Modèles mentaux #2 : Le biais du DO SOMETHING 🎲

Valentin Decker
L'atelier Verrochio
4 min readFeb 1, 2017

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Avant de commencer la lecture de cet article, je vous conseille fortement de lire l’introduction aux modèles mentaux que j’ai rédigé ici, qui vous permettra de mieux comprendre de quoi je vais parler.

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→ Imaginez un médecin qui, à la fin de la consultation ne vous préscrive rien. Les raisons peuvent être multiples : soit parce que vous n’avez rien de grave, soit parce qu’il ne sait pas exactement ce que vous avez et préfère ne pas aggraver votre cas.

Mais quelle serait votre réaction?

Vous auriez l’impression qu’il n’a pas correctement fait son travail : vous avez payé pour cette consultation.

→ Au football, lors d’une séance de pénalty, la très grande majorité des gardiens plongent d’un côté ou de l’autre. Pourtant s’ils restaient au centre, leurs chances d’arrêter le pénalty seraient plus élevées.
Le fait de plonger les décharge en fait de la culpabilité de n’avoir rien tenté.

« Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre. »

Blaise Pascal

Le biais du Do Something

Dans notre quête incessante de productivité, nous nous forçons à toujours rester occupé. Ne pas être occupé nous donne la sensation de gâcher notre temps. Nous rend coupable.

On se pousse Ă  rester actif, mĂŞme si cela est inefficace.

C’est ce qu’on appelle le biais du Do Something.

Le problème avec cela est que le trop plein d’activités devient contre-productif.

Les avancées récentes en neuroscience ont montré que notre capacité d’attention et de concentration maximale sont en fait très limitées. Et surtout, que notre cerveau est très mauvais quand il s’agit de jongler entre plusieurs tâches en même temps.

En se surchargant de tâches, en voulant faire trop de choses, on finit par ne plus rien faire.

Mais qu’est ce qui nous rend réellement occupé ?

Il est essentiel de dissocier l’occupation des résultats.

Il est essentiel de bien identifier “the signal over the noise” : ce qui est réellement important de ce qui ne l’est pas.

Ce n’est pas parce que quelqu’un semble constamment occupé que ce qu’il fait est efficace et qu’il a des résultats.

Avez vous déjà vu un journal qui titre en Une : “Rien d’important ne s’est passé aujourd’hui” ?

Le biais du Do Something nous pousse à être actif et à prendre des décisions en permanance. Ce qui peut entrainer chez nous une fatigue décisionnelle : chaque décision, peu importe son importance, réduit notre réserve d’énergie mentale.

“You’ll see I wear only gray or blue suits. I’m trying to pare down decisions. I don’t want to make decisions about what I’m eating or wearing. Because I have too many other decisions to make.”

Barack Obama

Dans le monde de l’investissement financier, ce biais pousse à agir et à prendre des décisions de court terme qui peuvent être négatives à long terme. Les investisseurs ont tendances à sur-réagir quand le prix d’une action chûte. Ce qui vient au final aggraver leur situation.

Cela est d’autant plus vrai quand on possède du cash : ne pas l’utiliser serait ne pas exploiter son potentiel. Du coup on le dépense, en prenant moins soin d’analyser les différentes options et en étant moins méticuleux.

Comment échapper à ce biais ? 🎯

  • La Loi de Pareto. Essayez d’appliquer cette fameuse loi qui dit que 20% des actions vous rapporteront 80% des rĂ©sultats. Cela vous permettra de vous concentrer uniquement sur les choses rĂ©ellement essentielles. Et d’abandonner les autres, sources de fatigue mentale.
  • Votre meilleur allier est la patience. Restez fidèle Ă  votre objectif de long terme et ne deviez pas de votre plan. Attendez le bon moment pour prendre vos dĂ©cisions et n’agissez pas dans la prĂ©cipitation, sous l’émotion du moment.

“I believe in making as few decision as possible. It’s like you are in jungle with a gun which has only 5 bullets. If you are told that there is tiger in the jungle, you will be very careful about when to pull the trigger. It’s the same with investments”

S. Puvalarti, gestionnaire d’un fonds de plus 1,5 milliards $

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→ Pour retrouver le reste de ma série sur les biais cognitifs :

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