Le Brésil tourne le dos aux accords de Paris

Gwenaelle Iarovay Clerc
Latinioo
Published in
2 min readNov 29, 2017

Il y a quelques temps, le Brésil a indiqué qu’il abandonnait, comme les Etats Unis l’ont fait auparavant, son statut de leader mondial dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Les questions écologiques ont toujours fait débat au Brésil mais celui-ci avait marqué en 2016, par son adhésion aux Accords de Paris, sa volonté de devenir un pays exemplaire, soucieux de l’avenir des générations futures. Il est, depuis, considéré comme un des chefs de file mondiaux dans le domaine de la protection de l’environnement. Pourtant, le gouvernement Brésilien a choisi de retourner sa veste face aux objectifs fixés lors de ces accords, en approuvant déjà deux mesures qui réduiront la superficie des territoires protégés contre la dégradation de l’environnement. De plus, les membres du Congrès, législateurs des lois, analysent depuis quelques temps le possible assouplissement des règles qui régissent les projets agricoles et industriels, en défaveur de la préservation de l’environnement.

“Le Brésil abandonne l’opportunité d’être un leader dans ces domaines”, a déclaré Marcio Astrini, coordinateur des politiques publiques de Greenpeace au Brésil. “Il est très difficile d’être pire que Trump autour de l’environnement, mais le gouvernement brésilien essaie vigoureusement”.

Ces propositions sont une attaque non seulement contre les défenseurs de la nature mais aussi envers les populations précolombiennes. D’autant plus que tout cela se produit à un moment où la forêt amazonienne et la forêt tropicale de l’Atlantique sont abattues au rythme le plus rapide de la dernière décennie.

Ce changement de cap intervient dans un contexte de crise politique intense. Le président Michel Temer lutte pour rester au pouvoir malgré les allégations de corruption et la révolte du peuple contre le pouvoir présidentiel. Le président cherche à promouvoir des réformes économiques et son unique objectif est de sortir le pays de la crise économique. Certaines de ces réformes sont soutenues par des membres du Congrès qui espèrent, en échange pouvoir arranger les choses sur le plan climatique.

“Le gouvernement utilise des politiques environnementales comme une monnaie”, a déclaré Astrini.

Néanmoins, le président Temer n’est pas décidé à aller dans le sens des défenseurs de l’environnement et des population précolombiennes. En effet, les mesures visant à protéger les terres indiennes sont rejetées et même par des mesures visant à réduire les territoires indiens. Ces réformes mènent à de vives tensions, à une division du pays entre les agriculteurs en faveur de l’exploitation des terres indigènes et les défenseurs de l’environnement. Le pays fait face à de nombreuses manifestations réprimées par le gouvernement, augmentant les tensions et instaurant un climat de forte violence. Il reste à espérer que malgré ces temps de crise, le Brésil, étant l’un des pays les plus influents sur le réchauffement climatique, se raisonne et prenne les décisions les plus sages à ce sujet car elles impacteront le monde entier sur plusieurs générations à venir.

La prensa, Brasil debilita el Acuerdo de París sobre cambio climático, 07/06/17: https://www.laprensa.com.ni/2017/06/07/internacionales/2242672-brasil-debilita-el-acuerdo-de-paris-sobre-cambio-climatico

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