Des associations dénoncent le rôle de la publicité dans la surconsommation

L’Agence Verte
Le Green Feed de l’Agence Verte
3 min readJul 7, 2020

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Et si la publicité n’incitait plus à dévorer la planète ? C’est en substance ce que demande un collectif de vingt-deux associations dans un rapport intitulé « Big Corpo, Encadrer la pub et l’influence des multinationales : un impératif écologique et démocratique » publié le 9 juin.

Un marché dominé par les gros pollueurs

Le secteur engloutit chaque année des sommes considérables : environ 46 milliards d’euros en France selon les auteurs. Or, les entreprises les plus friandes de publicité ne sont pas les plus responsables. Le secteur automobile investit environ 3,5 milliards d’euros par an et encourage l’achat de 4x4, pick-up et SUV, régulièrement critiqués pour leur appétit en carburant et leurs émissions de CO2. De même, le rapport rappelle qu’« en 2018, McDonald’s, Burger King et KFC ont dépensé ensemble plus de 350 millions d’euros de publicité en France… » alors que « McDonald’s génère 115 tonnes d’emballages par jour en France ».

Le piège de la publicité mensongère

Le collectif dénonce aussi le greenwashing mis en œuvre par les annonceurs. À l’Agence Verte, pour discerner la limite entre sincérité et imposture, nous avons une méthode rodée (voir Tempête n°2). Une démarche cependant difficile à adopter pour des consommateurs parfois soumis à 15 000 stimuli commerciaux par jour. Les marques verdissent ainsi leur image à peu de frais, dans une impunité totale.

Une pression croissante sur le secteur publicitaire

Pour maîtriser l’environnement publicitaire, il faut que l’État se saisisse du problème. Les associations demandent la mise en place d’une « loi Évin pour le climat » qui interdise totalement ou partiellement la publicité et le marketing de produits à fort impact écologique. Dans leur ligne de mire, les SUV et la restauration rapide donc, mais également les bouteilles d’eau en plastique, la fast-fashion, la promotion de voyage polluants…

Elles proposent aussi la création d’une autorité de régulation de la publicité indépendante pour encadrer les discours publicitaires et lutter contre l’incitation au gaspillage : promotion de produits jetables, invitation au remplacement d’objets en état de marche ou encore « rétro-shaming ».

« Big Corpo » n’est pas un cas isolé : les appels à réformer la publicité se multiplient. Le 11 juin, Géraud Guibert et Thierry Libaert ont présenté leur rapport « Publicité et transition écologique », commandé par le ministère de la transition écologique en octobre dernier. Il formule 23 propositions et demande par exemple d’afficher la notation écologique des produits sur les affiches publicitaires. De même, la Convention citoyenne sur le climat, qui avait fait de la publicité l’un de ses chevaux de bataille, a rendu ses propositions au gouvernement les 19, 20 et 21 juin. Signe positif, les députéds Delphine Batho et Dominique Potier — à l’initiative d’une proposition de loi pour interdire « toute forme de publicité numérique et lumineuse dans l’espace public » — se disent prêts à porter ces appels à l’Assemblée.Reste à voir si le secteur sera capable de s’astreindre à un nouveau régime.

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