La discrimination est loin d’être fini pour les peuples autochtones du Paraguay.

Themis Nedeltchev
Latinioo
Published in
2 min readNov 7, 2017

Date : 31 octobre 2017

Dans un pays de 7 millions d’habitants, plus de deux millions sont des descendants de quelques-uns des 20 groupes ethniques autochtones qui coexistent dans le pays : Guaranis, Ayoreo, Ache, Nivaclé, ou Qom. Cependant, même s’ils sont mélangés à des descendants Européens et Africains, le racisme qui sévit dans les médias et dans l’État perdure dans le pays. C’est plus exactement, quelque 120 000 personnes qui s’identifient comme membres des peuples autochtones au Paraguay où actuellement 76% d’entre eux vivent dans l’extrême pauvreté, d’après le dernier recensement de 2012 réalisé par l’Institut Indigène du pays.

Bernarda Pessoa, présidente de la Coordination de l’association des paysannes et des femmes autochtones du Paraguay, témoigne de la cruauté et de la discrimination dont sont victimes quotidiennement les personnes appartenant à la minorité indigène du pays. Elle raconte une de ces expériences personnelles lorsqu’à 18 ans, lors de son premier accouchement à l’hôpital, Bernarda et sa mère ont connu des grosses difficultés pour recevoir des soins médicaux. Les docteurs n’ont porté aucun intérêt à son égard pendant 10 heures, elles ont dû payer les médicaments et les deux femmes n’ont pas été nourri pendant leur séjour à l’hôpital.

Bernarda, grandit dans la région rurale du Chaco, en apprenant le Quom dans sa communauté locale, puis a l’âge de 15 ans, en travaillant comme domestique dans des maisons aisées, elle réussit à apprendre l’Espagnol et le Guarani. Elle explique que les principaux endroits où la discrimination se fait le plus ressentir sont les écoles, puisque le système éducatif n’accorde aucune importance aux langues communautaires, et deuxièmement dans les transports publics, où les gens évitent de s’asseoir auprès d’elle et les personnes appartenant aux communautés indigènes. Pour elle, la seule explication de ces actes de discriminations est que les paraguayens n’ont aucune volonté de s’associer à eux .

Pessoa, qui milite dès l’âge de 19 ans pour les droits de son village, pointe du doigt l’Etat paraguayen comme principal responsable du traitement inhumain des minorités indigènes. Elle a le sentiment que les populations sont sous-représentées au sein du gouvernement, un bon exemple pour affirmer son propos est le fait que aucun représentant soit originaire des peuples indigènes du pays , de plus l’institut national des Indigènes n’est pas présidé par un membre de ces peuples .Actuellement le Paraguay reste le seul pays du Cône Sud à ne pas disposer de loi contre toute forme de discrimination.Bernarda explique que cette loi est essentielle non seulement pour les peuples autochtones du Paraguay mais également pour l’ensemble de la population que l’ont soit jeune, paysan, employé domestique …

Les traumatismes du passé, plus précisément la campagne d’extermination promue par la dictature militaire d’Alfredo Stroessner sur le peuple autochtone des Aché dont la population a diminué de 60% en 5 ans sous la dictature de Stroessner et également la question des terres ancestrales de ces communautés qui jusqu’à présent n’ ont aucun accès sur ces territoires restent encore des sujets sur lesquels le gouvernement paraguayen ne c’est jamais encore prononcé .

Source :https://elpais.com/elpais/2017/10/27/planeta_futuro/1509102408_797884.html

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