Etats-Unis et Corée du Nord : «le Feu et la Furie » toujours à craindre ?

Alors que la planète se concentre sur l’épidémie de Covid-19, le dirigeant nord-coréen Kim Yong-un poursuit le développement nucléaire militaire de son pays et ne semble pas près de signer le traité de dénucléarisation.

La rédaction Cdi StJo Vannes
Le JO’Se
14 min readApr 27, 2020

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« Trump vs Kim Jong-un : the battle of the halfwits » [NDLR : la bataille des imbéciles] 11/08/2017 trofire.com

Article mis à jour par la rédaction le 27 avril 2020. Première parution dans JO’Se n°10 de janvier 2018 sous le titre Etats-Unis et Corée du Nord : «le Feu et la Furie ». Auteur David N.

Pas moins de quatre tirs de projectiles enregistrés en mars 2020

La Corée du Nord a de nouveau procédé à ce qui semble être des tirs de missiles balistiques : quatre en l’espace d’un mois. Pyongyang prétend cependant que ce ne sont que des missiles de croisière, qui ne violeraient pas les accords internationaux.
Depuis trois ans, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a multiplié les essais d’armes balistiques nucléaires, malgré les sanctions économiques infligées par la communauté internationale. L’agressivité du président américain Donald Trump fin 2017 avait aggravé le contentieux entre les deux états et semblait tous nous mener au bord du gouffre de la guerre nucléaire. Puis, renversement de situation, en 2019 la Corée du Nord dit vouloir signer le traité de dénucléarisation et accueille même le président américain pour une visite symbolique. Depuis, statu quo. La situation est-elle réellement inquiétante ? Retour sur l’histoire de la Corée et le feuilleton qui a occupé la scène internationale.

Corée, une histoire tumultueuse…

Au cours de son histoire, la Corée a été régulièrement asservie par les grandes puissances environnantes. La Chine, depuis toujours, la Russie occasionnellement et, plus récemment, le Japon. Ainsi, avant 1945, le « pays du matin calme » était une province japonaise, dont l’annexion eut lieu en 1910 suite à l’assassinat du représentant de l’empire nippon, Hirobumi Hitṓ, dans la péninsule coréenne.

Scission de la Corée sur fond de guerre froide

A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le Japon se voit dépouiller de toutes ses colonies et les deux géants victorieux, l’U.R.S.S. et les États-Unis, se partagent la Corée aux environs du 38ème parallèle, les U.S.A. cherchant ainsi à éviter une mainmise des Soviétiques sur le Pays du Matin calme. Malgré l’organisation d’élections libres en 1947 par la toute nouvelle O.N.U., visant à rendre la Corée indépendante, l’U.R.S.S. fait fi du résultat électoral, persuadée que l’Organisation est au service des Etats-Unis. Se créent alors deux états rivaux, la République Populaire Démocratique de Corée au Nord, sous obédience soviétique, et la République de Corée au Sud, protégée par les Américains. Chacun prétendant évidemment être le seul représentant légitime de l’ensemble de la Corée. Le 25 Juin 1950, l’état du Nord envahit le Sud avec le soutien matériel des Chinois et des Soviétiques. Le Sud est quasiment entièrement aux mains des Nord-Coréens, lorsqu’une coalition onusienne, dirigée par les États-Unis, reprend la moitié du territoire.

Corée du Nord et Corée du Sud ©infographie Le Parisien /leparisien.fr

Cette guerre meurtrière va durer trois ans et se termine par la signature d’un armistice le 27 Juillet 1953, qui rétablit la frontière d’avant la guerre, mais aucun traité de paix ne sera signé.
Depuis cette date, les frontières entre les deux pays n’ont pas évolué. Les relations entre les deux états se sont améliorées au cours du XXème siècle mais la réunification n’a pas eu lieu.

La dynastie communiste des Kim au pouvoir

Comparable à une famille royale, la dynastie des Kim gouverne la Corée du Nord depuis sa création — euronews.com

La Corée du Nord, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, est dirigée par une dynastie communiste : les Kim. Le premier des Kim, Kim Il-Sung (le grand-père de Kim Jung-Un, l’actuel président) est le premier à accéder au pouvoir suite aux élections organisées par l’U.R.S.S. en 1948. Il instaure progressivement un culte de sa personne et de sa famille. Il crée l’A.P.C. (Armée Populaire Coréenne), formée d’anciens membres de la guérilla anti-japonaise, dont il possède un contrôle quasi-total,lui conférant une emprise incontestée sur le pays. Comme tous les gouvernements communistes, celui de Kim Il-Sung va enfermer le pays dans une bulle économique. Son fils Kim Jung-il continuera dans la même optique d’isolation malgré les nombreuses tentatives de réunification pacifique des deux Corée.

Une politique économique isolationniste

Presque tous les biens appartiennent à l’État. Le contrôle du gouvernement s’étend même à la propriété mobilière (biens produits localement et toutes les importations et exportations). Le Parti ouvrier au pouvoir, l’Armée populaire coréenne et les membres du gouvernement dirigent des entreprises qui se font concurrence pour gagner des devises étrangères. Il n’existe pas de système judiciaire fonctionnel, moderne et indépendant et les ONG dénonce le bilan déplorable en matière de droits de l’homme. Encore aujourd’hui, la Corée du Nord est classée parmi les régimes les plus répressifs au monde.

Les rares photos de Kim Jong-il le montrent systématiquement
en compagnie de militaires — ©Archives AFP 2010

La corruption est omniprésente et endémique à tous les niveaux de l’État et de l’économie. Le gouvernement commande presque tous les secteurs de l’économie et dirige toutes les activités économiques importantes. Il fixe des niveaux de production pour la plupart des produits et les industries d’État représentent la quasi-totalité du PIB. L’État détermine les salaires, mais les directeurs d’usine ont une autonomie limitée pour offrir des incitations aux travailleurs. Malgré une tentative de répression de la part de l’État, les marchés noirs se sont développés et l’activité commerciale du secteur privé reste pratiquement impossible en Corée du Nord. Des dépenses militaires disproportionnées drainent encore plus les maigres ressources et la famine sévit parmi la population.

La Chine pour seul partenaire

La Corée du Nord reçoit d’importantes subventions alimentaires et énergétiques de la Chine, dont le commerce est fortement restreint par les actions du gouvernement nord-coréen et par les sanctions imposées par la communauté internationale. Le gouvernement autorise une participation étrangère limitée dans l’économie par le biais de zones économiques spéciales, dans lesquelles les investissements sont approuvés au cas par cas. Le secteur financier est entièrement contrôlé par l’État. S’en suit un retard de développement considérable. Aujourd’hui plus de 90% des exportations partent vers la Chine, le seul pays communiste acceptant de commercer avec le « Royaume Ermite ».

Un programme nucléaire initié par Kim Jong‑il

Dès les années 80, la Corée du Nord procède à des tests de missiles issus de la technologie soviétique du Scud-B. Bien que Kim Il-song ait ratifié le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en 1985, les Nord-Coréens continuent à développer la recherche sur les missiles balistiques dont la portée ne cesse de s’accroître au fil des ans, menaçant la Corée du Sud puis le Japon. En parallèle, deux réacteurs de recherche nucléaire sont installés dans le pays. En 1994, l’année de la mort du dictateur, Bill Clinton menace de bombarder le site nucléaire de Yongbyon où le régime de Pyongyang dit avoir enrichi de l’uranium. La Corée du Nord s’engage alors à démanteler son programme nucléaire militaire, puis, à la fin de la décennie, à geler le développement des missiles balistiques.

Tir de missiles en Corée du Nord — janvier 2009 ©AFP KCNA lemonde.fr

Kim Jong-il, qui a succédé à Kim Il-song, décide en 2003 de se retirer du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaire et déclare son pays puissance atomique. Deux ans plus tard, le régime de Pyongyang affirme posséder l’arme nucléaire et réalise son premier essai nucléaire souterrain en 2006. Il relance également les essais de missiles à longue portée et en 2009 une fusée survole le Japon, tandis que, la même année, il procède au deuxième essai nucléaire souterrain.
L’arsenal de la Corée du Nord est alors assez réduit mais capable d’infliger de lourdes pertes à ses ennemis.

Les ambitions nucléaires de Kim Jong-un

En 2012 Kim Jong-un succède à son père et se pose d’emblée comme un acteur majeur des puissances atomiques sur la scène internationale.
Début 2013, la Corée du Nord mène un troisième essai nucléaire souterrain et c’est l’Union européenne qui adopte des sanctions.

Kim Jong-veut jouer un rôle parmi les puissances atomiques ©AFP Infographies — 09/03/2016 lacroix.fr

Dès 2006, suite aux premiers essais nucléaires, l’O.N.U. vote déjà plusieurs sanctions économiques afin de couper le financement du projet atomique nord-coréen. A chaque nouveau train de sanctions, le pays se replie un peu plus sur lui-même et cela ne conduit qu’à renforcer sa détermination. De plus, chacune des nouvelles sanctions prise à l’encontre du gouvernement de Pyongyang alimente sa propagande auprès du peuple nord-coréen.

Ainsi, à partir de 2016, c’est l’escalade nucléaire et l’intensification des tirs de missiles balistiques, tandis que les sanctions internationales se multiplient.

Des sanctions aux effets limités

7 trains de sanctions imposés par le Conseil de sécurité de l’ONU entre octobre 2006 et août 2017 — ©AFP Infographies 12/09/2017 lepoint.fr

La communauté internationale, avec au premier rang les Etats-Unis, adopte des sanctions de plus en plus sévères envers l’économie nord-coréenne pour freiner le programme nucléaire du pays.

Dans le même temps, selon un rapport de l’Institute for Science and International Security (Institut pour la science et la sécurité internationale), — un groupe de réflexion non partisan de Washington sur la non-prolifération nucléaire — 49 pays ont violé les sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies imposées à la Corée du Nord entre mars 2014 et septembre 2017.

En se fondant sur les données de l’ONU, cette étude a révélé que des pays ont ignoré un large éventail de mesures interdisant l’activité économique et les liens militaires avec le régime de Pyongyang. Non seulement des pays pauvres et isolés comme l’Angola mais également des puissances mondiales comme l’Allemagne.

D’autre part, tandis que l’administration Trump multiplie les résolutions contre la Corée du Nord auprès de l’ONU, la Chine et, dans une moindre mesure, la Russie, édulcorent les sanctions du Conseil de sécurité. Ils veulent empêcher la Corée du Nord de devenir trop instable ou de s’effondrer.

La Maison Blanche s’oppose à Pyongyang

Les relations entre les Etats-Unis et Pyongyang ont connu de très vives tensions depuis la guerre de Corée et le mode d’action américain à l’égard de la Corée du Nord n’a pas changé depuis la fin de la guerre froide : des menaces, des sanctions puis des menaces.
Avec Donald Trump au pouvoir face à Kim Jong-un, les tensions diplomatiques prennent une nouvelle dimension.

Le porte-avion nucléaire américain et sa flotte font route vers la péninsule coréenne © MCS 3rd Class Matt BROWN / US NAVY / AFP leparisien.fr

En avril 2017, les États-Unis envoient un groupe aéronaval pour refroidir les ardeurs de la Corée du Nord tandis que le président américain Donald Trump s’affirme prêt à une rencontre en tête-à-tête avec son homologue Kim Jong-un, dans l’optique de désamorcer la crise en cours dans la péninsule. L’arrêt des programmes d’armement nord-coréens est pour lui la priorité et il compte sur l’influence chinoise afin de freiner Pyongyang. La mort d’Otto Warmbier, l’étudiant américain rapatrié aux États-Unis dans le coma après 18 mois de détention en Corée du Nord, a accentué les tensions déjà vives entre les deux pays.

Des négociations infructueuses, le ton monte

Cependant, le 30 juin, lors de sa rencontre avec le président sud-coréen, Moon Jae-in, à la Maison-Blanche, le président américain affirme que « la patience stratégique avec le régime nord-coréen est terminée » le qualifiant de « régime qui n’a aucun respect pour la vie humaine, la sécurité de son peuple et de ses voisins ». Il ajoute que « les programmes nucléaire et balistique de ce régime exigent une réponse déterminée ».

Depuis 70 ans, les relations diplomatiques entre Washington et Pyongyang entre tensions et dégel
©AFP Infographies lepoint.fr

Il déclare également que les États-Unis travaillent « étroitement avec la Corée du Sud et le Japon, ainsi qu’avec [ses] partenaires dans le monde, sur un ensemble de mesures diplomatiques, sécuritaires et économiques pour protéger [ses] alliés et [ses] propres citoyens contre cette menace ».

Une menace de conflit militaire plane

Tandis qu’en janvier, Donald Trump affirmait, confiant, que la Corée du Nord ne serait jamais en mesure de développer une « arme nucléaire capable d’atteindre le territoire américain », le 5 juillet, la Corée du Nord procède à deux tirs de missile balistique intercontinental : « Tout le territoire américain est à notre portée », déclare Kim Jong-un. Donald Trump tweete alors « Est-ce que ce gars n’a rien de mieux à faire de sa vie ? » et promet le « feu et la colère » sur la Corée du Nord.

La Corée du Nord affirme que son missile peut toucher les Etats-Unis — lefigaro.fr 29/11/2017

La réponse ne se fait pas attendre, le 29 août, Pyongyang envoie un missile balistique au-dessus du Japon et le 3 septembre, les Nord-Coréens réalisent leur sixième essai nucléaire, le plus puissant, affirmant avoir testé une
bombe H.

Réactions internationales : les Etats-Unis, dans un appel conjoint avec la France, réclament de nouvelles sanctions contre Pyongyang et la tenue d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies.

Démonstration de force : des B1 de l’U.S. Air Force
survolant la zone frontière de la Corée du Sud

©Henry Kenhmann, businessinsider.fr

L’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, déclare « que l’une des options résidait dans la force militaire américaine ». S’en suivent des exercices militaires conjoints, dans la région entre les États-Unis et la Corée du Sud. Le 18 septembre 2017,
des bombardiers américains survolent les côtes de la Corée du Nord.

Trump vs Kim : menaces et invectives

Après une pause de deux mois, la Corée du Nord lance fin novembre, un tir de missile d’une portée capable de couvrir tout le territoire américain. « C’est un jeune chien dérangé » commente Donald Trump en parlant du dirigeant nord-coréen qui l’avait traité de « vieil homme fou » quelques jours auparavant.
« Si la guerre vient […} le régime nord-coréen sera détruit complètement » lance l’ambassadrice américaine auprès des Nations Unis. Les Etats-Unis appellent dans la foulée tous les pays à couper leurs relations diplomatiques et commerciales avec Pyongyang et exhortent la Chine à cesser toute livraison de pétrole à la Corée du Nord.

Les deux hommes ont visiblement plaisir à s’insulter : Trump qualifie Kim
de « petit homme- fusée ». Lequel réplique en le qualifiant
de « gâteux mentalement dérangé »

© AP Photo/Evan Vucci / Korean Central News Agency (KCNA) — lepoint.fr

Loin d’être freiné, Kim Jong-un continue sa campagne d’intimidation dans son discours de nouvel an et répète que son pays est une puissance nucléaire à part entière. Il affirme avoir en permanence le « bouton atomique » à portée de main. J’ai « un plus gros bouton nucléaire », rétorque Donald Trump par tweet interposé : un véritable feuilleton qui s’essouffle courant 2018. Malgré ces tensions diplomatiques, les spécialistes ne pensent pas alors que le pire est à craindre.

Diplomatie spectacle ?

Un moment immortalisé par les photographes : Donald Trump, accompagné par Kim Jong-un, franchit la ligne de démarcation et met le pied en Corée du Nord ©AFP 30 juin 2019

Revirement en 2019, les deux dirigeants multiplient les rencontres et leurs relations semblent s’améliorer, pour aboutir en juin au franchissement symbolique de la frontière de la Corée du Nord par le président américain. « Diplomatie spectacle ou diplomatie efficace ? » s’interrogent les observateurs.

Les discussions sur la dénucléarisation stagnent toujours et un nouvel ultimatum est adressé à la Corée du Nord par le communauté internationale pour le 31 décembre 2019.

La réunification inenvisageable à court terme

Le pas fait par le dirigeant nord-coréen en direction du Sud à l’occasion des Jeux Olympiques d’hiver n’a pas débouché sur une ouverture réelle, la politique et les différences culturelles sont maintenant trop grandes entre le Nord et le Sud. De plus, le fossé économique qui s’est creusé entre les deux pays est trop important pour que la Corée du Sud et les Sud-Coréens le supportent. La solution de la réunification des deux Corée ne semble donc pas envisageable dans un avenir proche.

Image extraite de la vidéo de Géopoliticus « Les deux Corée » Lumni/France Télévision

La solution ne pourra pas venir des Etats-Unis pour le moment du fait de l’administration Trump. Bien que les circonstances semblent défavorables à Pyongyang, on ne peut faire de prévision sur l’évolution d’un conflit vieux de plus de 70 ans.

Par David N. — Première parution en janvier 2018 dans le JO’Se n°10.
Mise à jour par la rédaction le 27/04/2020.

Qui est Donald Trump ?

Donald Trump, 45ème président des Etats-Unis
wikimedia commons

Donald John Trump est le 45e président des États-Unis. Il a pris ses fonctions, le 20 janvier 2017. Magnat de l’immobilier et milliardaire, il a aussi été star de la télé-réalité avant d’entrer en politique. Né à New York le 14 juin 1946, Trump s’est impliqué dans de grands projets de construction rentables à Manhattan dès les années 70. En 1980, il ouvre le Grand Hyatt New York, ce qui fait de lui le promoteur le plus connu de la ville. En 2004, Trump commence à jouer dans la série de téléréalité à succès The Apprentice de NBC, qui a également donné naissance à The Celebrity Apprentice. Trump s’est ensuite tourné vers la politique, et en 2015, il annonce sa candidature à la présidence des États-Unis, sous l’étiquette républicaine. Après avoir remporté la majorité aux primaires, Trump devient le 19 juillet 2016 le candidat républicain officiel à la présidence. En novembre de la même année, Trump est élu 45e président des États-Unis, après avoir vaincu la candidate démocrate Hillary Clinton.

Qui est Kim Jong-un ?

Kim Jong-un, 3e héritier de la dynastie Kim
wikimedia commons

Les premières années de la vie de Kim Jong-un sont inconnues des médias occidentaux. Né le 8 janvier 1984, Kim est le fils de Ko Young-hee, une chanteuse d’opéra, et de Kim Jong-il, qui a été le chef dictatorial de Corée du Nord pendant plus d’une décennie, jusqu’ à sa mort en 2011. Bien que Kim Jong-un ait mis en œuvre certaines réformes économiques et agricoles, des violations des droits de l’homme et la répression brutale de l’opposition continuent à être dénoncées. Il a également poursuivi les essais nucléaires du pays et le développement de la technologie des missiles, en dépit d’une désapprobation internationale généralisée.

Kim Jong-un et Donald Trump n’ont a priori rien en commun. Kim, à 36 ans, est l’un des plus jeunes leaders mondiaux, placé au sommet du pouvoir nord-coréen par son père dès son plus jeune âge. Donald Trump, septuagénaire, est le président américain le plus improbable, un « outsider » élu de justesse, mal considéré par les élites de l’état.
Cependant, ils ont tous les deux le goût de la provocation, du théâtre et de la mise en scène, le premier en tant qu’héritier d’un régime s’appuyant sur une propagande d’état, le second comme ancienne star de la télé-réalité. Et le spectacle n’est pas prêt de s’arrêter, prédit l’analyste John Delury, professeur à l’université de Séoul.

Pour en savoir plus
*Corée : le « Pays du matin calme », herodote.net, 09/12/2016
*Géopoliticus « Les deux Corée » (vidéo) 17/12/2019 sur Lumni / France Télévision
*A. Delmas, “Corée du Nord : 70 ans d’escalade de la violence”, Libération, 05/09/2017
*« Corée : entre le Nord et le Sud, la péninsule sous tension », L’Express, 15/10/2018
*« États-Unis — Corée du Nord : 70 ans de tensions et de crises », Ouest France, 03/09/2017
*Zeeshan Aleem, “Here’s why North Korea’s economy is able to survive sanction after sanction”, vox.com, 07/12/2017
*AFP, Corée du Nord : “la Chine pourrait faire beaucoup plus” affirme le chef du Pentagone, La Croix, 18/03/2016
*Corée du Nord : Pour l’instant, la tension est « plus politique que militaire », selon l’armée américaine, 20minutes.fr, 27/09/2017
*J’ai « un plus gros bouton nucléaire » que toi, lance Trump à Kim Jong-un, 20minutes.fr, 03/01/2018
*Donald Trump biography, A&E Television Networks, 02/02/2020
*Kim Jong-un biography, A&E Television Networks, 02/07/2019
*S. Berger, « Kim et Trump, portrait croisé », AFP, 13/08/2017 tvanouvelles.ca

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Coordination de la rédaction de JO’Se, le journal des lycéens du lycée St Joseph de Vannes.