Comment embarquer le public dans le projet du Grand Paris Express ?
A l’occasion de la Semaine Européenne du Développement Durable, L’Agence Verte a demandé à la Société du Grand Paris de lister ses principaux enjeux sur le projet du Grand Paris Express : embarquer les populations dans le projet pour le rendre vraiment utile… donc durable. Jérémie Moreau, Responsable communication projet — chantier (ligne 16), a répondu à nos questions.
Qu’est ce qui a changé dans le secteur de la mobilité durable depuis un an ?
A l’échelle régionale, le sujet de la mobilité — surtout durable — est un thème à la fois porteur et sensible… En effet au niveau local et macro-local, la réalisation d’un projet de transport change la vie des habitants, mais aussi des élus, et impacte plusieurs générations.
Le projet du Grand Paris Express est un très bon exemple de ce besoin de mobilité moderne, durable, intelligente, connectée… Par exemple, aujourd’hui, concevoir et implanter une nouvelle gare impose de réfléchir à l’ensemble des impacts sur le territoire : le geste architectural, les potentialités de développement urbain, la création d’emplois, la réorganisation des transports existants pour y accéder, …
La construction de la mobilité durable passe aussi par des chantiers qui innovent, par exemple sur le thème de l’économie circulaire. Aujourd’hui, je pense qu’il est de moins en moins concevable de voir un chantier qui ne cherche pas à se rendre utile : réutiliser les déblais pour d’autres buts, d’autres projets. C’est vraiment un gage de fierté de voir que certains de nos chantiers permettent par exemple de réaménager des parcs urbains, ou de fournir des matériaux pour des projets de constructions autres.
En fait, ce qui a changé dans les projets de transport, c’est que les acteurs impactés attendent bien plus que de la mobilité. Les projets se développent alors sous des facettes multiples, et un enjeu fort aujourd’hui c’est « comment faire de ce projet un projet bénéfique à tous points de vue ? »… c’est la notion même de durabilité qui se développe.
Selon vous, quel est le principal défi pour l’année (voire les années) à venir ?
Sur le registre de la communication d’accompagnement d’un projet hors norme et hyper moderne comme le Grand Paris Express, nos défis sont vraiment nombreux.
Je pourrais citer par exemple l’enjeu de la dématérialisation des supports d’information : comment à la fois réduire notre impact en impression de supports d’information de proximité sur nos chantiers tout en maintenant un niveau satisfaisant de connaissance, tout en garantissant l’équité de chacun à son accès ?
A l’échelle de l’Île-de-France, le sujet est vraiment costaud et nous impose de réfléchir à des solutions innovantes en lien avec les nouvelles technologies (et ce en même temps que la production quotidienne des infos !). Par exemple, nous avons récemment déployé une « palissade connectée » à Saint-Denis sur le chantier de l’ouvrage des Etoiles, sur laquelle on peut retrouver des contenus à la carte en fonction de ce qu’on recherche. Nous essayons aussi par exemple de proposer des visites virtuelles sur nos chantiers, à l’aide de capteurs qui donneraient in fine une interface à la « Google StreetView ». Ces sujets sont le fruit de réflexions et d’actions collectives où chacun apporte sa pierre à l’édifice en fonction de ses spécialités et sensibilités.
Merci à Jérémie Moreau de s’être prêté au jeu de l’interview !
