#SamediSexo: l’avenir des futur.e.s sexologues, les bienfaits de parler sexe entre ami.e.s et le mythe de la virginité

Myriam Daguzan Bernier
La tête dans le cul
10 min readApr 14, 2018

Les nouvelles sexologiques et féministes de la semaine.

TW: cyberharcèlement, webintimidation, harcèlement sexuel, fatshaming, transphobie, violence conjugale.

Quel avenir pour les futur.e.s sexologues?

La sexologue attitrée d’Urbania, Julie Lemay, est allée à une rencontre de réseautage du baccalauréat en sexologie de l’UQAM(dans lequel votre humble blogueuse étudie actuellement) et en ramène quelques réflexions intéressantes sur le futur des étudiantes et étudiants du domaine.

Les médias sociaux, une école de la sexualité?

Une jeune homme autiste décide de demander à Reddit comment on fait lors d’une première relation sexuelle. Aussi étonnant que génial, les gens du médias social ne se sont pas moqués de lui, au contraire, ils l’ont aidé à mieux apprivoiser la chose.

Métier cheerleader ou le harcèlement sexuel normalisé

Long papier du New York Times sur le harcèlement sexuel envers les cheerleaders et danseuses qui représentent les équipes sportives. Un univers où les femmes sont sous-payées, envoyées dans des événements privés, parfois sans sécurité, et où un «non» est inacceptable et peut signifier un congédiement, entre autres.

Cheerleaders rarely report harassment cases, either because they feel it is an expected part of their job or out of fear of being removed from the team for complaining. For countless women who have worked for teams over the years, the statute of limitations, which varies by state, has most likely expired.

À la recherche de la vulve «parfaite»

En 2016, l’American Society of Plastic Surgeons estime le nombre de labiaplasties à près de 13 000. Une augmentation de 39% par rapport à 2015. De plus en plus de jeunes femmes et, même, jeunes filles, souhaitent y avoir recours. D’un côté, il y a l’idée que ça aide réellement certaines personnes en changeant leur vie, en leur redonnant confiance. On inclut également l’idée qu’une femme mutilée, par exemple, puisse souhaiter une reconstruction vaginale. Ce qui, bien sûr, est très différents des raisons esthétiques habituelles. D’autre part, on soulève aussi la question de la fameuse «vulve parfaite», cette idée que tout doit être conforme à un certain standard. Mais, ce n’est pas le cas.

“The main concern is with the lack of understanding that people come in different shapes and sizes, as do their genitalia,” he says. “In recent years, for different reasons — particularly in younger girls — there has been a faulty impression of what’s normal and what’s perfect. Girls compare airbrushed idealist version of perfection to their own bodies. There is no proper scientific evaluation of the external female genitalia. Women and girls are negatively comparing themselves to what they see on the web, or advertisements from clinics that promote these procedures. This commonly gives the impression that the labia needs to be hidden. This is all just wrong: Longer labias are just normal vaginal variations — we’re all different.”

Parlons sexe: c’est pour le mieux!

“There are still some cultural taboos about being open with friends about your sex life, particularly for women. But talking about sex to your friends is a great way to de-stigmatize a normal and healthy part of life and shift the conversation about sex from dirty to empowering.” […]

“This is powerful and subversive to the dominant narrative about sex that centers around men and is a large reason that I believe women’s voices in the conversation about sex and sexuality have been shut down for so long.”

Pourquoi c’est bien de parler de sexe avec ses ami.e.s? Parce que ça déstigmatise, ça brise les tabous, ça permet d’adresser des problèmes vécus par une majorité de gens, ça permet d’ouvrir la discussion sur des sujets sains et totalement normaux.

Entre vulve, vagin et mythe de la virginité

Ces deux jeunes femmes — qui viennent tout juste de faire paraître le livre Les joies d’en bas, chez Actes Sud (je vous en parle bientôt!) — offrent une entrevue fort intéressante sur le sexe féminin.

Je vous invite fortement à écouter leur conférence TED sur le mythe de la virginité:

D’autres infos sur leur livre:

Parité, le mot qui effraie (presque) autant que le féminisme

Le mot parité semble en effrayer plus d’un.e et c’est probablement parce qu’il y a une méconnaissance profonde de ce que ça signifie. Comme le dit si bien Rima Elkhouri dans cet article: on associe la parité au fait de niveler vers le bas la qualité des candidats (par exemple, si on parle d’un job) ou des participantes (admettons qu’on parle d’un festival de musique) pour s’assurer d’atteindre un quota. Mais, ce n’est pas ça du tout.

À celles et ceux qui hurleront qu’il n’y pas de «gender gap», voici quelques infos utiles à connaître (via Cassie Rhéaume):

Afroféminisme: écouter la télé pour en savoir +

Personnellement, j’ai bien l’intention de découvrir ces suggestions.

Balado sexo: The Heart

Incursion dans l’univers de The Heart, un balado dirigé par Kaitlin Prest, une jeune femme singulière — sorte de Sophie Calle de 2018 — qui se met à nu et partage avec ses auditrices et auditeurs les détails les plus intimes sur les relations humaines, le sexe, l’amour, l’intimité. Fascinant.

Vouloir des bébés, une envie… masculine!

Les sondeurs qui ont interrogé à partir de 1990 les Canadiens âgés de 15 à 44 ans sur leurs intentions de fonder une famille ont noté que plus d’hommes que de femmes voulaient procréer. Il y a 30 ans, 15 % des femmes disaient ne pas vouloir d’enfants, contre 10 % des hommes.

La violence conjugale… chez les hommes gais aussi

Un long texte de TABLOÏD à lire sur la violence conjugale dans un couple homosexuel. Tout aussi violent et destructeur.

Un TED talk qui fait sourire… et pleurer

Paula Stone Williams discute avec transparence — et beaucoup d’humour — de son parcours d’homme, d’abord et, de femme. Et elle fait la comparaison entre la façon de traiter les hommes VS les femmes. Son verdict?

«The differences are massive.»

La détestation des gros

Slate.fr propose actuellement une série fort intéressante sur tout ce qui est détesté. Et, bien sûr, les personnes grosses font (fort malheureusement) partie du lot, car la grossophobie est bien ancrée dans la tête des gens, même sans qu’ils le réalisent. Il est «plus facile d’avoir des clichés que de les remettre en cause» dit-on. En effet, et c’est très problématique.

La beauté des poils

Un bel essai vidéo où l’on questionne cette haine viscérale du poil des femmes.

En savoir plus:

Les Glorieuses, le livre

Si vous êtes abonné.e.s à l’infolettre Les Glorieuses, vous serez heureux.se d’apprendre que celle qui se trouve derrière ce projet féministe lance un bouquin. Si vous n’êtes pas encore abonné.e.s, eh bien, n’attendez plus! ;)

Hommes en crise… un mythe?

Ce livre est dans ma PAL (pile à livre). Je vous en reparle très bientôt. En attendant, cette petite mise en bouche offerte par l’UQAM donne bien envie de lire le bouquin… au plus vite!

Selon lui, «les hommes ne sont pas en crise, mais ils font des crises, réellement, au point de tuer des femmes», trop souvent, quand leur pouvoir est menacé. Or, il souhaite une crise de la masculinité véritable, qui ferait éclater ce discours de la domination qu’est la volonté de préserver l’identité masculine.

Maudites prostaglandines!

Peu de gens en parlent, mais oui: lors des menstruations, bienvenus gaz, ballonnements et… diarrhée. Bref, du gros fun causé par… les fameuses prostaglandines. Petites explications:

Troubles alimentaires: un problème + ciblé chez les personnes LGBTQ+?

Au début de l’année, une étude menée conjointement par le National Eating Disorders Association (NEDA), et par le Reasons Eating Disorder Center a démontré que les troubles du comportement alimentaire étaient surreprésentés au sein des jeunes LGBTQ. Sur les 1.034 personnes ayant participé à l’étude, âgées de 13 à 24 ans et s’identifiant tous comme LGBTQ, 54% avaient été diagnostiquées comme souffrant d’un trouble du comportement alimentaire, et 21% de plus pensaient en être affectées bien que n’ayant pas été formellement diagnostiquées.

Et ceci, c’est sans compter les statistiques concernant la consommation plus élevée de drogue et d’alcool chez les jeunes LGBTQ+.

Social Justice Warrior: le côté sombre de la force

Texte fort intéressant sur la violence qui règne dans les groupes fermés sur les médias sociaux, d’abord vus comme des safe spaces, mais qui, tranquillement, se mettent à devenir des lieux toxiques où plus rien ne peut être dit sans attaques mesquines et pernicieuses. (via Dominique Charron)

Ce que j’aurais voulu savoir…

J’aime beaucoup cette série, créée par de jeunes bachelières en sexologie de l’UQAM, sur le site On SEXplique ça. La question? Qu’aurais-tu voulu savoir sur la sexualité quand tu étais jeune? Vous, qu’est-ce que vous auriez aimé savoir?

Peu de plaintes déposées pour des violences transphobes

Dans plusieurs cas, les personnes transgenres victimes de violences se font répondre que les autorités en mesure de les aider n’ont aucune idée de la façon dont elles devraient traiter ces cas.

Collages érotico-politiques

L’artiste Troy Michie utilise des magazines pornographiques pour créer des collages qui mettent en relief des disparités raciales troublantes. Et qui soulèvent d’intéressantes questions sur le genre et la sexualité masculine.

Quand le Pentagone est dans le champ (c’est-à-dire souvent depuis un bout…)

Dans cette lettre d’opinion, l’auteur met en lumière les failles importantes (et dangereuses) des rapports biaisés qui sortent du Pentagone et tentent de discréditer et malmener les personnes transgenres en disant que, même la transition n’est pas efficace et en fait des personnes à risque, côté santé mentale. Mais, c’est faux. Archi faux.

Canada’s Drag: voir le milieu drag via la lorgnette journalistique

Une série en 6 épisodes où l’on rencontre six personnes qui jouent avec les stéréotypes de la féminité et la masculinité en pratique le métier de drag queen ou drag king.

Masturbation au féminin: un tabou tenace

On manque même de mots pour parler de masturbation féminine, alors qu’on en a des tas pour parler masturbation masculine. Signe qu’il faut parler encore plus de ce sujet!

Le genre, une construction sociale (et pas juste biologique)

La productrice de contenu Serena Daniari, qui travaille chez Mic.com, a créé il y a quelques temps la série Walking While Trans, une immersion dans la vie de personnes transgenres qui ont à vivre avec le regard public, regard souvent très discriminant et violent. Dans cette vidéo, elle revient sur les attaques qu’elle a reçues de personnes cisgenres qui l’ont traitée de «délirante» en lui disant qu’elle n’est pas une vraie femme. Avec classe et pertinence, elle nous explique en quoi les femmes trans sont loin d’être «délirantes».

Ciao brassière?

Dans Châtelaine, la journaliste Andréanne Moreau a fait le test, pendant deux semaines, de laisser tomber la brassière, alors qu’elle a une forte poitrine. Gêne, malaise, inquiétude: l’expérience n’a pas été évidente et elle a finit par laisser tomber, soulagée. Expérience intéressante qui montre qu’on est assez conditionnées, comme personnes avec des seins, à cacher cette partie du corps qui est tellement sexualisée.

Suggestion culturelle:

Si vous avez l’occasion de lire M.I.L.F. de Marjolaine Beauchamp, je vous le recommande chaudement:

Qu’est-ce qui vous a marqué cette semaine?

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Myriam Daguzan Bernier
La tête dans le cul

Étudiante en sexologie, journaliste indépendante, gestionnaire de communauté