Crise de la santé au Pérou

Madec Julie
Latinioo
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3 min readOct 8, 2017

Aucun médecin, juste une petite cabane improvisée. Aujourd’hui on appelle cela «la télémédecine» et soutenons que c’est la nouvelle solution miracle pour relier, par le biais d’un ordinateur, des communautés isolées avec des médecins de la ville.

Le problème se pose alors lorsque l’on sait que ce rendez-vous médical par visioconférence n’est rendu possible que par Internet alors que certaines communautés péruviennes, comme celle de Cuninico, n’ont, aujourd’hui encore, pas toujours accès à l’électricité.

Les problèmes de santé ne font que se multiplier au Pérou . Finalement rien d’étonnant quand la seule source d’eau potable est une rivière contaminée par des substances toxiques.

L’année dernière, Amnesty International s’était rendu au Pérou, au sein de la communauté indigène de Coninico et a récemment partagé ses recherches concernant la situation. Le verdict est sans appel, le Pérou fait face à un véritable crise de la santé.

En effet, la situation est grave. Après avoir noté que le poisson péché avait un goût étrange, la population a signalé de nouvelles maladies plus intenses encore qu’auparavant. En 2014 déjà, la quantité d’aluminium et d’hydrocarbures dans l’eau dépassaient la limite autorisée à sa consommation. Courant 2016, de nouvelles études ont démontré que plus de la moitié des membres de la communauté de Coninico avaient des niveaux anormaux de mercure et de plomb dans le sang les exposant à des problèmes de santé extrêmement graves.

Toujours plus de malades et un unique centre de santé à une heure et demie en bateau ne disposant ni de matériel, ni de spécialistes capables de répondre aux besoins d’une population exposée à un environnement toxique. Et pourtant, le manque d’intérêt de la part du gouvernement péruvien pour aborder la cause des maladies est sans appel.

Bien que cette année, le gouvernement ait déclaré une situation d’urgence publique, rien n’a réellement été mis en place pour aider la population locale dont les droits fondamentaux en matière de santé sont tout simplement bafoués.

De plus, cette lutte n’est pas sans risques. En effet, de nombreux défenseurs de l’environnement, souvent des activistes indigènes, sont tués chaque année pour avoir voulu défendre leurs terres et communautés.

Cependant, dans un monde où l’eau potable devient une denrée de plus en plus rare, ces luttes ne doivent pas être occultées.

D’ici 2030, la demande mondiale d’eau devrait dépasser l’offre disponible à hauteur de 40%. Malgré cela, le système de santé péruvien et les politiques sanitaires restent insuffisants et ne sont toujours pas la priorité de l’Etat comme c’est le cas dans la plupart des pays développés. En effet, les discussions et échanges de point de vue concernant les solutions proposées pour affronter cette crise de la santé sont trop peu nombreux. Il est évident que le Pérou ne se donne pas les moyens d’aboutir à un dialogue moderne concernant le problème.

Le gouvernement péruvien doit au peuple indigène de prendre au sérieux la santé de ces communautés. Les cabinets médicaux imrpovisés par le biais d’ordinateurs sont tout simplement inadmissibles.

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