Petit lexique de Créatividée
Originalidée : Pour être qualifiée de créative, une idée doit se distinguer de l’existant, être inhabituelle…
Utilidée : …mais l’originalité ne suffit pas ! L’idée doit également répondre à un objectif ou un ensemble de contraintes. La créativité c’est donc la réunion de deux critères : l’inattendu et le pertinent.
Divinidée : Pendant des siècles, on a cru que les bonnes idées relevaient d’une intervention divine. On pensait la créativité réservée à quelques élus, et on la limitait aux domaines de l’art et des sciences.
Rationnalidée : Aujourd’hui, on a dépassé ces croyances divines. On rationalise le sujet de la créativité, grâce à son étude scientifique (voir mon article Pour une approche scientifique de la créativité) et aux méthodes d’idéation. Malgré tout, un certain mysticisme pèse encore sur le sujet et handicape notre capacité à le traiter sérieusement et efficacement.
Publicidée : Historiquement, les méthodes de créativité sont apparues dans le milieu de la pub. Une des premières a été le brainstorming, proposé en 1953 par Alex Osborn, directeur d’une agence de publicité.
Diversidée : Il n’existe pas d’approche ou de méthode unique pour avoir des idées. Chacun doit trouver celles qui lui conviennent le mieux.
Associatividée : Rebondir sur une idée pour en proposer une autre est une des dynamiques clés de la créativité. Elle est notamment un des fondamentaux du brainstorming.
Mixidée : Connecter deux idées entre elles peut donner naissance à de nouvelles idées. On peut le faire de façon volontaire pour voir où cela nous mène, on parle alors de connexion forcée.
Radicalidée : Certaines idées sont incrémentales, c’est-à-dire qu’elles proposent une légère modification ou amélioration de l’existant, en se situant dans un cadre connu. D’autres sont radicales (ou de rupture) en permettant un changement de perspective, et en remettant en cause le cadre lui-même.
Fixidée : Il est souvent difficile de se détacher des idées initiales, souvent bien limitées (voir mon article Créatifs, attention aux premières intuitions). Ainsi, lorsque l’on fonctionne par pure associativité, comme dans le brainstorming, on se limite généralement à des idées incrémentales.
Absurdidée : Une technique consiste à considérer avec attention des propositions qui paraissent spontanément absurdes. Ce peut être un passage efficace vers la trouvaille de bonnes idées.
Adversidée : Une autre technique est de défendre son idée face à quelqu’un de réticent. Par la motivation à convaincre cet avocat du diable, nous raisonnons et allons plus loin dans nos réflexions.
Sérendipidée : Nos meilleures idées peuvent venir aux moments les plus inattendus. Cela ne veut pas dire pour autant que ces idées viennent de nulle part, c’est souvent le fruit tardif d’un travail passé (voir mon article Les bonnes idées ne viennent pas toutes seules).
Tenacidée : Contrairement à la vision d’une créativité facile et sans effort, la persévérance a été identifiée comme un des traits de personnalité clés pour émettre de bonnes idées.
À propos de l’auteur : Je m’appelle Jules Zimmermann, et je suis formateur, conférencier et enseignant en créativité. Initialement diplômé de sciences cognitives à l’ENS, mon travail est aujourd’hui de croiser sciences et méthodes pour penser un véritable enseignement de la créativité. J’interviens dans des lieux d’innovation comme thecamp, dans des universités comme la Sorbonne, ou encore directement pour des organisations.
À propos de ce blog : Cet article fait partie du “Le Labo des Idées”, dédié à une prise de hauteur scientifique et méthodologique sur la créativité. Dans ce blog, je partage avec vous mes réflexions et pérégrinations sur le sujet, alimentées à la fois par mes lectures et par mes expériences en tant qu’intervenant.
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