Terradona, nouvelle donne dans la gestion des déchets ?

Une solution “made in France” pour une ville intelligente

We-Lab
Le Lab OuiShare x Chronos
4 min readApr 25, 2017

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Avec une urbanisation galopante, les villes sont confrontées à de nouveaux enjeux, et notamment celui d’adapter leurs services à la croissance tendancielle de leur population. C’est le cas pour la gestion des déchets, à plus forte raison en Europe où une récente directive oblige les villes à recycler 70% de leurs déchets d’ici 2030. Pour relever le défi, les collectivités peuvent compter sur les Green Tech qui développent des solutions intelligentes et connectées. C’est le cas de Terradona, une entreprise française qui, à travers une vision 2.0 de la consigne, entend bien révolutionner le tri et la gestion des déchets. Le tout, en diminuant les dépenses des collectivités : un duo gagnant pour des pouvoir publics souvent en mal d’argent.

Crédits Photo: Scott Webb

Une solution vertueuse pour les collectivités et pour les citoyens

En France, si 87% de la population trie ses déchets, seuls 44% le font systématiquement. Le tri et le recyclage des déchets représentent pourtant un enjeu de taille aussi bien d’un point de vue environnemental qu’économique. C’est dans ce contexte que Terradona a imaginé une solution permettant tout à la fois d’améliorer la qualité du tri sélectif, d’optimiser les tournées de ramassage et de récompenser le citoyen de son geste écologique. Pour cela, l’entreprise a développé un système de caractérisation des déchets et de mesure de remplissage des conteneurs. Capable de reconnaître le matériau et le poids de chaque déchet jeté dans un conteneur, la solution de Terradona est associée à une application nommée Cliiink. Après avoir reconnu l’usager, l’application lui crédite automatiquement des points en fonction du poids de ses déchets triés, points qui sont ensuite convertibles en bons d’achat chez des commerçants locaux.

Armée de cette technologie, Terradona s’est fixé 3 objectifs : augmenter le tri de 15% par an, diminuer le volume d’ordures ménagères de 2% par an et optimiser la fréquence des collectes pour faire économiser à la collectivité l’équivalent de 5€ annuels par habitant. Vaste programme donc, mais l’offre de Terradona a effectivement de quoi faire bouger les lignes puisque tous les acteurs de la chaine du tri y trouvent leur compte.

Du point de vue des citoyens tout d’abord, Terradona rend le tri plus stimulant car lucratif. Grâce à son système de primes personnalisées, Terradona propose des bons cadeaux adaptés à tous les profils et stimule l’économie locale en tissant des partenariats avec des commerces de proximité.

Pour les collectivités, l’intérêt est multiple mais surtout économique. Terredona leur offre une solution complète et qui s’adapte à tous les modèles de conteneurs (nul besoin donc de renouveler tout le parc de conteneurs). L’offre de Terradona permet également aux collectivités d’optimiser la tournée de ramassage des déchets, en fonction du taux de remplissage des conteneurs, et donc de réaliser de vraies économies. Ajoutez à cela le fait qu’actuellement seul 70 % du verre est trié en France. À environ 160 € d’économie entre une tonne de verre triée et une tonne jetée dans les ordures ménagères, le compte est vite fait pour les pouvoirs publics.

La main mise d’une entreprise privée sur un secteur hautement stratégique

Actuellement à l’essai pour les conteneurs de verre dans certains quartiers de Marseille, l’opération est un succès. Le tri y a progressé de 20% en moyenne, tout en créant un lien entre les habitants et les commerces locaux. L’essai est donc prolongé de plusieurs mois, en élargissant cette fois le service aux autres emballages.

Le fait est que le modèle peut effectivement se développer ailleurs en France mais aussi dans les pays du monde entier. Dans un secteur où l’acquisition de données est traditionnellement difficile, Terradona est parvenu à concevoir une solution technologique qui permette de collecter des informations particulièrement riches. Point clé dans son business modèle, l’entreprise reste propriétaire des capteurs et vend ses données aux acteurs publics. Il est également hautement probable que Terradona finisse par monétiser l’audience du programme de primes qu’elle a développé pour ses usagers.

Car outre l’aspect technologique, c’est surtout la donnée qui constitue la matière première de Terradona. Les informations qu’elle collecte ne sont donc “logiquement” ni partagées ni ouvertes. Et c’est là que le bât blesse : en conciliant service personnalisé et service d’intérêt général Terradona joue un double jeu. Or la domination d’un acteur privé sur un secteur à la fois stratégique et au service du bien commun risque de s’avérer rapidement menaçante pour le grand public et les collectivités. La partie peut donc s’annoncer plus serrée que prévue pour Terradona.

Et nous parlerons de tous ces sujets lors du prochain Ouishare Fest du 5 au 7 juillet prochains.

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Ressources utiles :
Site web de Terradona
Dossier de presse
Cliiink
Chaine YouTube

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