Pourquoi la 5G va révolutionner nos usages quotidiens ? (2)

Partie 2/3 -La data, les débits… et les enjeux géopolitiques

Valentin Lagadec
Le JO’Se
5 min readJan 24, 2021

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Les voitures pourront communiquer entre elles, des opérations chirurgicales à distance seront facilitées… Faisons un tour d’horizon de ce qui sera possible dès demain.

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Quels usages pour demain ?

Dès demain, plus de personnes pourront se connecter sur une et même antenne, avec de meilleurs débits, de meilleures latences (ping), et aussi beaucoup plus d’objets et/ou d’appareils connectés !

Même si nos besoins personnels sont toujours croissants (par exemple les vidéos sont de plus en plus lourdes car aujourd’hui les téléphones peuvent filmer en 4K (3840*2160p) à 30 ou 60 par secondes, voire même en 8K à 120 images/secondes d’ici quelques mois ou années) il faut se concentrer sur de nouvelles applications de la téléphonie mobile ou plus simplement du réseau mobile car comme les débits atteignent ceux de la fibre (en Suisse selon Mac4Ever on peut atteindre 750 Mbit/s, voire jusqu’à 2 Gbit/s en débit descendant en crête selon le Youtubeur américain MKBHD), on pourra dès demain regarder un match en réalité virtuelle comme si on y était, voyager sans se déplacer, mais aussi jouer à un jeu vidéo dans le cloud¹ ! La 5G est aussi une bonne alternative à la fibre dans les campagnes.

Après le divertissement, ce sont des services comme l’industrie ou la médecine qui vont se développer ! Par exemple, une équipe de chirurgiens pourra opérer une personne à distance comme si elle y était car avec une latence extrêmement faible (besoin d’un temps de réaction de moins de 1 ms), l’opération se déroulera quasiment en temps réel !
De même, le trafic automobile sera plus fluide grâce à l’utilisation de voitures autonomes qui s’échangeront des données entre elles.

Donc, en fonction des besoins, la 5G devra fournir des débits très élevés (~20 Gbit/s) ou des latences extrêmement faibles (~1 ms) selon l’ARCEP².

1. Cloud : Utilisation de serveurs informatiques distants pour stocker des données ou les exploiter via Internet.
2. ARCEP : Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes, surnommé le « Gendarme des télécoms ».

(crédit : ARCEP)

Vers la fin des quotas d’utilisation de « data » ?

Aujourd’hui, les quotas de « data » dépassent allègrement le Gigaoctet pour la plupart des offres de forfait téléphoniques sur le marché français et pour un prix plus que dérisoire (merci Free !) : on peut se payer un abonnement téléphonique avec 10, 20 voire 50 Go de « data » en 4G pour seulement 10 € par mois lors des offres spéciales de chaque opérateur.

Cependant, sachant que l’on peut dépasser le Gigabit par seconde en vitesse, on peut consommer toute son enveloppe de « data » allouée par mois en moins de 10 minutes.

Cette question de l’enveloppe « data » sera sans aucun doute un problème lorsque la 5G se sera bien développée, c’est pourquoi je pense que les enveloppes limitées de « data » n’existeront plus pour la plupart des forfaits mobiles durant les prochaines années. Je pense notamment au forfait phare de Free qui propose pour 16 € par mois quasiment tout en illimité !

La 5G devient un enjeu géopolitique

Avec la découverte de l’espionnage de Huawei et des services de renseignements chinois à l’égard des Américains, la Maison Blanche a écarté les équipementiers chinois du marché américain (à savoir ZTE et Huawei) et a demandé à ses alliés économiques de bannir le géant Huawei de leur territoire, mais principalement en raison des rivalités commerciales et technologiques.

Le siège de Huawei Technologies à Shenzhen, en Chine (Brücke-Osteuropa, Wikimedia Commons)

Les Etats-Unis s’en méfient, le Royaume-Uni, le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande suivent le pays de l’Oncle Sam. La France semble leur emboîter le pas puisqu’elle a déposé un amendement pour éloigner Huawei du marché de la 5G.

Parce qu’elle n’a pas émis de règles particulières à destina-tion des opérateurs télécoms en ce qui concerne les équipements 5G, l’Europe reste divisée face à Huawei.

Le 7 novembre 2019, Emmanuel Macron a mis l’accent sur l’importance de bloquer Huawei en Europe concernant ses équipements 5G, car avec les soupçons d’espionnage, tout peut paraître suspect de la part du géant chinois. Ainsi la France a imposé la validation par les services de l’Etat des choix faits par les opérateurs télécoms dans l’installation des équipements 5G.

Huawei est le second vendeur de téléphones avec 19 % de parts de marché au premier trimestre 2019, soit 59,1 millions de smartphones, en forte hausse par rapport au 1er trimestre 2018 (+ 7,2 %) derrière Samsung avec 23,1 % et devant Apple avec 11,7 %, en baisse constante depuis 2018 (source : IDC, 30 avril 2019).

Données IDC, 30 avril 2019

Ainsi, Huawei ne souffre pas (ou peu) des sanctions américaines établies en 2019, notamment de l’interdiction d’utiliser les produits Google sur ses smartphones de dernière génération et ceux à venir (il y aura sans doute d’autres sanctions américaines à venir…) !

La principale activité de Huawei est l’outillage des opérateurs télécoms, elle représente 49 % de son chiffre d’affaires. En présentant en grande pompe la 5G à Pékin en 2018, le géant chinois montre qu’elle est en avance dans le développement de cette technologie.

Ainsi, Huawei étant déjà parti pour équiper le monde avec la 5G, les nouveaux usages de la dernière génération de réseau mobile pourrait lui donner une nouvelle opportunité de conquérir un énorme marché.

Cependant, grâce aux Etats-Unis, les européens Nokia et Ericsson, un peu en retard sur la 5G, ont encore toutes leurs chances pour créer un duopole sur le marché européen.

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