La tech est-elle vectrice de changement social ?

Natacha Favry
Spotlight
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3 min readApr 2, 2021

La question est pressante : une transformation au service du bien commun est-elle vraiment possible ?

A la faveur de l’émergence de l’écosystème Tech4good, les entreprises du numérique qui se préoccupent avant tout de l’impact social et environnemental de leur innovation, peuvent-elles faire des émules ?

La tech, vectrice de changement

Pour les digital natives, c’est une évidence : la tech ne peut être qu’un vecteur de changement positif pour la société. Et à constater le nombre prédominant de dirigeant.e.s de startups situé.e.s dans la tranche d’âge de 30 à 45 ans, d’aucuns pourrait penser que c’est un point de vue que partage une part importante des représentant.e.s de la génération X.

Mais est-ce une majorité ?

De tous les secteurs impactés positivement par la technologie, le monde du travail est probablement dans notre quotidien, un de ceux qui l’illustre le mieux. La technologie a profondément transformé notre façon de travailler, notre rapport à l’entreprise, jusqu’à la manière même dont nous interagissons entre nous. Pour plus de flexibilité et plus d’inclusion. La crise sanitaire actuelle en est d’ailleurs un exemple patent : le monde se serait littéralement arrêté si nous ne disposions pas de technologies. Elle a permis à des millions d’entreprises et de salariés d’assurer la continuité de leur activité et de conserver leur emploi.

Ceci étant dit, tout système a ses failles et la technologie ne fait pas exception. Vecteur de changement positif ici, elle peut également contribuer à creuser les inégalités ailleurs, à l’exemple des travailleurs des grandes plateformes numériques, comme les livreurs de repas à domicile ou les chauffeurs VTC.

Des fondateur.ice.s et dirigeant.e.s responsables

Pour paraphraser Victor Hugo qui écrivait que « tout ce qui augmente la liberté augmente la responsabilité », l’impact d’une technologie sur la société dépend surtout de la volonté de son créateur et de son équipe. Aujourd’hui ce sont les dirigeants de ces entreprises à impact ou sociétés à mission qui ont le pouvoir de donner une direction noble et responsable aux technologies. La Tech4Good dépend de l’éthique et de la vision de ceux qui en sont à la source.

L’éviction récente du PDG d’un grand groupe agro-alimentaire a sonné comme un coup de tonnerre. Cette affaire montre bien que la route est encore longue et que tant que les profits se feront au détriment du bien-être des salariés, des consommateurs et de notre environnement, les innovations n’auront qu’une portée limitée sur les changements sociétaux.

En revanche, cette affaire sert aussi de caisse de résonance à celles et ceux qui veulent changer et faire changer les choses. Et l’enjeu est bien là, dans la volonté et la capacité à peser sur l’information et la communication.

L’omniprésence : la plus grande force des dirigeant.e.s

Faire savoir en permanence et en tous lieux est le plus gros moteur d’impact offrant à la technologie un véritable rôle de vecteur de changement social.

Scaler” la parole des dirigeants et de ces entreprises, c’est-à-dire porter leur parole à grande échelle, permet de faire la différence.

Et en cela réside leur plus grande force : l’omniprésence.

Les dirigeant.e.s se doivent de saisir toutes les occasions de prendre la parole dans les médias, sur les réseaux sociaux, lors d’événements, de rejoindre des collectifs d’influence comme France Digitale, SISTA ou Women Equity Partners, ou encore de dialoguer avec les décideurs publics pour partager bien plus que la simple actualité de son entreprise ou de son secteur mais sa vision d’entrepreneur.e et ses valeurs.

L’enjeu de la tech comme vecteur de changement sociétal ou “tech4good” réside dans le collectif et l’universalisme. Qu’importe la pertinence et l’excellence de la solution technologique développée, si elle n’est pas visiblement durable et porteuse de sens pour le plus grand nombre, son impact sera minime. Plus les dirigeant.e.s du numérique seront nombreux à actionner le levier d’influence que constituent l’information et la communication, plus la “tech4good” pourra ainsi déployer sa raison d’être : profiter à tous.tes.

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