POPPY ET BLEUET, DES FLEURS D’AUTOMNE PAS COMME LES AUTRES
Par Julien Muntzer
Publié le 5 novembre 2016
Le mois de novembre voit traditionnellement fleurir deux petites couleurs : le rouge des Poppies et le bleu des Bleuets de France. Des fleurs très chères au cœur des militaires et qui semblent se démocratiser chez les civils. Pour certains leur signification reste bien abstraite : hommage aux anciens combattants ? Commémoration de la seconde guerre mondiale ?
Pour LGEC une courte explication horticole s’impose.
Le Poppy Appeal : une tradition bien enracinée outre-Manche
Chaque année nous voyons éclore sur les boutonnières de nos amis britanniques la petite fleur rouge. Cette tradition est très forte en Grande Bretagne, les personnalités publiques l’arborent toutes et la fleur pousse même sur les maillots des footballeurs. Mais le Poppy, autrement dit le coquelicot, n’est pas une coquetterie.
C’est un appel au don lancé tous les ans par un organisme de bienfaisance The Royal British Legion qui apporte un soutien financier et social aux vétérans, aux blessés de guerre et à leurs familles.
Une tradition inspirée d’un poème, In Flanders Fields (les cimetières flamands) écrit en 1915 par un canadien, le Lieutenant Colonel John McCrae. Le coquelicot était présent dans les tranchées malgré les combats et la couleur rouge symbolise le sang versé sur le champ de bataille.
Depuis 1921, les Poppies sont vendus début novembre au Royaume-Uni et dans différents pays du Commonwealth comme le Canada. La campagne s’arrête le 11 novembre, date de l’armistice de la Première Guerre mondiale. Si le coquelicot est fait de papier, les recettes ne sont pas en bois. Le Poppyl Appeal est la collecte de dons qui récolte le plus d’argent au Royaume-Uni. Well done !
Le Bleuet de France, une pâle copie de la mode britannique ?
Que nenni ! Les racines de cette petite fleur remontent à 1925. Deux infirmières de l’hôpital militaire de l’Hôtel des Invalides, Suzanne Lenhardt et Charlotte Malleterre veulent aider les « gueules cassées » de la Première Guerre mondiale.
Elles organisent alors une vente de bleuets en tissu, confectionnés par les pensionnaires de l’hôpital afin de les aider moralement et de subvenir à leurs besoins. La fleur bleue devient le symbole de la réinsertion des mutilés de guerre par le travail. La petite initiative bourgeonne bien vite et en 1935 devant le succès des campagnes précédentes, l’Etat décide de rendre officielle la vente du Bleuet le 11 novembre. En 1957 une deuxième date s’ajoute, celle du 8 mai, date de la fin de la deuxième guerre mondiale.
Aujourd’hui le Bleuet de France est une association reconnue d’utilité publique qui recueille des fonds pour financer les œuvres sociales destinées aux anciens combattants, aux veuves de guerre, aux pupilles de la Nation, aux soldats blessés en opération et plus récemment aux victimes du terrorisme.
Les origines du symbole sont nombreuses mais deux sont généralement retenues: le bleuet comme le coquelicot continuait à pousser dans l’enfer des tranchés de la Grande Guerre. L’autre histoire raconte que les jeunes soldats de la Première Guerre arrivaient sur le front avec des uniformes bleu horizon encore immaculés et étaient dès lors baptisés « bleuets » par les Poilus.
A la fin des années 80, l’association Bleuet de France commence à se faner et doit être prise en charge en 1991 par l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre pour continuer à exister.
Aujourd’hui le Bleuet semble reprendre des couleurs et n’a plus à rougir de la comparaison avec son cousin britannique.
Les sites officiels :