7 leçons du succès de Pixar et d’Ed Catmull 🦁
Dans Creativity Inc, Ed Catmull revient sur le succès de l’entreprise qu’il a fondé en 1986 : Pixar. Ce livre est un must-read pour tous ceux qui souhaitent se lancer dans une aventure créative tant les conseils distillés sont précieux. Catmull y explique en détails, points par points, comment il a réussi à créer un environnement propice à l’épanouissement créatif. Il tente d’identifier les facteurs qui ont fait sa réussite, aussi bien sur le plan individuel que collectif. A la lecture du livre, j’ai identifié plusieurs leçons que l’on peut en tirer :
- Se fixer des objectifs précis. 💪🏽
Ed Catmull était fasciné, dès son plus jeune âge par l’univers Disney et les dessins animés en général. Il s’est rapidement fixé l’objectif de créer le premier film d’animation crée par image de synthèse de l’histoire : « I’d work tirelessly for twenty years to accomplish it ». Son rêve d’enfant s’accompli en 1995 avec la sortie du premier long métrage réalisé par Pixar : Toy Story. Le film est un immense succès, reçoit plusieurs Oscars, Golden Globes et rapporte 362 Millions $ de recettes à travers le monde.
Dans la foulée, Pixar entre en bourse et Ed Catmull se fixe un nouvel objectif pour la suite de sa carrière :
« I would devote myself to learnin how to build not just a successful company but a sustainable creative culture ».
2. La clef du succès réside dans l’équipe et sa cohésion. 👨👨👦
On entend souvent dire qu’il faut une certaine diversité des compétences pour mener un projet à bien. Catmull explique en fait que les membres d’une équipe doivent avant toute chose être complémentaires entre eux, partager des valeurs et une vision commune : « Getting the right people and the right chemistry is more important than getting the right idea ». Si les membres d’une équipe ne sont pas soudés et ne partagent pas de points communs, ils n’arriveront à rien, et cela est d’autant plus vrai dans un environnement créatif. « People are more important than ideas »
« the way those people interact with one another is the real key ».
3. S’entourer de personnes plus intelligentes que soi. 👳🏽
Cette idée va de pair avec l’équipe. Catmull explique que l’une des clefs du succès de Pixar a été le fait de s’être associé avec des personnes plus intelligentes que lui. Cela demande de sortir de sa zone de confort, de faire preuve d’humilité et de se placer dans une démarche constante d’apprentissage. Cela correspond à l’adage qui veut que nous sommes tous la moyenne des 5 personnes avec qui nous passons le plus de temps. On voit bien l’intérêt de s’associer avec des personnes qui sont « au-dessus » de nous et qui nous tirent vers le haut.
4. Le seul moyen d’être créatif est de se tromper. ⛷
Cette phrase est des plus banales et des plus triviales mais Catmull insiste fortement dessus. Si on ne se trompe pas, on ne progresse pas, si on ne tombe pas, on apprend pas à faire du vélo. Car quand on a plusieurs options devant nous, la solution la plus simple pour savoir laquelle est la bonne est de toutes les tester une par une. La condition est de prendre chaque échec comme un apprentissage et d’en tirer les leçons. « failure is a manifestation of learning and exploration » / « be wrong as fast as you can » / « mistakes are an inevitable consequence of doing something new ». L’échec doit être perçu comme un coût d’investissement pour le futur. Dans ce cadre-là, le rôle d’un manager ne doit pas être d’empêcher les erreurs mais de faire en sorte que les gens qui font ces erreurs ne soient pas mis en danger.
« there isn’t any other way to learn than by doing ».
5. On a trop tendance à voir le succès à postériori. 🏆
Catmull raconte avoir très souvent eu l’impression d’être un imposteur, surtout au début. On se dit qu’on n’est pas à la hauteur, on se compare à d’autres (souvent plus expérimentés) et on se dit qu’on y arrivera jamais. Ceci est valable aussi bien au niveau personnel que pour le développement d’un produit (ici un film). La réalité c’est que tout le monde passe par des phases similaires et que le début d’un produit n’est jamais bon. C’est parfaitement normal. « Pixar films are not good at first, and our job is to make them so. To go as I say, from suck to no-suck ». C’est pour cela qu’il faut protéger la nouveauté, accepter de prendre des risques et oser faire des choses. La créativité démarre forcément de nulle part et il faut itérer, tester, faire des choix pour arriver à quelque chose de bien. Catmull compare ce processus à la transformation d’une chenille en papillon : la beauté émerge uniquement après une phase plus ou moins longue de laideur.
« For greatness to emerge, there must be phases of not-so-greatness »
6. De l’importance de la culture. 🎮
La culture d’entreprise est capitale. Celle-ci doit porter les valeurs défendues par l’entreprise, elle en est la garante. C’est elle qui rassemble, guide et montre la marche à suivre dans les moments difficiles. Ed Catmull souligne avec insistance qu’une culture d’entreprise et que des valeurs ne se décrètent pas. Ce n’est pas une liste de mot écrits à la va-vite sur une feuille. Une culture s’expérimente, se vit et se découvre au fur et à mesure. Les salariés de l’entreprise doivent être au cœur de cette découverte : leurs habitudes et valeurs sont centrales. Le rôle d’un leader est alors de transmettre cette culture, de la faire perdurer une fois ses instigateurs partis. Ce sont eux qui doivent montrer l’exemple et s’assurer de l’héritage.
Chez Pixar, la culture s’axe sur plusieurs points. L’un des principes fondateurs est le suivant : « Quality is the best business plan ». L’exigence est élevée, tout doit être mis en œuvre pour viser la qualité et le haut niveau. Pour atteindre celle-ci, les leaders de Pixar s’assurent de laisser le plus d’espace aux personnes créatives de l’entreprise, les encouragent à faire des erreurs et tenir des positions risquées. La bienveillance est une valeur clef, parce que la créativité et l’innovation sont fragiles. Les équipes doivent être dans une démarche constante d’humilité, d’apprentissage et d’ouverture. Expérimenter, encore et encore.
Seuls un niveau de confiance et une cohésion d’équipe extrêmement élevée permettent d’atteindre cela, car c’est beaucoup plus compliqué qu’il n’y parait.
7. L’humilité. 🎏
Enfin, et c’est sûrement l’enseignement le plus important, il est déterminant de rester humble et ouvert en toutes circonstances. On a trop souvent tendance à penser, inconsciemment et de manière erronée, que notre vision du monde est la bonne vision. Catmull explique qu’il est très important d’être conscient de ne pas tout savoir. Cela peut sembler trivial mais c’est essentiel, chacun voit le monde en fonction de ses expériences passées, de son éducation et de tout ce en quoi il croit. Il s’agit d’un phénomène bien connu en psychologie appelée le « biais de confirmation », à savoir notre tendance à privilégier les hypothèses qui vont dans notre sens et à occulter celles qui n’y vont pas. « each of us, then, draws conclusions based on incomplete pictures. It would be wrong for me to assume that my limited view is necessarily better ».
Dans le livre Catmull développe une importante partie sur « ce qui est caché ». Toutes ces choses qui nous échappent, tous ces détails que l’on ne voit pasmais qui influent, en bien ou en mal, sur tout ce que nous faisons. Le manager doit toujours être conscient de la part de hasard et du facteur chance de chaque réussite. Rien n’est jamais totalement de son fait et il est naïf de croire qu’un succès est à 100% du fait de sa bonne gestion. Tout le challenge est de ne pas se reposer sur ses lauriers et de rester ouvert en permanence :
« because we think we see what happened clearly, we often aren’t open to knowing more ».
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Grâce à ces 7 points, Ed Catmull a réussi à faire de Pixar l’un des studios avec le plus de succès au monde. Pixar est un modèle du genre et un cas d’étude parfait pour toute personne cherchant à monter un business créatif tant l’exécution est incroyable. La passion est à la base de tout, elle est le seul moteur permettant d’atteindre l’exception.