Genet, écrivain

“C’est le bon goût et uniquement le bon goût qui possède le pouvoir de stériliser et qui est toujours le premier handicap à la créativité.”
— Salvador Dalí, artiste

“Le bon goût est le premier refuge du non créatif. C’est le dernier recours de l’artiste.”
— Marshall McLuhan, théoricien

“Ce qu’il y a d’enivrant dans le mauvais goût, c’est le plaisir aristocratique de déplaire.”
— Charles Baudelaire, poète

“Le bon goût est la mort de l’art.”
— David LaChapelle, artiste

“Je suis très attiré par le mauvais goût, plus excitant que le prétendu bon goût qui n’est que la normalisation du regard.”
— Helmut Newton, photographe

“Le mauvais goût n’existe pas mais la norme le pousse à exister.”
— Vincent Gury, auteur

“Le mauvais goût a son droit autant que le bon goût.”
— Friedrich Nietzsche, philosophe

“Le mauvais goût a fait beaucoup plus de millionnaires que le bout goût.”
— Charles Bukowski, écrivain

“Dans le mauvais goût de mon époque, je m’efforce d’aller plus loin qu’aucun autre.”
— André Breton, écrivain

“Nous déclarons […] qu’il faut se révolter contre la tyrannie des mots ‘harmonie’ et ‘mauvais goût’.”
— Manifeste des peintres futuristes de 1910

“You have to know good taste to appreciate the irony of celebrating bad taste. If you have bad taste, you don’t get it.”
— John Waters, réalisateur

“To me bad taste is what entertainment is about.”
— John Waters, réalisateur

“La laideur a ceci de supérieur à la beauté qu’elle ne disparaît pas avec le temps.”
— Serge Gainsbourg, musicien

“Taste is made of a thousand distastes.”
— Paul Valéry, philosophe

“It’s better to be absolutely ridiculous than absolutely boring.”
— Marylin Monroe, actrice

“Kitsch offers instantaneous emotional gratification without intellectual effort, without the requirement of distance, without sublimation.”
— Walter Benjamin, philosophe

“Life without kitsch becomes unbearable.”
— Friendensreich Hundertwasser, artiste

“The kitsch consumer wants to be enchanted.”
— Karsten Harries, philosophe

“Kitsch is the contemporary form of the Gothic, Rococo, Baroque.”
— Frank Wedekind, poète

“We need ugliness to keep our appetites alive.”
— Karl Rosenkranz, philosophe, dans son livre Aesthetics of Ugliness

“Par la voie du sensible, le kitsch peut être conçu comme toutes les représentations qui ressortent de la simplicité et de l’ordinaire, qui marchent vers l’excès, qui sont mises hors contexte. Enfin, il peut aussi être conçu comme une sorte de baroque autrement justifié, c’est-à-dire par son prix de vente, ainsi que par le statut de supériorité qu’il peut proposer à son détenteur. Dans une certaine perspective, le mot kitsch aide à cristalliser une attitude de l’individu et de la société globale, à savoir l’attitude consommatrice et aliénatoire.”
— Soraya Helena Abrão Batista Pinheiro dans son mémoire Alexandro Jodorovsky, le kitsch revisité

“Le kitsch associe le beau au bien et non au vrai, excluant ainsi les possibilités d’existence du beau en dehors du bien.”
— Soraya Helena Abrão Batista Pinheiro dans son mémoire Alexandro Jodorovsky, le kitsch revisité

“It is as if bad taste, consciously acknowledged and pursued, actually could outdo itself and become its own clear-cut opposite.”
— Matei Calinescu, critique littéraire, dans son livre Five faces of modernity

“A real Rembrandt hung in a millionaire’s home elevator would undoubtedly make for kitsch.”
— Matei Calinescu, critique littéraire, dans son livre Five faces of modernity

“Un ensemble de perversités esthétiques, fonctionnelles, politiques, ou religieuses.”
— Abraham Moles et Eberhard Wahl, théoriciens, dans leur livre Kitsch et Objet

“L’entassement, la synesthésie, la médiocrité éventuellement dorée, l’angoisse possessive, la disproportion entre les moyens et les fins, le romantisme, un souvenir du rococo, une touche du maniérisme, tels sont les composants du bouillon Kitsch.”
— Abraham Moles, théoricien, dans son livre Psychologie du Kitsch

“Jusqu’où on peut aller trop loin en restant au milieu ?”
— Abraham Moles, théoricien, dans son livre Psychologie du Kitsch

“Le monde des valeurs esthétiques n’y est plus dichotomisé entre le ‘beau’ et le ‘laid’ : entre l’art et le conformisme s’étend la vaste plage du Kitsch.”
— Abraham Moles, théoricien, dans son livre Psychologie du Kitsch

“Le Kitsch est-il une forme pathologique de l’art ?”
— Abraham Moles, théoricien, dans son livre Psychologie du Kitsch

“Le Kitsch est donc un phénomène social universel, permanent, de grande envergure.”
— Abraham Moles, théoricien, dans son livre Psychologie du Kitsch

“Le Kitsch est lié à l’art d’une façon indissoluble, de la même façon que l’inauthentique est lié à l’authentique.”
— Abraham Moles, théoricien, dans son livre Psychologie du Kitsch

“Les couleurs sont souvent un élément intrinsèque de la gestalt Kitsch. Les contrastes de couleurs pures complémentaires, les tonalités des blancs, en particulier le passage du rouge au rose bonbon fondant, au violet, aux lilas laiteux, les combinaisons de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel qui se mélangent les unes aux autres sont un caractère fréquent du colorisme Kitsch. Les matériaux incorporés se présentent rarement pour ce qu’ils sont. Ils sont déguisés : bois peint en imitation de marbre, colonnes de fonte simulant le stuc, etc. Dans le Kitsch, il y a l’idée d’entassement dans la décoration, l’ornement est une règle impérative du jeu créateur, dans un mouvement souvent très figuratif.”
— Abraham Moles, théoricien, dans son livre Psychologie du Kitsch

“Le Kitsch s’oppose à la simplicité : tout art participe de l’inutilité et vit de la consommation du temps ; à ce titre, le Kitsch est un art puisqu’il agrémente la vie quotidienne d’une série de rites ornementaux qui la décorent.”
— Abraham Moles, théoricien, dans son livre Psychologie du Kitsch

“[Le] Kitsch apparaît ici comme mouvement permanent à l’intérieur de l’art, dans le rapport entre l’original et le banal. Le Kitsch, c’est l’acceptation sociale du plaisir par la communion secrète dans un ‘mauvais goût’ reposant et modéré. In medio stat virtus : le Kitsch est une vertu qui caractérise le milieu.”
— Abraham Moles, théoricien, dans son livre Psychologie du Kitsch

“Le Kitsch est le mode et non pas la Mode dans le progrès des formes.”
— Abraham Moles, théoricien, dans son livre Psychologie du Kitsch

“Le Kitsch est aussi ce goût du parvenu, ce nouveau riche aux manières un tantinet vulgaires qui trahissent, quoi qu’il fasse et à son insu, sa condition sociale première.”
— Abraham Moles, théoricien, dans son article “Objet et communication”

“[Le] kitsch n’est ni propre à l’art populaire ni au ‘grand art’. Il peut être présent dans l’un comme dans l’autre. Le kitsch n’est ni ‘d’en haut’ ni ‘d’en bas’, ni de droite ni de gauche. Le kitsch est plus qu’une esthétique. C’est un imaginaire, il joue sur un registre émotionnel que parfois nous nous refusons à révéler : fausses fleurs, nains de jardins, nostalgie puérile, sentimentalité, etc.”
— Bureau face B, agence d’architecture

“Le kitsch n’est plus seulement du domaine de l’art populaire, il est présent en chacun de nous. Il est révélateur d’un besoin commun de rêve et de ré-enchantement du réel.”
— Bureau face B, agence d’architecture

“Sentimentally charming, tacky and fun all rolled up in one. One catch with kitsch is that you’re never quite sure if it’s supposed to be serious or not. It’s that uncertainty that is amusing.”
— Mark Dumouchelle, Urban Dictionnary

“Le kitsch est l’expression de cette fascinante et indéracinable faculté humaine de substituer les rêves d’un monde meilleur (paradis perdu comme avenir radieux) à notre réalité, bref de travestir le réel en une vision idyllique et extatique du monde à laquelle on sacrifie sans scrupule toute conscience éthique et critique.”
— Eva Le Grand, docteure en littérature, dans son livre Séductions du Kitsch

“Pour nous offrir une représentation ahistorique et utopique du monde, une idylle en somme d’où l’on évacue tout ce qui ternit ses couleurs célestes, le kitsch aime se nourrir d’idéaux abstraits et de sentiments qu’il érige en valeur absolue. Dans cette logique, il ne peut montrer la maladie, le désir, le corps ou la mort que sous le ‘masque de beauté’ pour reprendre l’un des termes par lesquels L’insoutenable légèreté de l’être désigne le kitsch.”
— Eva Le Grand, docteure en littérature, dans son livre Séductions du Kitsch

“N’avez-vous jamais remarqué que parmi les nobles clabaudeurs, les quelques qui conspuent le mauvais goût populaire avec le plus de vigueur sont précisément ceux qui pour l’avoir pratiqué le connaissent le mieux ?”
— Jean-Yves Jouannais, critique d’art, dans son livre Des nains, des jardins. Essai sur le kitsch pavillonnaire

“Nombre de sociologues, philosophes, esthéticiens amenés à traiter du phénomène kitsch se sentent obligés de se comporter ainsi ; de s’extraire du monde pour contempler d’encore plus haut ce qu’ils considèrent déjà comme le plus bas échelon dans l’échelle des valeurs. Aussi l’étude de ce qui, à un instant donné, est censé appartenir à la sphère du mauvais goût implique t-elle généralement une perspective plongeante, imprime t-elle dans l’esprit du témoin tous ces sentiments qui vont du haut en bas : condescendance, attendrissement, pitié, mépris…”
— Jean-Yves Jouannais, critique d’art, dans son livre Des nains, des jardins. Essai sur le kitsch pavillonnaire

“Comme si le kitsch était un au-delà du goût commun, une contrée lointaine peuplée de tribus étranges : classe populaire, petite bourgeoisie, parvenus, beaufs… ; un pays à la géographie approximative : mont du mauvais goût, col de la ringardise, plaine grasse de l’obscénité où se trouve sise, sur les berges du fleuve Pompier, Bovarytown aux jolis jardinets ornés de Vénus en plâtre.”
— Jean-Yves Jouannais, critique d’art, dans son livre Des nains, des jardins. Essai sur le kitsch pavillonnaire

“Il est vrai si facilement méprisable –, ce charme qui tient moins à une harmonie quelconque qu’à cette ambition, décelable parfois, de masquer une certaine pauvreté, de peupler en vrac, sans retenue, le vide d’une existence.”
— Jean-Yves Jouannais, critique d’art dans son livre Des nains, des jardins. Essai sur le kitsch pavillonnaire

“Il y a une goutte de kitsch dans tout art.”
— Hermann Broch, essayiste, dans son livre Quelques remarques à propos du kitsch

“En outre je ne parle pas véritablement de l’art, mais d’une attitude de vie déterminée. Car l’art kitsch ne saurait naître ni subsister s’il n’existait pas l’homme du kitsch, qui aime celui-ci, qui comme producteur veut en fabriquer et comme consommateur est prêt à en acheter et même à le payer un bon prix. L’art, pris dans son sens le plus large, est toujours le reflet de l’homme d’une certaine époque et lorsque le kitsch est mensonge — attribut dont on le qualifie souvent et à bon droit — le reproche en retombe sur l’homme qui a besoin de ce miroir embellisseur mensonger pour se reconnaître en lui et, en une certaine mesure avec une satisfaction sincère, se ranger du côté de ses mensonges.”
— Hermann Broch, essayiste, dans son livre Quelques remarques à propos du kitsch

“Il y a effectivement des valeurs intermédiaires dans le domaine du kitsch. Il y a du mauvais kitsch et du bon et même du génial.”
— Hermann Broch, essayiste, dans son livre Quelques remarques à propos du kitsch

“Le kitsch n’est pas du ‘mauvais art’, ne nous y trompons pas, il forme un système propre, un système fermé il est vrai, qui est logé comme un corps étranger dans le système de l’art dans son ensemble, ou bien, si vous voulez, qui se trouve à côté de lui.”
— Hermann Broch, essayiste, dans son livre Quelques remarques à propos du kitsch

“Le kitsch est le style d’une époque incapable de créer un style.”
— Hermann Broch, essayiste, dans son livre Quelques remarques à propos du kitsch

“The objects or themes depicted by kitsch are instantly and effortlessly identifiable.”
— Tomáš Kulka, professeur de philosophie, dans son livre Kitsch and Art

“Kitsch is totally incompatible with even the mildest form of questioning; that is, with irony. Kitsch always means what it says, and says it literally. There are no two ways of reading kitsch.”
— Tomáš Kulka, professeur de philosophie, dans son livre Kitsch and Art

“If works of art were judged democratically–that is, according to how many people like them–kitsch would easily defeat all its competitors.”
— Tomáš Kulka, professeur de philosophie, dans son livre Kitsch and Art

“Solemnity and a complete absence of irony also mark kitsch.”
— Denis Dutton, philosophe

“Once kitsch is interpreted ironically, it ceases to be kitsch.”
— Denis Dutton, philosophe

“One of the characteristics of kitsch is precisely the neutralization of ‘extreme situations’, particularly death, by turning them into some sentimental idyll.”
— Saul Friedlander, historien

“One of the hallmarks of kitsch is that lack of irony.”
— Wendy Ryden, auteur

“I’m interested in the way of looking at the world through the kitsch lens, the more emotional response … (So) you’re getting something greater than the sum of the parts.”
— Michael Pearce, écrivain

“Before we are forgotten, we will be turned into kitsch. Kitsch is the stopover between being and oblivion.”
— Milan Kundera, écrivain, dans son livre The Unbearable Lightness of Being

“Kitsch is the inability to admit that shit exists.”
— Milan Kundera, écrivain

“Tout est kitsch, si l’on veut. La musique dans son ensemble est kitsch ; l’art est kitsch ; la littérature elle-même est kitsch. Toute émotion est kitsch, pratiquement par définition ; mais toute réflexion aussi, et même dans un sens toute action. La seule chose qui ne soit absolument pas kitsch, c’est le néant.”
— Michel Houellebecq, écrivain, dans son livre La Possibilité d’une île

“Kitsch is: a species of beauty, which, as it is florid and superficial, pleases at first; but soon palls upon the taste, and is rejected with disdain, at least rated at much lower value.”
— David Hume, philosophe

“Je préfère le mauvais goût à l’absence totale de goût.”
— John Galliano, designer de mode

“Le mauvais goût est plus inspirant que le bon, plutôt ennuyeux.”
— Carine Roitfeld, ancienne rédactrice en chef de Vogue France

“Vulgarity is a very important ingredient in life. I’m a great believer in vulgarity — if it’s got vitality. A little bad taste is like a nice splash of paprika. We all need a splash of bad taste — it’s hearty, it’s healthy, it’s physical. I think we could use more of it. No taste is what I’m against.”
— Diana Vreeland, journaliste de mode

“Tu ne dis pas : elle a mauvais goût, tu dis : elle n’a pas les codes, elle est touchante.”
Entendu par Loïc Prigent, journaliste

“Une chose est sûre, le moche a de l’avenir.”
Entendu par Loïc Prigent, journaliste

“Tu dis pas bizarre, tu dis hybride. Tu dis pas lourd, tu dis tellurique. Et tu dis jamais moche.”
Entendu par Loïc Prigent, journaliste

“C’est si mauvais que ça en devient bien !”

“Kitsch, c’est une injure artistique.”

“Le kitsch, c’est le contraire du modeste, du simple, de la sobriété, de la discrétion, du raffiné, de l’élégance, du délicat, du gracieux et du chic.”

“Les styles meurent, le kitsch reste !”

”Le kitsch, c’est le reflet dégoulinant et anti-héroïque (et donc si beau) de la société mercantile dans laquelle on vit.”

“Le kitsch sert à mettre du merveilleux dans la vie quotidienne.”

“Le kitsch permet de remettre en question sa perception du beau.”

“Le kitsch s’adresse à une autre partie de l’affect, plus consommateur. Il parle au désir immédiat, éphémère. Quand un designer conçoit un objet kitsch, il sait qu’il ne dessine pas pour l’éternité. Il dessine pour provoquer un plaisir purement animal, un ‘kiff’.”

“Le kitsch et le mauvais goût servent à créer un contraste avec le conventionnel, comme le blanc et le noir.”

“Le kitsch est un ‘mouvement’, ‘un mode’ pluridisciplinaire qui établit des ponts entre les goûts et influences. C’est un trop-plein de tout, volontairement mal placé ou déplacé.”

“Le kitsch est une valeur d’opposition. L’on oppose au bon goût le mauvais goût, l’harmonie à la désharmonie. Le kitsch est innocent ou pervers, douteux ou séduisant.”

“La fonction du kitsch est de suprématiser le jugement de goût, le jugement de valeur. En organisant, en hiérarchisant.”

“Le kitsch tout simplement car le moche, le ridicule et l’absurde ont eux aussi droit à l’amour.”

“Le bon goût est l’apanage des gens qui ne savent pas prendre de risque.”

“Consommer des sentiments en toc.”

“Rapport d’attractions et de répulsions mêlés.”

“Le bon goût d’avoir mauvais genre.”

“Good taste is so last season.”

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