La Bolivie signe un accord avec l’Equateur pour y exporter des produits dérivés de la coca

Jérémy Guillard
Latinioo
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3 min readNov 28, 2016

Les ministres des Affaires étrangères de la Bolivie, David Choquehuanca , et de l’Equateur, Guillaume Long , ont signé le 21 Novembre dernier un accord commercial concernant les produits dérivés de la feuille de coca.

C’est à La Paz en Bolivie, lors de la visite officielle du ministre équatorien que les deux ministres des affaires étrangères on signé un accord visant à permettre l’entrée sur le territoire équatorien de produits dérivés de la coca provenant de Bolivie.

Le Ministre Long a précisé que “la Bolivie sera le premier pays exportateur de produits dérivés provenant de la feuille de coca” pour l’Equateur. Pour les deux pays cet accord représente un instrument à partir duquel les entreprises vont pouvoir continuer à se développer autour du travail de la coca et de ces produits dérivés dans chacun des pays.

La Bolivie représente le troisième producteur mondial de la coca derrière le Pérou et la Colombie. Dans le pays andin la constitution reconnait la feuille de coca dans ses usages médicinaux, et pour sa participation à la vie culturelle et rituelle du pays. La feuille de coca représente aussi la base de la fabrication de la cocaïne, chaque année une partie de la production végétale est détournée vers le trafic de drogue local et mondial.

La production importante de coca a valu à la Bolivie d’être évincée de la Convention unique sur les Stupéfiants de l’ONU en 1961. En 2013 une étude financée par l’Union Européenne a montré que la Bolivie reste toujours en surproduction de feuilles de coca. A ce jour, la Bolivie n’a pas réussi à convaincre les Nations unies, mais a obtenu, en 2013, qu’une clause spécifique autorise la mastication de la coca sur le territoire bolivien.

Le gouvernement bolivien favorise l’industrialisation sur son territoire autour du commerce de la coca dans le but d’exporter des dérivés licites de la coca tels que des thés, des boissons gazeuses, des produits alimentaires ou encore cosmétiques. Cependant la Convention des Nations Unies oppose son veto à l’exportation des produits contenant des alcaloïdes.

Les deux pays cherchent à renforcer leurs coopérations commerciales mais aussi fraternelles. En signe d’amitié, le ministre équatorien a reçu la plus haute distinction Bolivienne : le “Condor des Andes”. Les deux ministres ont souligné l’importance de l’intégration régionale dans laquelle ils ont pris part pour l’acquisition de leur indépendance et de leur souveraineté.

Le voyage officiel pour le ministre Long se terminera par une conférence sur le “pacte éthique” contre les paradis fiscaux et il rencontrera ensuite la commission parlementaire bolivienne chargée de l’enquête visant une centaine d’entreprise dans le rôle qu’elles auraient prétendument jouées dans le scandale des “Panama papers”. Large programme pour une visite officielle, cet accord représente encore un pas de plus vers le rapprochement commercial mais aussi fraternel engagés entre les deux pays.

Agencia EFE pour El Comercio, “http://www.elcomercio.com/actualidad/bolivia-acuerdo-ecuador-exportar-coca.html”, le 21 Novembre 2016.

Le Nouvel Observateur, “http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20131113.AFP1965/drogue-la-bolivie-cultive-plus-de-feuilles-de-coca-qu-elle-ne-devrait.html”, le 13 Novembre 2016.

Agencia AFP pour El Telégrafo, “http://www.eltelegrafo.com.ec/noticias/mundo/9/bolivia-firma-acuerdo-con-ecuador-para-venderle-derivados-de-hojas-de-coca”, le 22 Novembre 2016.

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