Bolivie, Chili, vers une impossible réconciliation ?

LAETITIA LGD
Latinioo
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3 min readOct 2, 2016

Le fleuve Silala serait au cœur des désaccords entre les deux pays voisins. Rappelons que ces deux pays frontaliers n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1978.

Le raz-de-marée médiatique débuta le 23 mars 2016 dernier, quand Evo Morales, l’actuel président bolivien, annonça dans son discours du “Día del Mar” que le Chili profitait abusivement d’un fleuve, nommé le Silala prenant sa source dans les Andes boliviennes, à seulement quelques kilomètres de la frontière chilienne.

Outre les menaces proférées à son meilleur ennemi le Chili, la Bolivie entends bien faire appel à la Cours Internationale de Justice (CIJ), une des plus hautes juridictions des Nations Unies, pour mettre un terme aux discussions houleuses traitant du sujet du Silala.

Fleuve international ? Bolivien ? Chilien ? Telles sont les questions auxquelles sont confrontés les avocats/jurés de la CIJ.

Notons que le conflit “Boliviano-Chileno” ne date pas d’hier et que les enjeux de l’eau ne leurs sont pas nouveaux.

En effet, en 2013, la Bolivie avait déjà déposé une plainte devant la CIJ pour récupérer un accès souverain à la mer perdu dans la guerre du Pacifique de 1879, qui opposa le Pérou et la Bolivie au Chili. La Bolivie fait donc partie de la minorité des pays d’Amérique du Sud n’ayant pas accès à la mer.

Cependant, le grand gagnant de la guerre du Pacifique ne compte pas se laisser faire, et contre-attaque son voisin, la Bolivie. Selon le Chili, ses eaux sont “internationales” et doivent être partagées “équitablement et raisonnablement”.

Ainsi, les eaux du Silala sont utilisées par le Chili, par les chemins de fer reliant Antofogasta à la Bolivie et Codelo à Chuquicamata.

Mais cette utilisation soulève une nouvelle vague de protestations, en effet le Chili ferait cette demande devant la CIJ pour protéger certains intérêts particuliers de compagnies de chemins de fer, telle “Grupo Luksic”, une compagnie très populaire et qui à la plus grande part de marché au Chili. Serait-ce alors une question de rentabilité ? De profit perdu qu’il faut gagner ? Le chancelier chilien, Heraldo Muñoz assure que non, que cette demande est faite par la Nation dans l’intérêt de tous.

Entre intérêts nationaux et une hache de guerre jamais vraiment enterrée, le Chili et la Bolivie semblent prendre le chemin le plus court menant au conflit.

Guerre de l’eau, affirmation des pouvoirs nationaux, ou guerre des frontières ? Les deux pays sud Américains ont le choix sur les débats à mener.

Affaire à suivre.

Sources :

Rocío Montes pour El País, “Son aguas compartidas que les dos países pueden utilizar” <http://internacional.elpais.com/internacional/2016/06/06/america/1465243860_549603.html>, le 7 Juin 2016.

Rocío Montes pour El País, “Chile demanda a Bolivia ante La Haya por el río Silala” <http://internacional.elpais.com/internacional/2016/06/06/america/1465220907_619311.html>, le 6 Juin 2016.

Aizar Raldes pour AFP, “La Bolivie va porter plainte contre le Chili au sujet du fleuve Silala” <https://www.izf.net/afp/bolivie-va-porter-plainte-contre-chili-au-sujet-fleuve-silala>, le 26 Mars 2016.

Alexandra Hamon pour Le Petit Journal.com, “FLEUVE SILALA — La nouvelle pomme de discorde entre le Chili et la Bolivie”, <http://www.lepetitjournal.com/santiago/accueil/actualite/242234-fleuve-silala-la-nouvelle-pomme-de-discorde-entre-le-chili-et-la-bolivie> , le 28 Mars 2016.

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Travailleuse sociale — Éducatrice Spécialisée en formation