Energies renouvelables : engager davantage le gouvernement… et les citoyens

L’Agence Verte
Le Green Feed de l’Agence Verte
3 min readMay 30, 2019

Voilà un sujet sur lequel, suivant les interlocuteurs, on entend beaucoup de choses contradictoires… À l’occasion de la Semaine Européenne du Développement Durable, L’Agence Verte a demandé au Syndicat des Energies Renouvelables de lister les progrès (réels) déjà faits et les défis (nombreux) qui restent devant nous. Françoise Jouet, directrice de la communication, a répondu à nos questions.

Françoise Jouet, Directrice de la communication du SER (Syndicat des Énergies Renouvelables)

Qu’est ce qui a changé dans le secteur des ENR depuis un an ?

La lutte contre le changement climatique, et la transition énergétique, indispensables pour gagner la bataille, sont devenues un phénomène de société et d’actualité. Parmi les principaux thèmes qui préoccupent nos concitoyens, elles arrivent en deuxième position, juste derrière le pouvoir d’achat. Les candidats aux dernières élections européennes ont tous intégré la problématique du changement climatique à leurs programmes. En un an, cette question est entrée véritablement dans tous les débats, publics comme privés.

Le projet de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) présenté par le gouvernement cette année est un texte fondamental pour la transition énergétique puisqu’il détermine l’avenir énergétique de notre pays. Il confirme l’objectif de 32 % d’énergies renouvelables dans notre bouquet énergétique en 2030.

Pour ce qui concerne l’électricité, le projet est ambitieux pour l’éolien terrestre et le solaire photovoltaïque — multiplier par 2,5 la puissance du parc éolien et de 5 à 6 celle du parc solaire photovoltaïque — et fixe des objectifs satisfaisants pour l’hydroélectricité, même si nous regrettons que la PPE ne fixe pas d’objectifs plus clairs pour favoriser la flexibilité du parc hydraulique.

Pour l’éolien en mer, les volumes proposés sont, tels qu’ils figurent dans le texte aujourd’hui, insuffisants et l’irrégularité du lancement des appels d’offres témoigne d’une absence de logique industrielle.

Dans le domaine de la chaleur, le projet prend acte du rôle central de ce secteur, qui représente près de 50% de notre consommation d’énergie. Mais pour ce qui concerne le gaz renouvelable, la révision à la baisse des objectifs de la loi de transition énergétique et la décision de conditionner le développement de la filière à une baisse des coûts trop brutale ne peut satisfaire les acteurs.

Avec la crise des « gilets jaunes », 2018 a vu l’abandon de l’évolution de la taxe carbone ou contribution énergie climat. Cette décision a déjà des effets sur le développement de nos filières, en particulier dans le domaine de la chaleur. Cet outil, qui donne un prix au CO2 et constitue un signal, reste indispensable pour faciliter la transition des énergies fossiles vers les énergies renouvelables. Il doit être repensé et réorganisé pour que ses revenus soient, notamment, redistribués à nos concitoyens qui ne peuvent, seuls, abandonner leur mode de chauffage à partir d’énergies fossiles.

Pour vous, quel est le principal défi pour l’année (voire les années) à venir ?

Un défi est de redonner leur place à certaines énergies renouvelables, comme l’éolien en mer et le gaz renouvelable, dans la programmation pluriannuelle de l’énergie.

Un deuxième est d’engager encore davantage nos concitoyens dans la transition énergétique pour qu’ils deviennent véritablement acteurs de cette transition : chez eux, en modifiant leur mode de consommation énergétique, par exemple, mais aussi dans les territoires pour qu’ils soutiennent activement les projets de production d’énergies renouvelables.

Merci à Françoise Jouet d’avoir joué le jeu de l’interview !

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