“Jamais 2 sans 3”. Morales rétorque: “Jamais 3 sans 4”.

La fin du mandat du Président Bolivien, Evo Morales, approche (2015–2020), et ce dernier ne semble pas vouloir “déposer les armes”. Rappelons que celui-ci est à la tête du pays Andin depuis 2006.

La Bolivie : “pays saturé de vie, de couleurs, de fêtes, de paysages grandioses. On se souvient de ses personnages qui ont marqués l’Histoire : Bolívar le Libérateur, Patiño le roi de l’étain, Che Guevara…”

Et depuis 2006, un Président aux origines amérindiennes plus que médiatisé. Issu d’une famille paysanne, Evo Morales sait se faire remarquer auprès des médias locaux et internationaux. Que cela soit avec un pull u̶n̶ p̶e̶u̶ t̶r̶o̶p̶ bariolé, ou une affaire de corruption rondement menée, le Président Bolivien nous en fait voir de toutes les couleurs.

Ainsi, le Président indigène aurait été accusé de corruption ? ¡Que sí Señor! Celui-ci est accusé d’avoir favorisé l’entreprise de son ancienne compagne, Gabriela Zapata, qui a signé des contrats de plusieurs centaines de millions de dollars avec le gouvernement. Nous parlons donc de trafic d’influence, r̶i̶e̶n̶ q̶u̶e̶ ç̶a̶.

Pour la suite de la petite histoire, le fils de Morales et Zapata serait au cœur des sujets de conversations du peuple bolivien, car le Président le pensait mort. En plus d’avoir une fibre paternelle très développée, ce dernier serait accusé de ne pas vouloir s’occuper de son fils encore mineur.

Si nous résumons un peu tout cela, nous avons : un Président indigène sur le devant de la scène avec une histoire de corruption sur le bras, et sa vie familiale étalée sur tous les papiers glacés du pays. On a vu mieux en terme de campagne électorale.

En parlant de celle-ci, déjà affaiblie par les frasques de Morales (voir si-dessus) , elle l’est d’autant plus car le référendum du 21 Février dernier, qui aurait permis à l’actuel Président Bolivien d’ajouter un quatrième mandat à sa carrière, s’est soldé par un échec.

Explications : grandement adulé dans les campagnes, Morales ne fait pourtant pas l’unanimité dans les métropoles. En effet, le leader du MAS, Movimiento Al Socialismo, se dit encore bénéficier du soutien de “50% de la population”. Sauf erreur, le MAS a conservé sa base historique paysanne, certes, mais il a néanmoins perdu quelqu’un de ses soutiens autochtones à cause de son projet d’autoroute (2010–2011), détruisant des terrains indigènes.

Un référendum perdu, un parti politique en déroute, une vie familiale mouvementée et médiatisée, ainsi qu’une affaire de corruption qui ne se tasse pas ; Morales semble filer un mauvais coton.

Pourtant, celui-ci s’est appliqué à se construire une véritable identité patriotique. Le culte de la personnalité d’Evo Morales est assez impressionnant, en effet, en plus des nombreuses statues à son effigie, une statue en l’honneur de ses parents a été érigée dans le ville de Punata (le 24 Juillet dernier).

Sommes-nous face à l’essoufflement du Président Bolivien, ou risque-t-il encore de nous surprendre ?

Ce qui est sûr, c’est que cet “outsider” n’est pas au bout de ses peines, il lui reste 4 années pour remettre sur pieds un pays de plus en plus divisé. Et puis, comme on dit par chez nous “le malheur des uns, fait le bonheur des autres”.

¡Buena suerte Presidente!

Sources :
Fernando Molina pour El País, “Evo Morales plantea hacer otro referendo sobre su reelección”, <http://internacional.elpais.com/internacional/2016/05/25/america/1464207694_272239.html>, Le 26 Mai 2016.

CEST pour El País, “El culto a Evo llega a sus padres”, <http://internacional.elpais.com/internacional/2016/07/14/america/1468450971_178867.html>, Le 14 Juillet 2016.

Anne-Ael Durand pour Le Monde, “ En Bolivie, le “non” au référendum “n’a pas été un votre contre Morales, mais pour la démocratie”, <http://mobile.lemonde.fr/ameriques/article/2016/02/24/en-bolivie-le-non-au-referendum-n-a-pas-ete-un-vote-contre-morales-mais-pour-la-democratie_4871077_3222.html>, le 25 Février 2016.

Antipode Bolivie, “Evo Morales, 1er Président indigène de Bolivie”, <http://www.antipode-bolivia.com/evo-morales-1er-president-indigene-de-bolivie--passion-bolivie-fr>

Le Routard, “Bolivie”, <http://www.routard.com/guide/code_dest/bolivie.htm>