La Bolivie déclare l’état d’urgence nationale pour cause de sécheresse

Jérémy Guillard
Latinioo
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2 min readNov 27, 2016

La Bolivie vit en ce moment la pire pénurie d’eau depuis les années 1980, affectant en particulier la capital, La Paz et les principales villes du pays.

Le gouvernement bolivien a déclaré lundi 21 novembre “l’urgence national” pour cause de sécheresse. Le président Evo Morales a annoncé la formation de différentes commissions ministérielles dans le but de trouver de nouvelle sources d’eau et de les raccorder au réseau bolivien. Les principales villes touchées par la sécheresse sont Oruro, Potosi, Cochabamba, Sucre et surtout la capitale du pays, La Paz. Dans cette capitale environ 400000 habitants ont en ce moment qu’un accès minimal à l’eau.

Le gouvernement explique que en dépit de ses efforts le pays faisait face à la pire situation de sécheresse depuis les années 1980. Cette situation a été engendré par le phénomène El Nino qui est particulièrement important cette année. En effet les précipitations ont atteint seulement 10 % de ce que cette partie du monde peut connaître habituellement.

En Bolivie c’est une société publique qui est responsable de l’approvisionnement en eau potable, EPSAS “empresa publica social del agua y saneamiento”. Il y a quelques jours, Morales a prit les devant en changeant l’exécutif de la société. L’opinion publique reproche à la société publique de ne pas avoir prévu à l’avance ce qui pourrait arriver en raison des prévisions du phénomène El Nino.

A La Paz environ 5000 personnes, particulièrement des habitants des nouveaux quartiers situés au sud de la ville ont défilé dans les rues en scandant dans des slogans contre le gouvernement. Le dirigeant bolivien est accusé d’avoir donné la direction de la société publique aux chefs de quartier appartenant au même parti politique que lui à la suite de sa nationalisation en 2007. Ce ne sont pas les premières critiques contre cette société publique car elle a aussi traversé de nombreux problèmes administratifs ces dernières années.

Le gouvernement de Morales connaît actuellement de nombreuses contestations notamment sociales dans le pays. Les classes moyennes en Bolivie ont voté massivement contre le Président au dernier référendum ( un référendum qui aurait permis au Président Morales de briguer un quatrième mandat). A contrario les quartiers populaires de la capitale ont eux soutenu massivement le dirigeant.
Ces derniers conflits semblent être la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour la classe moyenne. Les différents moyens de communication deviennent des vecteurs de colère contre la société publique mais aussi contre le gouvernement.

De nombreuses voix s’élèvent aujourd’hui, pour dénoncer un gouvernement qui n’est plus en phase avec la réalité. Ce conflit de l’eau pourrait-il être le symbole qui scellera le divorce définitif entre le président et une partie de son peuple ? Réponse dans les prochains mois ou au plus tard en 2019, année de la prochaine élection présidentielle.

Fernando Molina pour El Pais, “http://internacional.elpais.com/internacional/2016/11/21/actualidad/1479750884_916120.html”, le 21 Novembre 2016

Oscar Granados pour El Pais, “http://economia.elpais.com/economia/2016/09/15/actualidad/1473933396_272958.html”, le 18 Septembre 2016

Yohan Demeure pour SciencePost, “http://sciencepost.fr/2016/11/secheresse-manque-deau-bolivie-declenche-lurgence-nationale/”, le 25 Novembre 2016

La Nacion, “http://www.lanacion.com.ar/1959489-sequia-en-bolivia”, le 25 Novembre 2016

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