Argentine: David contre Goliath

jeannecrsl
Latinioo
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2 min readSep 26, 2017

Des questions territoriales au cœur des conflits entre Indiens et état.

D’après une étude d’Amnesty International, on dénombre aujourd’hui environ 225 conflits en Argentine impliquant des Indiens. Les multiples facteurs de tension revêtent tout de même un dénominateur commun : les questions territoriales. En effet, l’expansion agricole et minière, la hausse du nombre d’entreprises qui exploitent les ressources naturelles du territoire et la vente de terres aux étrangers constituent des sources de conflit en Argentine. Quelques chiffres permettent de se faire une idée de la situation : en 2000, on notait 40 entreprises minières sur le territoire argentin, contre 800 désormais; de plus, 6% de la superficie rurale de l’argentine appartient à des étrangers.

Ces affrontements, identifiés notamment au Nord et au Sud du pays et également dans la capitale, ont entraîné une intervention des forces de l’ordre dans une vingtaine de cas. Cependant, ces interventions, que l’on peut aisément qualifier de « musclées », ont laissé derrière elles des blessés, des morts et des disparus. Qu’on se souvienne ainsi de la disparition de Santiago Maldonado, un jeune manifestant, aperçu pour la dernière fois lors d’une manifestation de la communauté Mapuche, disparition qui génère actuellement encore une polémique particulièrement vive.

Ces conflits liés à des questions territoriales voient donc s’affronter les peuples autochtones aux gouvernements provinciaux, à l’état et au secteur privé qui cherchent tous trois à protéger leurs intérêts. Ainsi, et bien que les indigènes aient la loi de leur côté, leurs droits sont-ils souvent bafoués.

En effet, une norme d’urgence reconnaît l’appartenance de leurs terres aux communautés autochtones et elle stipule que les communautés ne peuvent pas être délogées. Cependant, cette norme arrive à son terme à la fin de l’année, et bien qu’en novembre ait lieu un débat pour savoir si elle va être reconduite ou non, l’issue en est incertaine.

Malheureusement, le manque d’organisation et de ressources des indigènes ne leur permet pas d’affronter un litige territorial. Par ailleurs, l’état ne leur vient pas en aide. Cependant, et en dépit de cela, la communauté aborigène parvient à mener davantage d’actions qu’auparavant et leur cause attire de plus en plus le soutien d’associations.

Source: http://www.lanacion.com.ar/2063713-hay-mas-de-200-conflictos-con-comunidades-aborigenes-en-el-pais. Article publié le 16 septembre, journal La Nacion, auteur: Agustina López

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