đŒPortrait #1 : Paul de Maupeou, co-fondateur de Parkours
LancĂ©e il y a quatre ans sur une idĂ©e dâHadrien Glasel et co-fondĂ©e par Paul de Maupeou, Parkours propose un modĂšle original dâaide aux devoirs, vĂ©ritable innovation dans le marchĂ© du soutien scolaire. Leurs Ă©quipes de coordinateurs et dâĂ©tudiants tuteurs sont aujourdâhui rĂ©parties dans 5 villes françaises.
Quâest-ce que câest Parkours ?
Paul : âDes tuteurs Ă©tudiants ou jeunes diplĂŽmĂ©s de cursus sĂ©lectifs ou de grandes Ă©coles qui viennent coacher chacun 3 Ă 5 Ă©lĂšves chaque soir, pour les aider Ă faire leurs devoirs Ă lâĂ©cole et aller au-delĂ des devoirs. Câest ça le challenge : aller au-delĂ des devoirs.
Avec Parkours, notre objectif câest dâĂ©tablir ce terreau de sĂ©rĂ©nitĂ© dont les Ă©lĂšves ont besoin pour se rĂ©vĂ©ler.
En les aidant Ă anticiper leurs Ă©valuations, en faisant en sorte que ça se passe mieux en examen et en leur montrant ainsi quâils commencent Ă progresser. Câest quand ils sont plus sereins que tout est en place pour amorcer une progression. Aujourdâhui, nous sommes prĂ©sents dans 30 Ă©tablissements dans 5 villes en France (Paris, Lyon, Bordeaux, Marseille, Nantes). 1200 Ă©lĂšves et 600 tuteurs travaillent ensemble presque tous les soirs. Ca commence Ă avoir de la gueule !â
Quelle est lâoriginalitĂ© de votre start-up ?
Paul : âLes coordinateurs sont finalement trĂšs proches des Ă©lĂšves. Ils peuvent transformer la scolaritĂ© de 50 Ă 60 Ă©lĂšves grĂące Ă lâaction de leur Ă©quipe de 10 Ă 15 tuteurs. Il y a une mission humaine assez ouf Ă rĂ©aliser.â
Ce nâest pas de lâĂ©tude surveillĂ©e approximative. Câest de lâĂ©tude accompagnĂ©e dynamique. Câest une expĂ©rience forte dâaccompagner des Ă©lĂšves jusquâĂ la sĂ©rĂ©nitĂ©.
Le lien secret entre Parkours et le Lab de lâĂ©ducation ?
Paul : âLe Lab de lâĂ©ducation nous a particuliĂšrement aidĂ©s dans cette phase de brouillard initiale du projet oĂč on se demande toujours si notre idĂ©e nâest pas farfelue, si lâon a pas beaucoup Ă perdre en quittant son job pour se lancer.
Avec Hadrien, on a dĂ©couvert quâil y avait un HackEdu organisĂ© par le Lab de lâĂ©ducation. On avait chacun un week-end de prĂ©vu mais on annule tout :
CâĂ©tait lâoccasion ou jamais de mettre le pied Ă lâĂ©trier Ă notre projet et de passer dâune idĂ©e Ă la proposition dâun service bien dĂ©fini.
Le samedi matin, on est arrivĂ©s. On a eu la chance de fonctionner en mode projet et Ă©quipe et non plus en mode binĂŽme. Et sur ce week-end, on sâest juste dĂ©foncĂ©s. Ăa a terminĂ© assez tard, le lendemain matin, on est arrivĂ©s super tĂŽt, on sâest donnĂ©s Ă fond et on a mis en forme notre premiĂšre proposition commerciale. On attendait avec impatience la prĂ©sentation devant le jury (ndlr le pitch). CâĂ©tait assez stressant de devoir prĂ©senter devant un jury et je me souviens dâHadrien et moi dans les toilettes;
On Ă©tait un peu stressĂ©s et face Ă la glace, on sâest mis Ă agiter les bras vers le haut en guise dâĂ©chauffement et pour se donner du courage avant de prĂ©senter un projet qui nâĂ©tait quand mĂȘme pas complĂštement ficelĂ© devant une petite centaine de personnes.
Nous, on se disait : ânotre projet est gĂ©nial, on va cartonner, on flippe un peu mais le jury va kiffer.â Et en fait⊠je sais pas exactement comment on a prĂ©sentĂ© la chose mais ça nâa pas attirĂ© lâattention de grand monde et câĂ©tait assez dĂ©cevant. MĂȘme si on Ă©tait les seuls Ă croire Ă notre projet, ce week-end nous a permis de beaucoup avancer, de construire plus en dĂ©tail la proposition et aussi, de nous remettre en question et de nous dire quâil y avait encore du chemin Ă âparkourirâ !
Ce que ce week-end nous a donnĂ©, ce nâest pas la validation dâun modĂšle mais un Ă©lan gĂ©nial. Et aussi la conscience que pour convaincre, il faut un trĂšs bon service.
Cela nous a vraiment fortifiĂ©s dans notre association avec Hadrien et quelques semaines plus tard, on rencontrait le directeur dâun collĂšge/lycĂ©e dans lâouest parisien. Ce directeur nous a dit Ă lâissue de lâentretien :
âVous avez un trĂšs beau projet pilote dans les Ă©coles du CERENE. Il va falloir le consolider mais jây crois et jâaimerais que vous le lanciez dans mon Ă©tablissement sur le collĂšge et le lycĂ©e dĂšs septembre prochain.â
Cela valait le coup de sâaccrocher et finalement on a trouvĂ© en lui notre premier partenaire. Il a Ă©tĂ© lâun des parrains du projet parce que finalement, câest un peu lui qui nous a incubĂ©s dans son Ă©tablissement. Cet Ă©tĂ©, il a Ă©tĂ© le premier, parmi trente autres directeurs, Ă signer la reconduction du partenariat pour lâannĂ©e prochaine (ndlr lâannĂ©e scolaire 2018â2019).â
Un conseil pour les entrepreneurs du futur ?
Paul : âPour passer de penser Ă faire, de lâidĂ©e Ă la rĂ©alisation, il faut un peu prendre son indĂ©pendance. Il ne faut pas trop Ă©couter ses parents, câest cool dâĂ©couter son cĆur mais il faut pas avancer stupidement non plus.
Câest une expĂ©rience intense lâentrepreneuriat !
Il faut savoir que lâentrepreneuriat, câest un investissement personnel tel quâil faut y croire Ă fond. Et quand tu crois Ă fond Ă une idĂ©e, il faut faire gaffe de ne pas avoir nĂ©cessairement lâassentiment de tous mais surtout lâassentiment de ton premier client ou partenaire. Et câest ça qui compte : juste savoir si tu pourras avoir ton premier client.â
âFinalement, entreprendre, câest peu lâidĂ©e initiale parce quâil y a beaucoup dâidĂ©es. Câest vraiment le dĂ©ploiement. Et mĂȘme avant le dĂ©ploiement, le premier client. En fait, si tu as trouvĂ© ton premier client, tu as souvent fondĂ© ton entreprise.â
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