En Argentine, le mouvement #NiUnaMenos s’élève contre la violence machiste et réclame la fin des féminicides

L’affaire Weinstein qui secoue la planète à l’heure actuelle n’est pas sans rappeler qu’en Argentine, 97% des femmes ont déjà été confrontées au harcèlement

Éreintées de voir leur mère, sœur, voisine ou amie mourir, les Argentines sont descendues dans la rue ces dernières années et ont lancé le mouvement #NiUnaMenos. Ces manifestantes réclament la fin des féminicides et la mise en place de politiques publiques visant à protéger les femmes.

Les 45 premiers jours de l’année 2017 ont été des jours sombres en Argentine : pas moins de 57 féminicides ont eu lieu en l’espace de deux mois. Dans ce pays, une femme meure toutes les 30 heures au motif qu’elle est, justement, une femme. On estime à 260 environ le nombre de féminicides qui ont lieu chaque année en Argentine, et tous ces chiffres font froid dans le dos.

L’échec des politiques mises en place par le gouvernement oblige les ONG et les associations à prendre le relai : en tête de liste, le mouvement #NiUnaMenos qui tente depuis deux ans d’attirer l’attention sur ces violences qui secouent le pays. Le mouvement est né en 2015, à la suite d’un tweet de la journaliste Marcela Ojeda. Le message, « femmes, n’allons-nous pas élever la voix ? ILS NOUS TUENT », publié peu après la mort par féminicide de Chiara Paez, est un cri du cœur. Pour la journaliste, cette mort est la mort de trop.

Le hashtag devint viral, des milliers d’hommes et de femmes commencèrent à descendre dans les rues. En 2016 fut lancé le premier indice national de violence machiste qui permet de mettre en lumière l’ampleur du problème : en Argentine, 97% des femmes ont déjà été confrontées au harcèlement. Cependant, au-delà des agressions physiques, le problème vient de l’enracinement profond d’une culture machiste, malheureusement tolérée. Pour parvenir à changer les mentalités, il faudrait revenir à la base qu’est l’éducation. En effet, la baisse des violences ne peut être atteinte qu’en apprenant et en incitant les jeunes hommes à respecter les femmes.

Mais qu’en est-il de l’égalité ? Il n’en est rien, ou presque ; en Argentine les femmes gagnent en moyenne 27% de moins que les hommes, elles subissent harcèlement et violence au quotidien, sont les victimes de grossesses non désirées qui provoquent parfois la mort suite aux avortements clandestins. Les femmes subissent des discriminations sous prétexte qu’elles sont des femmes et cela doit cesser, que ça soit en Argentine ou ailleurs dans le monde.

Cependant, malgré quelques avancées, les féminicides semblent augmenter et deviennent de plus en plus violents et cruels. Le mouvement #NiUnaMenos est d’autant plus déterminé à faire changer les choses, à mettre au tapis cette culture machiste et malsaine.

Source: http://www.univision.com/noticias/america-latina/argentina-pionera-en-la-lucha-de-genero-al-grito-de-niunamenos. Date de publication: 7 mars 2017. Auteur: Macarena Gagliardi