Un petit pas pour l’OCDE, un grand pas pour Macri ?

Bianca Poullain
Latinioo
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2 min readNov 2, 2016

On commence à comprendre que, depuis son arrivée au pouvoir, le président Mauricio Macri désire tout reconstruire. Un de ses souhaits serait que l’Argentine intègre l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE). On s’y approche, doucement mais sûrement.

La semaine dernière, l’OCDE a publié sa classification des risques pays, notion importante pour les entreprises ayant ou voulant avoir une activité commerciale dans un pays étranger. En effet, elle donne une évaluation de l’environnement du pays dans lequel l’entreprise souhaite s’implanter.

Chaque pays est classé par un chiffre entre 0 et 7, 0 étant obtenu par les pays membres de l’OCDE. L’Argentine était, jusque là, un 7, avec par exemple la Corée du nord, le Venezuela, ou encore l’Iraq. Avec ce dernier rapport, le pays d’Amérique du Sud obtient désormais un 6. Notons qu’un pays ne peut gagner plus d’un point par rapport publié.

Pourquoi l’Argentine a-t-elle un score si bas ? Entre autres, le pays manque de statistiques fiables, a un gros problème de corruption mais aussi un certain défaut de paiement des dettes externes (notamment en 2002, suite à la crise financière de l’an antérieur, avec la cessation de paiement de la dette extérieure, qui a directement envoyé l’Argentine au fond du classement).

L’intérêt de cette classification est simple : pour chaque point « gagné » par un pays, l’assurance d’investissement revient 1,5% moins cher aux entreprises étrangères.

Pourquoi une meilleure classification, maintenant ? D’après le ministère du Budget et des Finances, l’équipe de Macri aurait réussi à régler le problème de défaut de paiement. De plus, l’OCDE prend en compte d’autres éléments, tels que la transparence des entreprises publiques mais également les politiques internes de lutte contre la corruption. Le président a de fait ordonné l’accélération de projets ayant pour but l’adaptation du pays aux demandes de l’organisation, comme par exemple une meilleure transparence des plus de 40 compagnies publiques nationales. Les mécanismes argentins de la lutte anti-corruption sont examinés en ce moment-même par un cortège de l’OCDE, arrivé sur place il y a une semaine. Seront également évaluées les mesures prises pour s’ajuster à la Convention Internationale de lutte contre la corruption. Entre autres, le projet entrepris par l’équipe de Macri « fixe des peines et limite la conduite des entreprises » face à d’éventuels cas de pots-de-vin.

Même si Mauricio Macri espère rejoindre l’organisme le plus rapidement possible, le processus dure, dans les meilleurs cas, au moins 3 ans. Le groupe semble tout de même optimiste face à l’entrée du pays, et désire lui apporter de l’aide le plus efficacement possible.

Argentina da un nuevo paso en su acercamiento a la OCDE, El País, 29/10/2016 http://internacional.elpais.com/internacional/2016/10/28/argentina/1477673668_531623.html

La OCDE aplaude la agenda económica del Gobierno de Macri, El País, 28/08/2016 http://internacional.elpais.com/internacional/2016/06/28/argentina/1467140704_271751.html

Llega una misión de la OCDE para revisar la política anticorrupción, La Nación, 24/10/2016 http://www.lanacion.com.ar/1949832-llega-una-mision-de-la-ocde-para-revisar-la-politica-anticorrupcion

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Bianca Poullain
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Student in Economics at the University of Rennes 1, France.