#SamediSexo: une analyse du discours antiféministe, la première fois ou comment se débarrasser de cette pression indue et le fossé orgasmique, encore et toujours…

Myriam Daguzan Bernier
La tête dans le cul
Sent as a

Newsletter

5 min readFeb 9, 2019

--

9 février 2018

TW: harcèlement, violences obstétricales

Bon samedi chèr.es ami.es qui suivez le #SamediSexo! C’est la mi-session qui arrive et, disons-le, c’est plutôt le bordel. Un tas de choses à faire, de travaux à avancer, de textes à lire, de notes à relire, d’examens à étudier, sans oublier un toit qui coule : bref, c’est intense. Toujours est-il que la sexualité n’attend pas et de nombreuses nouvelles ont «poppé» dans mes différents outils de veille. Voici donc un petit résumé:

La pression de la «première fois»

Dans sa chronique dominicale, Maïa Mazaurette décortique une fois de plus avec brio tout le stress entourant la fameuse première fois. Celle sur laquelle il y a tellement de pression, inutilement, à mon sens. Les filles doivent être super prêtes (ça veut dire quoi, être prête, au fait?) et les garçons doivent performer. De plus, on assure les filles (j’avoue avoir eu ce discours aussi) que la première fois est nécessairement douloureuse. Et si par hasard, ça teintait tout le reste de la sexualité hétérosexuelle en normalisant la douleur? On y a pensé, à ça? Un article à lire dans Le Monde.

La détresse des hommes

Je suis en pleine lecture de La crise de la masculinité : autopsie d’un mythe tenace de Francis Dupuis-Déri (Éditions du Remue-Ménage, 2018) et je dois dire que c’est absolument fascinant. Le chercheur et enseignant à l’UQAM (je me promets bien de suivre un de ses cours!) décortique avec soin le discours antiféministe qui remonte vachement loin! À la Rome antique, rien que ça. En bref, depuis très longtemps, dès que les femmes tentent de prendre plus de liberté et souhaitent redéfinir les rôles sociaux, ça casse. Une longue entrevue à lire dans Libération.

C’est un des multiples registres des discours antiféministes. Certains vont parler de l’ordre divin qui impose telle répartition des rôles, d’autres auront un discours plus nationaliste, axé sur la natalité, comme à la fin du XIXe et au début du XXe où, en France, il fallait des enfants pour la prochaine guerre. On peut aussi avoir de l’antiféminisme à l’extrême gauche, quand on établit que l’ennemi principal, c’est le capitalisme et que le féminisme divise les forces syndicales ou ouvrières. Ma thèse, c’est donc que la crise de la masculinité est une forme rhétorique spécifique qui s’exprime quand les femmes avancent collectivement vers plus d’égalité et de liberté.

Et, bonne nouvelle, les Éditions du Remue-ménage s’en vont conquérir la France!

VPH: une grande nouvelle

C’est une excellente nouvelle: une chercheure mexicaine à réussi à enrayer le VPH (Virus du papillome humain) chez 29 personnes atteintes. Pour la petite histoire, le VPH est un virus qui, dans sa forme plus agressive, peut causer le cancer. On lit tout ça chez El Universal.

Parcours transgenres

J’aime beaucoup le magazine Curium qui s’adresse intelligemment aux ados et approfondit avec nuances les sujets les plus complexes. Ce mois-ci, le magazine s’intéresse aux trajectoires transgenres. Petit aperçu juste ICI.

Un cas d’érotomanie

On en entend peu souvent parler, mais peut-être plus depuis le procès de Renée Toupin, cette femme groupie qui a suivi et harcelé Kevin Parent. Il s’agit d’une pathologie grave. La personne qui en souffre a des pensées délirantes parmi lesquelles elle est convaincue d’aimer et d’être aimée, par exemple, d’une personnalité publique. C’est le cas de cette femme dont le procès est actuellement médiatisé. On parle aussi du syndrome de Clérambault. Tabloïd offre le témoignage d’un de leurs journalistes qui a vécu le même type de situation. Ce qui est particulièrement intéressant dans ce témoignage (et ce procès), c’est que beaucoup de gens — puisque la victime est un homme — minimisent le danger perçu (et réel). Kevin Parent a d’ailleurs été ridiculisé à plusieurs reprises en se faisant dire qu’il était en fait plutôt chanceux d’être poursuivi ainsi. Ce qui confirme qu’on est encore loin de sortir des clichés qui nous cantonnent dans les stéréotypes de la femme qui ferait tout pour l’homme et de l’homme qui doit agir virilement en voyant la situation comme une façon de booster son égo. Et c’est grave!

Instagram, nouveau lieu de révolution sexuelle?

De plus en plus de comptes Instagram sont ouverts pour parler ouvertement de sexualité. Dans cet article de Télérama, on se penche sur quelques comptes français très populaires qui en parlent, mais il y en a partout ailleurs aussi. On lit ça juste ICI.

Quelques autres comptes sont aussi proposés chez L’ADN.

Fossé orgasmique

Ce n’est pas la première fois que je vous parle d’études réalisées sur la différence (flagrante!) sur la disparité entre les orgasmes féminins et masculins. C’est que de plus en plus de chercheur.es se penchent sur ce sujet peu évident à étudier, mais pour lequel on trouve tout de même quelques pistes à suivre pour en savoir plus. C’est du côté de l’Université Concordia, à Montréal, que cet article a été proposé pour analyser les raisons qui créent ce fossé entre les sexes. À lire sur The Conversation.

Violences médicales lors de l’accouchement

Pour celles et ceux qui s’intéressent aux violences obstétricales, le numéro du magazine à bâbord sur le sujet est disponible gratuitement en ligne.

Le podcast du moment

Une maman raconte le parcours de sa fille trans avec beaucoup d’amour, d’acceptation et de résilience. Touchant.

On écoute ça juste ICI.

Sur ce, je vous souhaite une magnifique semaine! :)

Myriam

--

--

Myriam Daguzan Bernier
La tête dans le cul

Étudiante en sexologie, journaliste indépendante, gestionnaire de communauté