#1Jour1Texte — Jour 1 — Ce que les salariés recherchent.

David Sankar
JOURNAL D’UN RECRUTEUR EN VADROUILLE
3 min readAug 29, 2019

J’ai décidé de publier 1 texte par jour pendant 20 jours.

Parce que je veux améliorer mon écriture.

En vrai, parce que j’ai trop de mots dans la tête.

J’ai besoin de les déposer. Les articles mentaux, ca suffit.

Le challenge commence maintenant.

Voici la réécriture de mon texte favori. Je vous laisse deviner la référence. Il s’agit de l’ouverture.

Ce que les salariés recherchent habituellement

*8 ans, c’est court mais suffisant pour se rendre compte que les évènements ordinaire de la vie en entreprise sont vains sinon futiles.

Ce que l’on craint, parfois jusqu’au burn-out, n’a en réalité que peu d’importance, si ce n’est celle qu’on leur donne.

Une fois compris ça, j’ai décidé de me résoudre à rechercher s’il y avait une quelconque valeur, une utilité que je n’avais pas cerné. Plus “vraie” que la recherche du salaire, du pouvoir, de la sécurité.

Quelque chose qui puisse se partager.

Ne pas craindre d’être pillé. Ne pas avoir peur une fois possédé d’en être dépouillé.

**Je dis que je décidais fermement, mais en vrai, j’ai zigzagué de postes en postes pour diverses raisons.

Au début, je trouvais risqué d’abandonner des évolutions “logiques”. L’intelligence collective des gens doit connaître une chose que j’ignore. Pourquoi rester et se punir dans un poste dans lequel on ne trouve aucun enthousiasme? L’enfer est-il à l’extérieur du CDI?

Je sais les avantages d’un salaire consistant quand on vit à Paris, le plaisir de la notoriété, le confort de la position hiérarchique. Malgré tout, je me trouvais toujours insatisfait. Ca ne pouvait pas être cela l’optimum que l’on recherche, que l’on extraie de son travail.

*** Je réfléchissais longuement: ai-je vraiment en moi le courage et la capacité de trouver ce que tant de personnes délaissent?

Arriverai-je à trouver un motif qui me soit propre, une raison spécifique, pour exercer mon activité, dépenser mon temps?

J’ai souvent essayé de concilier de manière “raisonnable”, argent, gloire, et pouvoir. En vain. Cela n’a jamais réussi à m’attirer durablement. Cela me détournait significativement de ce qui me rendait habité.

**** L’argent nous absorbe. Surtout ceux qui placent en bourse. J’en ai vu tellement occupé à indexer leur humeur sur les mouvements du CAC40. Ceux cherchant le pouvoir, l’indexe sur l’humeur de leurs chefs. Ceux cherchant la sécurité, sur leur niveau de travail réel. En inverse du niveau à produire. En converse avec le niveau de faux-semblant, masquant l’inactivité par des gestes illusoires. Quelles débauches d’énergie pour si peu.

J’observe ce théâtre avec dépit, incompréhension, un goût acerbe et violent de perte de temps. Je ne me projette pas à long terme dans ces environnements. La mort, ca me semble être une décomposition.

***** C’est alors qu’ayant considéré tous les obstacles à ma quête d’une règle différente de l’ordinaire, ils me paraissaient bien peu de choses en comparaison du gain potentiel. La maîtrise d’un savoir qui te rend trop utile pour être ignoré. Qui te procure jouissance intellectuelle par son exercice. Qui te rémunère exactement ce que tu espères. Qui s’accroît chaque jour sans férir.

En définitive, changer de poste pour approfondir son expertise me paraissait compter de moins en moins de risques. Plus je le considérais, plus sa poursuite assidue me semblait maintenant une atteinte certaine.

Faire carrière, c’est taper la roche pour creuser son trou - non pas grimper la colline.

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Source

Traité de la réforme de l’entendement, Spinoza.

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David Sankar
JOURNAL D’UN RECRUTEUR EN VADROUILLE

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