“Lasagne à la bolognaise”. C’était la première chose à laquelle j’ai pensée lorsque j’ai été « confrontée » pour la première fois au véganisme. IMPOSSIBLE! C’est mon repas préféré dans le monde, je ne peux pas m’en passer. C’est ainsi que j’ai fermé les portes à l’idée pendant les deux années suivantes… ​

Je ne vais plus jamais manger de légumes — Maria vers 5 ans

Voici un peu mon background alimentaire: prenez un vegan, tournez-le à l’envers à 180 degrés, et voilà, ça, c’était moi pendant les 23 premières années de ma vie, donc presque toute ma vie. Depuis l’enfance, j’ai déterminé que je n’aimais pas les légumes et cette bêtise m’a accompagnée jusqu’à il y a 3 ans. Un peu inquiète pour ma santé, à laquelle je tenais un peu quand même, j’ai commencé à donner une chance aux carottes et ensuite aux tomates. Petit à petit, j’ai grandi la liste d’aliments que je consommais. Avec le temps ils sont passés de la case « je les tolère » à « j’aime vraiment ça ». Pour moi, ceci était une révolution! Cependant, les produits animaux occupaient toujours la première place dans ma liste d’aliments préférés.

Tout ça pour dire que je pars de loin, en fait je pars du pôle opposé au véganisme. Mais qu’est-ce qui s’est passé de si fort, de si puissant, pour qu’une personne comme moi, pour qui toute sa vie a tourné autour des gratins, des pizzas, des œufs, de la viande et des BBQ‘s, des lasagnes et tant d’autres, décide d’arrêter sa consommation de produits animaux du jour au lendemain? Une simple réponse aux conséquences gigantesques : J’ai vu la vérité sans déni.

Voici mon “chemin de pensée” que j’ai fait avec amour pour illustrer mon état d’esprit il y a deux ans:

Au début, j’ai décidé de commencer à consommer bio / organique de façon régulière et me donner bonne conscience et aligner mes choix avec mon autoétiquette de “animal lover”. J’ai longtemps mélangé “bio / organique” avec « bonne qualité de vie pour les animaux » et je me trouvais vraiment une bonne personne quand je pensais aux belles poules en liberté et aux vaches laitières qui se font traire à la main par de gentils fermiers, et tout allait bien dans ma tête. Jusqu’au jour que j’ai réalisé que bio ne veut pas dire éthique et que, par exemple, « free-range » ou sans cage ne veut pas dire bien-être. J’étais insultée. T’es-tu en train de me dire que je paie 6$ la boite d’œufs pour des poules heureuses et que les poules ne sont pas heureuses???

Et la, un soir, au lieu de « Netflix and chill » je me suis installée sur le canap avec mon ordi, et j’ai lu, pendant des heures, qui se sont transformées en jours, et après en mois. J’ai lu et j’ai vu la réalité de l’industrie alimentaire et du traitement animal. Pas de déni, pas d’illusion, pas de détours, pas d’évitement. Ce soir-là, j’étais Neo, de Matrix, qui choisissait la pilule rouge au lieu de la bleue. J’étais l’enfant qui reste réveillé toute la nuit pour rencontrer la fée des dents pour finalement découvrir que c’était sa mère tout le long. En bref, j’ai fait une découverte qui aura changé ma vie à jamais : les conditions épouvantables des animaux et l’enfer de l’industrie alimentaire qui se passe tous les jours sans faire aucun « bruit ».

Comment était-ce possible que je ne le sache pas? Pourquoi personne ne parle de ça? Saviez-vous que les personnes qui essaient d’exposer ce qui se passe derrière les murs des abattoirs et dans l’élevage des animaux sont classifiées par la loi de « terroristes » aux États-Unis? Saviez-vous que le plus haut taux de suicide par profession est emporté par les fermiers? (1)

Je suis le mouton — moi qui me croyais quelqu’un “d’intello qui sait penser par soit même”. Je suivais les yeux fermés ce que les étiquettes nous montrent : des poules heureuses et des vaches libres et en bonne forme. La réalité: 95% des animaux terrestres qu’on mange sont « produits » de façon industrielle (2). Pourtant personne ne nous montre ces images dans leurs boites à œufs ou de viande

(1) Ces cochons passent la plupart de leur vie dans une cage ou ils ne peuvent même pas se tourner. (2) La matrice, ce qu’on veut nous vendre vs la réalité. Art par mfreiheit (3) Quand “rentabiliser” le mètre carré va un peut trop loin. (4) Quelle vie de marde! (5) Ceci peut être certifié “poules en liberté” ou “free range”.

Oh le choc! Oh l’insulte! Je n’avais aucune idée, mon “chemin de pensée” était une insulte à la vérité. Mon pauvre “chemin” n’était que des couches de déni empilées avec des couches d’indifférence. Je me sentais mal et triste. J’ai ouvert les yeux à une réalité qui ne correspondait pas à mes valeurs, et j’étais dévastée devant ce tsunami de cruauté et de souffrance. La créativité de l’homme est infinie, ainsi que sa méchanceté. Mais qu’est-ce qui me rendait différente de ceux qui détiennent des animaux dans des conditions si horribles? Rien, Économie 101: il n’y a pas d’offre sans demande. Je finançais une cruauté inimaginable sans le savoir, ou plutôt, sans vouloir le savoir.

J’ai pensé immédiatement à La Caverne de Platon. Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire, ça va un peu comme ceci : il y a des gens dans une caverne, et ils ne voient que le reflet des ombres du monde extérieur, le reflet de la réalité. Dans ma caverne on avait un BBQ, un gros canap, une télé et du bon vin. Et on se sentait la bombe! Des gens cool, tu sais? Ceux qui savent réfléchir, tu sais ? Et quand je me suis levée pour voir ce qui se passait dehors, tel que Platon l’a décrit… c’était ardu et douloureux, pour ensuite être une expérience de vie enrichissante, libératrice et étonnamment agréable et excitante.

La Caverne de Platon

Une journée comme une autre, où la terre tournait dans le même sens et la vie de tout le monde continuait de la « même façon ». J’ai pris une décision qui a viré ma vie et mon identité de bord : dorénavant je ne consommerai plus de produits d’origine animale. C’est fou eh? Les gens appellent les vegans des personnes extrêmes dans leurs propos, mais je vais vous dire une chose… une fois que tu sais, tu ne peux plus « pas savoir », une fois que tu as « vu » tu ne peux plus ignorer la réalité. Et ce qui se passe dans l’élevage et les abattoirs est ultra “extrême”, justement! Alors voilà, ce qui parait impossible devient une évidence. De plus, tu découvres que tu n’es pas seule à avoir allumée, qu’il y a plus de raisons de changer que de raisons de garder le statu quo que ce soit la santé, l’environnement ou l’éthique, personnellement, c’est l’éthique qui me touche le plus, mais c’est tant mieux que tous les aspects “vont dans le même sens”.

Et la lasagne? Bon, elle me fait moins rêver depuis… beaucoup moins que mon désir de sauver des vies et de voir plus d’animaux vivre une vie digne d’être vécue.

Je conclus alors avec le but du Choix V, qui n’est pas celui de convaincre personne, mais de donner la chance aux gens de choisir avec toute l’information, avec toutes les cartes du jeu ouvertes. Et aussi comme une façon de remercier à tous ceux qui avec leur effort de recherche et de vulgarisation, m’ont aidée moi dans mon propre processus, même si ce fut parfois “confrontant” et inconfortable. Si vous êtes partants, suivez nos articles, likez nos posts et échangez avec nous, on ne mord pas! Sauf si tu es une carotte.

Love,
Maria ✌🏽

Sources:
(1) https://www.learning-mind.com/suicide-rates-professions/
(2) http://www.collective-evolution.com/2014/03/21/10-alarming-facts-about-factory-farms-that-will-break-your-heart/

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Maria Rojas
Le Choix V

BAA en Affaires et Économie Appliquée, je travaille en marketing et commerce électronique depuis 2015. Je fais aussi du mannequinat. Blogueuse par passion.