Misia de Chanel: Les exclusifs s’aventurent en terre poudrée.

sophie normand
Lancements Parfum
2 min readMar 11, 2015

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Avant même de découvrir Misia de Chanel lors de sa soirée de lancement, je l’ai senti pour la première fois dans le sillage de quelqu’un.

Si je savais la violette au coeur du parfum, je ne m’attendais pas à cette bouffée irisée, moirée, scintillante. Plus qu’une violette, il s’agit d’un véritable accord lipstick, où elle embrasse la rose dans une étreinte au goût de framboise.

Un thème certes déja abordé en parfumerie, de Paris d’Yves Saint-Laurent à Lipstick Rose de Frédéric Malle, en passant par French Kiss de Guerlain.

Un registre en revanche nouveau chez Chanel. Si les aldéhydes font du N°5 ou du N°22 des parfums poudrés, la marque n’avait encore jamais exploré l’univers glamour du rouge à lèvres. Une manière sans doute, pour Olivier Polge, de marquer son entrée dans cette belle maison, mais aussi d’amener la gamme des Exclusifs vers de nouveaux territoires olfactifs.

Tout comme de rendre hommage à la muse Misia Sert, fidèle amie de Coco Chanel, dont la beauté et le charme ont été maintes fois célébrés par Renoir, Toulouse-Lautrec, Vuillard et autres artistes de son temps. Une féminité très coquette, que l’on retrouve jusque dans le style poudré et pimpant de la fragrance..

Les notes poudrées… Une facette qu’Olivier Polge maîtrise plutôt bien (Dior Homme, Cuir Béluga, ou encore Balenciaga). Son premier parfum Chanel nous révèle tout son savoir-faire en la matière, servi par l’extrême qualité des matières premières qui le composent.

Portée par un soupçon d’aldéhydes, la violette s’impose dès les premières effluves. Une violette sobre, un peu boisée, (méthyl-ionone), étoffée du velours de la rose de mai, parée des accents fruités de la rose bulgare, relevés ici d’une touche de framboise, (elle-même cousine olfactive de la violette). Un jeu de miroirs tout en élégance et en retenue, sans jamais effleurer la gourmandise pour autant. Fidèle à l’univers Chanel, en somme.

A cet accord poudré se mêle le beurre d’iris (cultivé à Grasse), qui vient se fondre à la peau d’une manière onctueuse, presque charnelle. Le parfum s’habille alors de cette sensation à la fois crayeuse comme la poudre de riz et crémeuse comme un bâton de rouge, qui, à mon nez, dominera son évolution.

Quelques touches baumées achèvent le portrait d’une note chaleureuse, de l’arrondi du benjoin à celui de la fève tonka, sans oublier un soupçon de vanille.

Si, au porté, Misia peut sembler discret, son sillage est en revanche bien présent. Une fragrance noble et raffinée, harmonieuse, dont les brumes colorées varient du pastel au pourpre.

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sophie normand
Lancements Parfum

Blogueuse, rédactrice et formatrice Parfums. Conseil personnalisé pour élaborer votre signature olfactive.