#1Jour1Texte — Jour 2 — J’ai fait un cauchemar. Je devenais sourceur.
J’ai décidé de publier 1 texte par jour pendant 20 jours.
Parce que je veux améliorer mon écriture.
En vrai, parce que j’ai trop de mots dans la tête.
J’ai besoin de les déposer. Les articles mentaux, ca suffit.
Le challenge a débuté hier.
Jour 2
Réécriture d’un article. 12 fois.
J’ai fait un horrible cauchemar un jour : je devenais sourceur. Tu sais, la personne qui, après 10 ans, vomis toujours du CV.
Ne lis plus.
J’ai à un truc à te dire avant :
Ce n’est pas un article de fond.
C’est un billet d’humeur.
Un vrai billet d’humeur, posé sur une application qui efface mon texte si, par malheur, j’ose une pause.
De l’écriture liquide.
Ça coule. C’est puissant, plein de boue dedans!
Tu es encore là ?
Allons-y !
Apprends une chose :
Le sourceur naît du désespoir.
Oui.
Aucune gloire à ne pas trouver de candidat.
Aucune gloire, quand il n’y a pas d’entretiens calés pour le hiring manager malgré la deadline.
Désespoir d’atteindre ses objectifs.
Désespoir d’obtenir ses honoraires.
Désespéré par la perspective de se retrouver licencié. De se retrouver candidat.
J’étais recruteur. J’étais ce désespéré.
Puis déboule sourcing game 1 de Jan Tegze.
Le premier challenge. Le tout premier. La joie de découvrir la solution. Quand au fond du désespoir on se dit que l’on a tout essayé. Et que, dans un sursaut de curiosité, sur “l’énergie du désespoir”, on trouve la réponse!
B I N G O
La décharge est forte.
Addictif. On se sent puissant. Peu parviennent au sommet. On se sent exclusif.
Et puis … c’est fun.
J’en veux encore. Plus.
Petit à petit, on résout du désespoir. De recruteur je deviens sourceur, en réponse aux SOS de recruteurs en détresse.
Chercher un candidat sur une base de données sans booléens…
Taper 1, 2 ou 3 mots-clé sur une barre de recherche.
Se condamner à être guidés par les outils, plutôt que guider l’outil.
Voir les mêmes personnes, toujours. Contactées, chaque fois. Et qui ne répondent plus.
Comme d’ouvrir une porte avec la mauvaise clé.
Alors on force, en se disant que ca va finir par passer.
On bourrine. Et ça finit par casser.
On pénètre le “Talent Pool”. Mais que d’énergie dépensée!
Dégoûté, on fuit cette partie du métier.. Pour devenir RH. Faire des choses de grands.
Le sourcing n’est pas un remède. Pour eux, il est un mal nécéssaire.
Un poison pour la relation humaine, la stimulation intellectuelle.
Pourtant, à TruParis, j’avais surpris le monde-
Relation humaine, stimulation intellectuelle? Je les vois partout.
Il suffit d’une discussion avec les pro qui exercent avec leur coeur. On s’en rend compte, ça crève les yeux.
Parfois, la question revient :
« N’as-tu pas l’impression d’avoir régressé ? »
S’ils savaient.
Je ne cherche pas à grimper mais, à grandir.
Et dans ce métier, je grandis tous les jours.
Tous les jours, je pratique. Tous les jours, je progresse.
- A/B testing
- documentation
- approches
- méthodologie
- stratégie
- écosystèmes fouillé
- réseau travaillé
…
Avec le sourcing, tu ne peux pas tricher.
C’est de la cuisine, me disait Tris Revill : tu ne peux pas mentir sur la qualité.
On n’envoies pas 10 slides avec IA, blockchain, génération Y …puis, à la fin, prendre son cash.
Tout est mesuré. Normal, puisque tu veux l’améliorer : le marché, les candidats, les embauches …
Exposé.
Exposé aux louanges mais aussi aux critiques, aux incompréhensions, aux ingratitudes.
Voici le monde du sourceur. Voici mon monde.
Un métier d’artisans sous-estimés voire mal-aimé, considéré comme une récréation pour de mauvaises raisons — les hack exotiques — et donc, un peu à la marge de sa pleine mesure.
Au final, un sourceur n’est pas un recruteur miniature, un geek ou un ermite.
Un sourceur est un choix.
Le choix d’être à l’endroit où il peut avoir le plus d’impact sur les gens : avant d’être recrutés.
Au fait, j’ai arrêté de faire des cauchemars.
