Quelques recettes pour apprendre à apprendre!

Le Lab de l'Education
Le Lab de L’Education
5 min readApr 13, 2018

Avez-vous déjà goûté le quatre-quart parfait? Comme tout classique, chaque chef pâtissier prétend avoir la recette parfaite : moelleux, fondant, onctueux.. Demandez-leur la recette, et chaque chef vous livrera un secret différent. C’est un peu pareil avec l’apprentissage : en terme de pâtisserie, comme en terme d’éducation, il existe mille façons de faire frétiller vos papilles et neurones. Le Lab et We Are Peers (WAP) se sont donc donné rendez-vous pour tester quelques recettes…

We Are Peers déploie une pédagogie d’apprentissage par les pairs. Alors quand le Lab interroge l’éducation, We Are Peers répond par des cercles d’apprentissage, d’échange et de discussion. Le point de départ est d’abord d’abolir l’asymétrie entre le maître et l’élève, créer un moment de circulation continu du savoir et, au final, d’être en mesure de formuler sa propre recette !

On a d’abord 7 apprenants qui racontent chacun à tour de rôle une expérience liée à un apprentissage. Puis chacun revient dessus : qu’est-ce que cette expérience peut nous apprendre sur comment apprendre ? A force de tourner autour du sujet, chacun a une vision de plus en plus clair de ce qu’il a appris, comment il l’a appris et quelle a été la clé du succès dans cette apprentissage. Les 7 apprenants se divisent et se réunissent de nouveau en petit groupe, des petits groupes qui s’accordent autour d’une vision commune de l’apprentissage et qui, à partir de là, vont pouvoir penser chaque ingrédient, chaque technique et chaque étape pour répondre à leur façon à la question : comment s’y prend-on pour apprendre.

Une première recette prend forme et mets quelques personnes d’accord : l’importance qu’il faut accorder à la modélisation de son propre apprentissage ! Cela répond à un double enjeu, à savoir comment optimiser et comment personnaliser son apprentissage. La première étape (1) pour l’apprenant est d’identifier et d’appréhender le sujet dans le but de délimiter le périmètre d’apprentissage. Il s’agira, par exemple, de faire une veille pour identifier les ouvrages importants, les lire et en faire une synthèse. Dans un deuxième temps (2), ces premières recherches permettront à l’apprenant de s’auto-évaluer, de comprendre où il en est et de visualisation le chemin qu’il lui reste à parcourir. La troisième et dernière étape (3) proposée par le groupe, c’est la mise en action, ou plutôt « la synchronisation de la synthèse de la veille avec les objectifs d’apprentissage ». Pour cela, le groupe propose tout simplement d’imprimer toutes les sources de la veille, de les disposer au sol et de surligner au marqueur les informations clés de chaque source par code couleur.

Le second groupe propose une autre approche, plus immersive, l’idée est d’orchestrer son apprentissage au moyen d’une immersion dans un environnement afin de se mettre en mouvement dans un flow continu d’informations. La première étape (1) est donc de la mise en situation d’immersion dans un environnement. S’en suit un besoin de comprendre les contraintes et de prendre des décisions (2) avec toujours pour objectif d’avancer dans son apprentissage. Enfin, la dernière étape (3) passe par l’échange et la discussion. L’immersion permet d’évoluer dans un environnement où les autres peuvent être une ressource et un moyen de comprendre et de connaître l’environnement qui va nourrir notre apprentissage.

Pour illustrer concrètement cette idée, il suffit d’imaginer Emma, présidente du Lab, dans un jardin de permaculture dans lequel elle a passé un été entier à observer et à apprendre sur cet environnement. Pour avancer dans son parcours, les contraintes et les besoins des plantes deviennent une ressource pour organiser le temps et l’apprentissage : les plantes sont arrosées et nourries en fonction des saisons. Les échanges d’Emma avec le jardinier lui permettent enfin de mettre un nom sur ce qu’elle voit et ce qu’elle fait.

Pour finir, le dernier groupe s’est accordé autour d’une idée : apprendre permet surtout de devenir qui l’on veut être. A partir de là, la méthode consiste donc à donner du sens à son apprentissage, en se projetant dans ce que l’on souhaite devenir. L’apprenant avance grâce à sa volonté, sa motivation. Pour aller dans cette direction, il lui faut tout d’abord se mettre en pleine conscience de lui-même (1), par exemple en méditant et en se projetant tous les matins. La seconde étape (2) va être de s’inspirer des autres, de reprendre leurs habitudes et leurs bonnes pratiques. Pour alimenter cette démarche, la troisième étape (3) de cette méthode permet de capitaliser sur nos propres petites victoires. Les réussites et les paliers que l’apprenant parvient à passer dans sa recherche servent de carburant pour la suite et c’est justement grâce aux premiers résultats de l’apprentissage que l’apprenant continu son chemin. Enfin, pour accompagner cette méthode, le groupe propose d’avoir recours à une prophétie auto-réalisatrice (4) : le “Fake it until you make it”.

Cette recette, c’est Jo’ du lab qui l’applique. Son exemple, c’est de vouloir de devenir entrepreneur, et pour cela, il imite les entrepreneurs. A partir de sa lecture de l’ouvrage Miracle Morning d’Hal Elrod, il commencé à penser en terme de projection de soi. Tout d’abord, pour devenir entrepreneur, il faut se dire qu’on peut le faire. Ensuite, il faut aller chercher de l’inspiration chez les autres, ce qui le sont, se renseigner sur ce qu’ils font et faire de même. A force d’en parler, de présenter son projet, d’être challengé dessus et d’être ainsi confronté aux exigences qu’on attend d’un entrepreneur, Jo’ en apprend sur les attitudes à avoir et les exigences à assumer.

Vous aussi vous avez des talents de cuisinier mais vous avez une autre recette ? C’est normal! Il n’y a pas de “quatre quart parfait”, seulement des recettes bien travaillées! On vous attend donc bientôt pour une prochaine session WAP du Lab de l’éducation!

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