Jeûner, dur à avaler ? Pas tant que ça

Cindy S.
#FeedYourBrain, des articles nourrissants.
7 min readJul 19, 2017

Pour vous lecteurs et lectrices, voici un article tout droit sorti de ma valise ! Qui sait ? Préparez-vous à changer d’opinion concernant une pratique de plus en plus reconnue : celle du jeûne.

Écoutez ça : nos conditions de vie actuelles donnent lieu à certaines maladies. Pour n’en citer que quelques-unes : l’obésité, le diabète ou bien le cancer.

Le nombre de pathologies augmente, celui des médicaments absorbés aussi. Pas étonnant : les effets secondaires de ces derniers provoquent la méfiance des consommateurs.

OYEZ, OYEZ ! Un phénomène des plus troublants me préoccupe depuis longtemps. Trop longtemps pour que je ne vous en parle pas ici !

On se demande s’il n’existerait pas un autre itinéraire thérapeutique que la médicamentation excessive.

Une approche ancestrale observée dans différentes spiritualités : LE JEÛNE.

Des professionnels de la santé examinent la question.

Quels rebondissements sur notre vie va pouvoir nous apporter la pratique du jeûne ? D’où vient cette idée que cesser de s’alimenter temporairement nous aiderait à aller mieux ?

Les impacts du jeûne intéressent de plus en plus les médias.

De quelle manière exposer sans à priori cette méthode de santé alternative couramment déconsidérée par le corps médical ?

Le point de vue de la science établi un lien de causalité entre le jeûne et la source de multiples guérisons.

3 récits surprenants !

Curieusement, tout comme moi, lorsque vous êtes fatigués ou malades, avez-vous l’habitude de vous contraindre à manger ?

Si, si, concentrez-vous…

Allez… je suis sûre que votre entourage lui-même est un redoutable complice qui tente de vous convaincre de vous nourrir à coups de :

- « mange ! Ça te donnera des forces »

- ou bien de « tu ne guériras pas si tu ne manges pas ».

Soyons attentifs aux signaux de notre corps ! Dans ces situations notre organisme ne réclame ABSOLUMENT PAS de nourriture, bien au contraire.

Pas encore convaincus ? Ouvrez l’œil :

Récit 1 : Le daim d’Oswald

Le Dr Félix Oswald, cité par Herbert Shelton (1) nous rapporte une contemplation efficace, loin d’être isolée.

Il s’agit d’un daim blessé ayant volontairement choisi de se mettre à l’écart. Douloureux, son instinct lui dicta une chose étonnante : pour guérir, il s’est alors abstenu de son plein gré de manger durant plusieurs semaines. Ce fut alors un succès !

D’autres animaux jeûnent pour diverses raisons, notamment lors de :

  • métamorphoses (la chenille)
  • migrations (certains oiseaux, le saumon)
  • hibernation

Dans les écrits qui s’inspirent de l’observation, il y a toute une batterie d’exemples qui décrivent cet instinct infaillible qui guide les animaux à limiter leurs apports nutritionnels lorsqu’ils sont malades ou gravement blessés.

C’est la source de nombreux indices quant aux bienfaits apportés par la pratique du jeûne à visée thérapeutique.

Très bien, nous avons vu que ce phénomène est fréquent chez l’animal. Mais à l’image du daim d’Oswald, est-il possible que l’homme moderne puisse en tirer quelques leçons pour lui-même ?

Récit 2 : L’histoire du Dr Jennings et de sa jeune patiente

Bien souvent des découvertes sont faites sans que notre volonté nous précède. C’est Nicole Boudreau (2) qui nous rapporte l’expérience du Dr américain Isaac Jennings.

1830 : ce dernier compte parmi ses patients une jeune fille souffrant du typhus. Son niveau de santé se détériore. Les médicaments deviennent eux-mêmes source de danger.

Le Dr Jennings se voit hélas contraint de baisser les bras. Il préconise de laisser partir la jeune fille.

Ne pouvant se résigner à l’abandonner sans prescription, il lui recommande alors de se reposer et de se contenter de boire exclusivement de l’eau.

Mais quelle ne fut pas sa SURPRISE de constater le rétablissement de sa jeune patiente !

Le Dr Jennings a donc ensuite prit la décision d’appliquer la méthode du jeûne thérapeutique en faveur d’un grand nombre d’autres patients !

« Laisser le corps combattre la maladie » devient l’un de ses crédos.

Nous avons vu ici un exemple de guérison de maladie physique.

Mais imaginez un peu que le jeûne puisse améliorer l’état psychique et le comportement-même d’un patient atteint d’une pathologie mentale !

Récit 3 : Le courage de la conviction de Youri Nicolaev

Plus récemment encore que le Dr Jennings, il y a de ça une soixantaine d’années, il n’était pas rare que certaines recherches dites non éthiques soient exercées dans le plus grand secret de certains laboratoires.

Un reportage d’Arte (3) nous offre un aperçu des travaux remarquables du Dr Youri Nikolaev, dirigeant de l’Hôpital Korsakof en URSS.

Années 60 : le croisement du destin et de ce chercheur au raisonnement insolite va faire avancer notre pensée concernant le jeûne. Celui-ci serait curatif

Youri se trouve en face d’un patient schizophrène.

Ce dernier reste prostré dans son lit et refuse de s’alimenter.

Le médecin hésite. Après réflexion, il prend une décision étonnante : celle de suivre son intuition et de ne pas appliquer mécaniquement le protocole habituel !

Au lieu d’utiliser la camisole chimique et de le forcer à se nourrir, il choisit alors de « laisser agir l’instinct du malade ».

Observateur des conséquences de son expérience inédite, notre chercheur se munit alors d’un carnet et note scrupuleusement ses observations.

IMAGINEZ : aller à contre-courant d’une méthode jusqu’alors toujours appliquée, et risquer la vie d’un patient ainsi que sa place de médecin !

Youri Nikolaev écrira :

  1. au 5ème jour : le sujet ouvre les yeux
  2. au 10ème jour : il commence à se remettre à marcher tout en gardant le silence
  3. mieux encore, au 15ème jour : le malade bu volontairement un verre de jus de pommes et débuta sa réadaptation à la vie sociale

Nombreux sont ceux qui considèrent le fait de ne pas manger ou de manger peu comme une situation de détresse extrême. Il fut un temps où j’en faisais moi-même partie ! #kohlanta #theisland

Or le Dr Nikolaev, conscient des apports bénéfiques de sa trouvaille compte déjà plus de 8 000 malades relevant de la grande psychiatrie à qui il a prescrit le jeûne (entre 10 et 40 jours).

La majorité d’entre eux (70%) ont connu une amélioration.

Depuis, en Russie, certaines cures de jeûne sont même remboursées dans l’environnement d’un suivi médical !

Ces récits sont de fantastiques prémices aux découvertes sur les bienfaits du jeûne.

Je me suis alors demandée comment vous permettre de vous représenter simplement et mentalement l’incommensurable délivrance que le jeûne apporte à notre corps.

Je vous propose un jeu de rôle ! READY ?!

Corpus Humanum : le corps vu comme une entreprise

Pour concevoir l’impact du jeûne sur notre organisme, visualisons le corps humain comme une entreprise exceptionnelle.

FÉLICITATION cher lecteur(rice), vous venez actuellement d’être embauché(e) comme secrétaire !

Au sein de cette entreprise « Corpus Humanum », vous avez pour mission de diriger les aliments ingérés vers les usines de traitement des déchets qui sont :

  • les reins
  • la peau
  • les poumons
  • le foie
  • l’intestin

Mais l’apport constant d’aliments nocifs ainsi que d’autres désagréments (pollution, changement de température, etc.) ralentissent votre cadence. Vous ne parvenez plus à gérer la MONTAGNE de dossiers en suspens.

Ces derniers ne cessent de venir s’entasser sur votre bureau.

C’est le BURN-OUT !

L’action du jeûne va venir faciliter votre travail.

Sans apport de nourriture, vous allez ainsi parvenir à traiter toutes les demandes en retard sans que de nouveaux dossiers ne viennent s’ajouter à votre tâche.

Soulagement… Cela va même vous donner le temps nécessaire pour organiser la RÉNOVATION de cette énorme entreprise qu’est le corps humain. Pensez à demander une prime à votre patron(ne) !

Ah… J’entends ici et là que certains d’entre vous souhaiterait un peu plus de concret n’est-ce pas ? Qu’est-ce qui se passe exactement dans notre corps lorsque nous jeûnons ?

Vous craignez le jargon ultra scienti-physiologique ?

Pas de problème, j’y suis aussi un peu allergique.

Bien, je relève le défi de vous aider à vous représenter de manière simplifiée les mécanismes biologiques mis à l’œuvre lors d’un épisode de jeûne !

Je vois vos minois ravis : c’est par ici.

Par Cindy S. — Commise aux écritures

Sources :

  1. SHELTON Herbert M. Le jeûne. France : Courrier du Livre, 1994 (réédition).
  2. BOUDREAU Nicole. Jeûner pour sa santé, le secret du rajeunissement biologique. Québec : Editions Quebecor, 2009.
  3. LESTRADE Thierry. Le Jeûne — une nouvelle thérapie ? Le livre complétant le documentaire de Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade. Editions ARTE — La Découverte, 2013

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