Faut-il partager de bonnes ou de mauvaises pratiques?

David Sankar
JOURNAL D’UN RECRUTEUR EN VADROUILLE
4 min readNov 22, 2019

J’ai lu cet article.

Je l’ai trouvé fantastique parce qu’il m’a fait me poser des questions.

Tous le monde sera d’accord sur le “stop shaming recruiters”, du coup, je vais parler d’autre chose - de ciblage, d’ego et d’atemporalité.

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Je me pose toujours des questions avant de publier.

Est-ce que le fond n’est pas ridicule? Est-ce que l’acte même de diffuser fait sens?

Est-ce qu’il ne faut pas juste fermer sa bouche, se concentrer sur son job, ne pas chercher la lumière?

Bref, rester dans l’ombre, ne pas chercher d’ennui, rester “confort”.

Et plus j’y pense, plus je me dis qu’en fait:

Faire passer ses peurs pour de la pudeur, c’est une malhonnêteté intellectuelle.

Tous le monde a un ego.

Un ego blessé de se sentir délaissé, non reconnu, de voir d’autres sous la lumière alors que franchement, qu’ont-ils de plus que nous?

Une ego flatté. Lorsque l’on reçoit des messages de “fans”, on laisse volontiers son ego se faire masser, d’autant que la reconnaissance est rare.

Un ego fatigué. Lorsqu’un énième selfie constitue une goutte d’eau qui fait déborder le vase. On aimerait plus d’humilité, de concentration, de sérieux.

La balance entre ego et service- car les 2 sont toujours présent- semble bien trop peser du côté du premier. Au détriment du second.

Je comprends ces positions et j’ai ressenti un malaise parce que je ne me suis reconnu dans aucune.

Que se taire serait si facile.

Qu’un vendredi soir, il y a autre chose à faire.

Et bien Good-bye Netflix, je choisis d’écrire ce texte.

On me demande parfois pourquoi j’écris..pour la gloire?

Je ne suis pas payé pour.

J’ai un job que j’apprécie, je ne suis pas à la tête de mon cabinet, de mon business.

Mon “personal branding” se porte bien, à ma surprise, sans que j’ai à faire grand chose.

Il m’a aidé à apprendre, à recevoir plus de réponses, de candidatures.

Pour en revenir au sujet-

  • ne partager que des commentaires reçu de personnes qui ont apprécié une manière de procéder.
  • partager certains de ses écrits qui ont “fonctionné”.
  • ne rien partager.

J’ai longtemps trouvé le premier choix trop facile, tout en y cédant parfois avec une vanité coupable.

J’ai jusqu’à récemment pensé que le second serait une bonne chose.

Avoir une “bibliothèque” publique de messages.

Et j’ai commencé à la constituer ici avec LCDRD.

Partager des “recettes”.

Problème: il n’y a pas de recettes, de messages uniformellement et atemporellement bon.. mais il y a des méthodes.

Les premières peuvent encourager un plagiat contre-productif, risquer la confidentialité.

Surtout, je me rends compte qu’exposer universellement ce qui n’a de sens que dans un certain contexte, n’est pas pertinent.

Ce type de document conserve du sens de manière illustrative. Pour inspirer, se lancer dans l’action, modifier des habitudes.

Mais aujourd’hui, plutôt que de bons ou de mauvais messages, je pense qu’il faut surtout partager des questions.

Sur le sujet des messages d’approche, il y en a 2 que je me pose régulièrement.

Qu’est-ce que la personne à qui j’écris a à gagner à me répondre, pourquoi est-ce que ce serait intéressant pour elle?

Quel est le message auquel moi je répondrai?

Voici mes réponses pour la question 2-

  • Mention d’une connaissance commune en qui j’ai confiance.
  • Bon moment.
  • Suscite ma curiosité.
  • Me fait rire.
  • Provient d’une entreprise et/ou personne que je respecte et de qui je peux continuer à apprendre.
  • mission/organisation/objectifs qui correspondent à ce qui me motive profondément.
  • perspective de rémunération plus de 20% supérieure.
  • localisation qui me permet d’aller en marchant depuis mon domicile au bureau.

En terme de méthode, c’est ce que j’utilise pour cibler.

Je pense sincèrement que cela ne dépend pas du moment, de l’époque.

Qu’une bonne méthode est atemporelle.

Au contraire d’une tactique, d’un process, d’une recette, d’un message — qui s’adaptent à un contexte, à un goût particulier.

Partager des messages, bon ou mauvais, c’est partager des tactiques.

Partager des questions qui permettent de s’approcher d’une bonne méthode, de l’intérioriser, c’est sourcer sous l’angle de l’éternité.

C’est ce que je recherche à chaque message que j’écris.

Fort bien - mais pourquoi le partager publiquement?

Parce-que malgré nos efforts, nous ne sommes pas immortels.

Que laisser une trace, transmettre une idée, avoir un impact le plus large possible, est un moteur qui pousse en avant.

Il y en a d’autres.. mais que des esprits chagrins le regrette ne doit pas faire hésiter.

Creuser son sillon, continuer à grandir.

S’appliquer cette devise, autant que possible

Ne pas mépriser, ne pas se lamenter, mais comprendre.

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David Sankar
JOURNAL D’UN RECRUTEUR EN VADROUILLE

Collaboration Catalyst @Smartadserver — “Don’t count the days, make the days count” >> www.lcdrd.com <<