« Le coup depuis l’Etat »

Clémentine Gaillard
Latinioo
Published in
2 min readNov 9, 2016

Il ne s’est pas passé une semaine depuis ces derniers mois sans que le président vénézuélien, Nicolas Maduro, ne dénonce une tentative de coup d’état contre son gouvernement.

Cependant rien n’a été tenté jusqu’ici, au contraire. Du point de vue de la population, c’est le président vénézuélien en personne qui tenterai un « coup depuis l’Etat » en annonçant qu’il n’y aurait d’élections ni en 2016 ni en 2017. Nicolas Maduro prétexte que la priorité, à cette heure, est d’affronter la crise économique, crise,que le gouvernement a alimenté avec sa politique d’austérité ; il viole ainsi les règles de la Constitution de 1999 à tous les niveaux.

C’est principalement en cette année 2016 que le sentiment de mécontentement à l’égard du successeur de Hugo Chavez a atteint son apogée. En effet 2016 aurait du être l’année de deux élections majeures. Tout d’abord les élections régionales visant à choisir les gouverneurs des provinces doivent, selon la Constitution, avoir lieu tous les 4 ans, soit en décembre 2016. La notion de coup depuis l’état se justifie d’autant plus lorsque le conseil national électoral lui même garde le silence quant à la réalisation de ces élections.
En outre, 2016 aurait du également être l’année du référendum révocatoire, dans lequel le peuple devait décider de mettre fin ou non au mandat de Maduro ( qui devait aller jusqu’en 2019). Mais ce genre de processus est caractérisé par sa lenteur, selon les estimations des experts il faudrait plus de 140 jours pour mettre ce référendum à exécution.

De plus, le conflit de pouvoir au Venezuela a atteint un nouveau stade depuis que le Tribunal Suprême de la Justice a autorisé Nicolas Maduro à contourner l’approbation de l’Assemblée Nationale, majoritairement en désaccord, concernant le budget national de 2017.

Pour finir, c’est maintenant l’opposition qui est passée à l’offensive après qu’une série de décisions judiciaires adoptées par les tribunaux de province a suspendu la collecte des 20% de signatures sur les listes électorales qui devait représenter la dernière étape du referendum révocatoire contre le successeur d’Hugo Chavez.

Sources :

http://internacional.elpais.com/internacional/2016/10/06/america/1475763594_641432.html

http://internacional.elpais.com/internacional/2016/10/13/america/1476370249_347078.html

http://internacional.elpais.com/internacional/2016/10/22/america/1477093562_100774.html

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