La gamification, outil ultime pour massifier le passage à l’action ?
Imaginez de rassembler, pendant deux jours entiers, plusieurs dizaines de personnalités politiques, universitaires, entrepreneurs, influenceurs, citoyens, dans un même espace. Imaginez que vous les fassiez jouer ensemble. Leur objectif : rien d’autre que sauver le monde. Ou plutôt, s’attaquer ensemble aux crises qui se présentent pour les résoudre.
C’est un peu l’exercice auxquels se sont prêtés 65 décideurs américains, en 2015, à Washington, sous la houlette du WWF et de l’entreprise Cargill, comme le décrit un article du blog “Escape The City Life”, commis par le journaliste “collapsonaute” (comme il se désigne lui-même) Jacques Tiberi.
A l’occasion de cette expérience, les joueurs ont été plongés pendant deux jours dans un scénario-catastrophe fictif-mais-inspiré-d’événements-tout-à-fait-réels autour de l’effondrement de la chaîne alimentaire mondiale… Le bilan ? “La plupart des gens ont débuté avec une démarche individualiste, mais sont rapidement passés à une vision de coopérative et de long terme, donnant la priorité à la prévention, et plus à l’extinction des incendies”, d’après l’un des joueurs.
Un argument de plus pour remettre le Jeu au goût du jour ? En somme, cela me semble évident, autant à la lecture de cet article qu’à la lumière, surtout, de toutes les expériences d’apprentissage, d’animation, de création réussies que j’ai eu la chance de vivre ces derniers temps : que ce soit lors des ateliers de créativité autour du “Journal du futur, Champigny 2030”, des ateliers de co-construction autour de la Fresque de la Renaissance écologique ou du “jeu de l’oie-quizz” improvisé l’été dernier pour sensibiliser des jeunes aux enjeux de l’ESS…
Sans rires, sans joie, sans plaisir du jeu partagé, toutes ces expériences n’auraient pas été les mêmes. La connivence, l’envie de faire ensemble non plus. Or, s’il y a bien une chose dont le monde a besoin, c’est bien que nous nous y mettions ensemble. La “nouveauté” là-dedans, et c’est plutôt une bonne nouvelle, c’est que malgré l’urgence, malgré les crises… nous pouvons, et même nous DEVONS le faire avec joie ! Il y a pire comme perspective, non ?
NB 1 sous forme de petit bémol : la partie de Food Chain Reaction jouée par nos 65 “grands décideurs” états-uniens aura sans doute été moins joyeuse que nos sessions quizz sur l’ESS. Après tout, le sujet était sérieux….?
NB 2 sous forme de mea culpa : j’ai mis de côté le sujet principal — crucial -de l’article de départ, qui rappelle quand même l’urgence de la situation, en annonçant que l’effondrement de la biodiversité pourrait coûter plus de 50 % du PIB mondial d’ici 2030, et entraîner l’effondrement de l’économie de 2 pays sur 10.
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