Venezuela : pourquoi j’ai décidé de rester

Clémentine Gaillard
Latinioo
Published in
2 min readNov 29, 2016

L’histoire de 4 jeunes, bien décidés à rester dans leur pays natal, avec l’espoir d’être la génération qui changerait les choses.

Ces personnalités à “contre courant” vivent dans un pays où la violence est devenue habituelle, dans un pays où la majorité des habitants ont déjà été témoins directs ou indirects d’actes violents.

C’est le cas d’Anna Maier , journaliste de 29 ans, dont l’oncle a récemment été tué, et son lieu de travail saccagé. Elle est convaincue, par sa profession, qu’elle doit rester pour raconter les faits auxquels elle assiste, servir de témoin pour les générations futures. Gabriela Gonzalez est également de cet avis et invoque “une action de foi” , une question de “romantisme” : elle n’abandonnera pas sa terre, comme l’ont fait plus de 2,5 millions de vénézuéliens depuis 1990.

Johanna Robles, étudiante en Psychologie et Philosophie, se bat elle aussi contre l’insécurité qui règne dans son pays,“ cela ne peut plus continuer” s’insurge t-elle en repensant à l’attaque dont son bus a été victime la semaine dernière.

Luvin Villasmil, violoniste de 29 ans, doit, quant à lui, doit faire face à la “fuite de cerveau” dont est victime le Venezuela : “ce pays est en train de perdre son capital humain” témoigne le sociologue Ivàn de la Vega. C’est pour cela que Luvin est resté, se contentant d’une vie modeste et des opportunités que son pays lui offre. Mais il est également témoin d’une deuxième réalité qui frappe durement le pays de Nicolas Maduro : la pénurie de médicaments. Souffrant d’hémophilie, il lui est de plus en plus dur de se procurer de quoi se soigner.

Les vénézuéliens sont piégés dans une situation de survie perpétuelle qui est en train de mener à la création d’une société individualiste. Même dans le cadre des sorties entre amis, des divertissements, la question de ce qui coûtera le moins cher est omniprésente. De plus, la population n’a aucun pouvoir de contestation : le gouvernement exerce une répression systématique. C’est ce qu’a vécu Carlos Julio en janvier dernier, il fut emprisonné pour avoir protesté contre les files interminables dans les supermarchés.

C’est pour toutes ces différentes raisons de révoltes, que ces jeunes, plein d’espoirs, ont accepté de sacrifier leur confort de vie pour une noble cause : le désir de changement.

Sources : “Jovenes a contracorriente en Venezuela” 19 novembre 2016

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