L’éducation pour combattre les gangs

Simon cyc
Latinioo
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3 min readNov 29, 2017

Créée en 2011 l’organisation extraordinaire guatémaltèque (OGE) est une école qui s’occupe des mineurs qui courent le risque de devenir membres d’un gang, elle se trouve dans la zone 3 de Guatemala.

En effet, dans ce pays, de nombreux adolescents trouvent refuge chez les Maras, dont la présence est permanente dans de nombreuses régions défavorisées. Parmi elles, la zone 3, est l’une des zones les plus sensibles de la capitale en raison de ses taux élevés de violence. Elle abrite aussi la plus grande décharge d’ordures du pays. Environ 30 000 personnes vivent dans cette zone, dont beaucoup dans des foyers qui ne respectent pas les conditions minimales de santé. Les ordures s’accumulent dans les rues et au milieu de tant d’immondices, les gangs deviennent de plus en plus forts en recrutant de jeunes enfants qui errent dans les rues. La plupart sont déscolarisés et beaucoup sont forcés de travailler dans la décharge pour aider leur famille.

L’école fondée par Juan Carlos Molina s’occupe actuellement de 130 jeunes de 8 à 20 ans. L’école est à quelques mètres de la décharge où chaque jour 3 000 tonnes de déchets sont déposés. Le but de l’OGE selon son fondateur, est d’empêcher les mineurs d’être recrutés par des gangs, car une fois à l’intérieur c’est la descente aux enfers. Ils tombent dans une spirale de violence qui les conduit soit en prison soit au cimetière avant même d’avoir 18 ans.

Molina a décidé de créer cette organisation après avoir travaillé pendant 14 ans avec des membres actifs de gangs. Il a aidé à la réinsertion sociale de plus de 150 anciens membres de gangs. Il leur a permis de trouver un emploi et parmi eux, aucun n’a été tué après son départ. Molina souligne que personne ne s’implique dans les gangs parce qu’il veut tuer quelqu’un, mais parce qu’il a «un grand besoin d’amour et qu’il est prêt à faire tout ce qu’il faut pour l’obtenir».

“Le garçon de neuf ans qui entre dans la bande ne veut pas tuer, mais il le fait pour recevoir quelque chose qu’il n’a pas obtenu par sa famille, alors ces groupes remplissent un vide”, explique-t-il. Cela a pour conséquence, ajoute-t-il, que le mineur veut répéter les meurtres, parce que cela devient quelque chose de “thérapeutique” notamment si celui-ci a été victime d’abus de la part de ses parents.

A L’OGE chaque journée commence par une prière religieuse. En plus d’offrir une éducation de base, ce centre s’engage à transmettre des valeurs aux élèves. Des cours sont aussi proposés aux adolescents ayant commis des crimes et qui ne sont plus acceptés dans les autres établissements. Enfin, 50 enfants participent à un programme de soccer nocturne, dans le but de les éloigner de la rue par le sport.

Le principal danger pour ces jeunes est le Mara Salvatrucha (MS-13) qui est l’un des gangs les plus influent d’Amérique, il possède environ 12.000 membres au Guatemala, et plus de 70 000 dans le monde entier. Il recrute en majorité des mineurs issus de familles difficile, ayant connus des abus physiques voir même sexuels.

Les gangs ne s’attaquent pas à l’école car selon Molina : “Les gangs ne détectent pas que nous retirons des personnes, étant donné que nous agissons avant que les mineurs puissent entrer dans l’un d’entre eux”.

Afin d’aider ces jeunes sur le long terme l’OGE a décidé d’aider leur famille. Dans la majorité des cas les mères sont les piliers de ces familles, car beaucoup de pères quittent la maison ou tombent dans l’alcoolisme. Cependant, elles gagnent à peine entre 20 et 25 quetzales par jour (entre 2,5 et 3 euros) en recyclant les déchets, ce qui les empêche de garder leurs enfants, qui peuvent à peine manger une fois par jour. Pour cette raison, l’OGE a lancé un programme de production de verrerie qui permet à ces femmes de gagner le salaire minimum de 1 800 quetzales par mois (225 euros).

Source :

https://elpais.com/elpais/2016/07/06/planeta_futuro/1467800364_713158.html

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