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Présentation des navettes autonomes à l’événement citoyen du 18 juin 2019 — Photo: Melanie Dusseault

C’est officiel depuis jeudi dernier, deux navettes autonomes partagent l’espace public dans les rues de Montréal. Il s’agit de l’aboutissement d’un grand projet initié et porté par de nombreux acteurs et partenaires et qui représentera assurément un grand pas en avant dans l’histoire de la mobilité montréalaise.

Autonomie collective

La quête d’une mobilité durable et innovante est inhérente à la vision de Montréal. Réaliser cette vision passe par la connaissance et la maîtrise des nouvelles formes de mobilité qui structureront les métropoles dans la seconde moitié du 21e siècle et même au-delà. Comme rappelé par M. Eric Alan Caldwell, responsable de l’urbanisme, de la mobilité et de l’Office de consultation publique de Montréal au sein du comité exécutif, le caractère collectif des nouvelles formes de mobilité est la pierre angulaire de la stratégie de transport de la Ville.

Au croisement du véhicule autonome et du transport collectif : la navette autonome. Les navettes autonomes, apparentées par leur taille à des minibus, sont équipées de capteurs leur permettant d’établir et effectuer leur parcours avec une supervision aujourd’hui minimale et à terme quasi inexistante. Leurs cas d’utilisation sont multiples notamment les contextes de micro transit où les distances sont à la fois trop importantes pour la marche et trop courtes pour permettre une utilisation raisonnable de la voiture. Bien des sites sur le territoire Montréalais comportent ce type de cas où les citoyens pourraient bénéficier d’un service de transport répondant à leurs besoins de micromobilité.

L’objectif est donc double: d’une part d‘étudier les capacités techniques des navettes et d’autre part de mesurer leur pertinence et acceptabilité sociale.

“Hard skills” et “soft skills”

Au niveau technique, l’environnement doit être apte à permettre le déploiement de ces véhicules autonomes et connectés. Cela signifie que des éléments tels que la chaussée, le cadre bâti et les éléments de signalisation routière ont fait l’objet de modifications temporaires pour la durée de l’expérimentation ( panneaux informatifs et de signalisation, marquage au sol) ou permanentes en cohérence avec le plan d’amélioration technologique des équipements de la ville (feux de signalisation connectés). La Ville a ainsi préparé un cadre expérimental viable, et surtout sécuritaire, pour les besoins du projet pilote. Les éléments à mesurer seront ainsi la faculté des navettes à se positionner dans leur environnement et à effectuer leur parcours avec un minimum d’assistance humaine.

Au niveau de l’acceptabilité sociale, l’interaction homme-machine s’effectuera à deux niveaux : Navette-piétons/passagers et navette-usagers de la route (automobilistes privés et professionnels, cyclistes, et autres types d’usagers). Dans le premier cas, l’objectif sera d’observer et questionner les citoyens sur leur expérience visuelle, sensorielle et leur ressenti à bord ou à proximité des navettes. Dans le second cas, l’objectif sera d’observer les réactions des usagers “usuels” face à un véhicule autonome ainsi que leur comportement (tolérant? délinquant? prudent?).

Cette étude révélera à terme si le climat intellectuel et culturel, les jugements et les habitudes de pensée sont favorables à la mise en service de tels véhicules.

Réussir et/ou apprendre

Les résultats de ces expérimentations nous serviront à mesurer l’écart entre les enjeux d’aujourd’hui et la mise en place d’une solution de mobilité collective 100% autonome.

Le retour d’expérience de ce type de projet bénéficiera à toutes les parties et à tous les acteurs impliqués notamment:

  • La Ville de Montréal, afin de bonifier ses infrastructures urbaines et son cadre réglementaire afin de mieux préparer l’arrivée des véhicules autonomes et connectés.
  • Le constructeur automobile, afin de proposer des améliorations automobiles augmentant la performance des véhicules et limitant le niveau d’investissement infrastructurel de la Ville
  • L’opérateur de transport, afin de développer son expertise en gestion des opérations de véhicules autonomes.
  • Le Ministère des Transports du Québec, afin d’enrichir le code de la sécurité routière relativement à l’arrivée des modes de mobilité innovants.

Ce type de projet-pilote est assurément une bonne nouvelle et une belle occasion de progresser sur les questions liées à l’automatisation de la mobilité. Davantage que la fierté d’être parmi les rares citoyens du monde à vivre l’innovation, il nous appartient d’y participer… À bord!

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