Une bonne nouvelle pour les entreprises privées à Cuba?

Le gouvernement cubain modifie un ensemble de réglementations sur l’entreprise privée

Mathieu Valnet
Latinioo
2 min readDec 8, 2018

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Il est rare que des mesures officielles soient modifiées par le gouvernement, surtout lorsque celles-ci sont aussi et récentes et qu’elles vont dans la ligne socialiste de l’île, et pourtant c’est ce qui est en train de se produire. Parmi ces mesures dont l’impopularité a finalement fait céder Miguel Diaz-Canel, des normes prises pour “perfectionner” le travail privé, notamment la limite à 50 places par restaurant, l’interdiction à ceux qui travaillent à leur propre compte d’avoir deux licences (leur permettant de contourner la limitation à 50 places) et l’obligation d’avoir un compte à la banque reflétant toutes leurs activités permettant à l’Etat d’effectuer des contrôles.

Une surprise générale

Malgré le mécontentement général des propriétaires à l’annonce de ces mesures, nombreux s’étaient résignés et avaient commencé à renvoyer leurs employés face au frein de développement économique que leur avait imposé la bureaucratie. Ce changement soudain du gouvernement a donc déclenché une certaine euphorie chez de nombreux propriétaires tels que le gérant d’un restaurant italien célèbre sur l’île qui s’est exprimé : “Mama mia ! ça sauve ceux qui devaient partir demain !”

Vers une réforme économique de l’Île ?

La ministre du travail et de la sécurité sociale, Margarita Gonzalez, qui avait défendu les mesures restrictives quelques jours auparavant a dû expliquer à la télévision qu’ils avaient pris en compte les critiques des entrepreneurs et qu’ils ne souhaitaient pas discriminer les travailleurs du secteur privé du secteur public. Ce soudain changement s’est précipité Lundi 3 décembre lorsque durant une visite de la faculté de droit, le président, héritier de Raul Castro, a critiqué ouvertement ces réglementations qui pour lui “n’ont ni queue ni tête”. Et c’est ainsi qu’une des mesures les plus impopulaires devint la mesure la plus populaire de son mandat, accueillie par une ovation dans l’amphithéâtre. Depuis l’ouverture du secteur privé en 2010 par son prédécesseur, le nombre de travailleurs pour leur propre compte est passé de 157 000 à 589 000 aujourd’hui, soit environ 13% de la population active. Bien qu’il s’agisse là d’un petit début, rien que le fait de reconnaître publiquement qu’une réglementation est mauvaise, montre que le nouveau président cubain sait écouter les critiques et rectifier ses erreurs, ce qui “dans les conditions de Cuba, est courageux”.

Source : https://elpais.com/elpais/2018/12/06/mas_se_perdio_en_la_habana/1544105962_414494.html El pais, “la iniciativa privada en Cuba respira” 06/12/2018

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