Le Laboureur — 20 Mars
SHAPE — Rapport n°526/33–Opération Trajan sur l’objet est-européen
Ceci est une publication des éléments déclassifiés du rapport rendu vendredi 20 mars par les équipes techniques de l’opération Trajan, actuellement responsable de la zone d’exclusion à proximité du cylindre présent sur le territoire national hongrois.
Ayant pris possession de ce rapport, les équipes du Guardian ont conçu une série d’illustrations reprenant les données importantes contenues dans le document, accompagnées de textes explicatifs.
Formes & Dimensions
Bien que nous disposions maintenant de nombreuses images et vidéos de l’Objet, il reste souvent complexe de réellement apprécier ses extraordinaires dimensions. Le rapport commence par décrire précisément la largeur, hauteur et circonférence du cylindre. Nous avons sélectionné les informations les plus pertinentes.
L’ « Eastern European Object » (EOO), tel qu’il est nommé dans le rapport, est donc un cylindre de 4,1 km de largeur (ou de diamètre) et de 9,7 km de long. Toutefois, contrairement à ce que l’on pourrait penser en l’observant de loin, il n’est pas lisse. Sa surface est crénelée de milliers de pointes, chacune de plusieurs dizaines de mètres de hauteur, répartis en 121 anneaux de 140 pointes, pour un total de 16 940 pointes.
Par ailleurs, les deux côtés du Cylindre ne sont pas non plus plats, ils présentent une inclusion de 3,3 km de diamètre sur 216 mètres de profondeur, ce qui laisse 419 mètres entre le sol et cette dernière. L’objet s’enfonçant en moyenne de 200 à 300 mètres sous la surface, certains scientifiques théorisent que ces 400 mètres sont intentionnels, dépassant cette profondeur maximale et préservant l’inclusion de débris venus du sol — sans pour autant apporter d’explication à la présence de l’inclusion elle-même.
Le rapport de la task force contient aussi un schéma détaillant les caractéristiques des pointes mentionnées plus haut :
Comme on le voit, ces pointes ont chacune une taille comparable à un immeuble de 20 ou 30 étages. Pourtant, elles ne représentent même pas 2% de la hauteur totale du Cylindre, qui apparaît donc lisse vu depuis l’horizon.
Voici une comparaison avec les plus hautes structures construites par l’Homme :
Ces gratte-ciels, comme les montagnes ci-dessous, sont présents à titre indicatif. Aucun d’entre eux, ni leurs environs, ne semblent menacés par l’objet dans les mois à venir (NDLR)
Ce schéma met en evidence le fait qu’aucune construction humaine ne pourrait resister au passage de l’objet, qu’il est plus approprié de rapporter aux reliefs naturels terrestres :
Pour le moment, la trajectoire de l’objet n’a pas été affectée par la topographie du terrain, mais il est vrai que, étant apparu à l’ouest de la chaîne montagneuse des Carpates, il n’a circulé que dans une région relativement plate.
La communauté scientifique postule que le Laboureur pourrait être dévié par des reliefs plus conséquents dans le futur, notamment en parvenant dans le massif de la Forêt de Bohème, entre la République tchèque et l’Allemagne, début juillet. Le plus haut sommet de ce dernier est le Großer Arber, qui culmine à 1456 mètres, environ un tiers de la hauteur du Rouleau — suffisamment pour affecter son parcours.
Vitesse & Direction
Proportionnellement à ses dimensions, le mouvement du Laboureur peut être considéré comme lent. Il se déplace en roulant, à une vitesse jusqu’ici parfaitement stable de 5,217 kilomètres par jour (soit 0.22 km/h), effectuant une rotation complète tous les 2,5 jours. Cela représente tout de même, après cinq semaines, près de 170 kilomètres, et pourrait totaliser 1600 kilomètres d’ici à la fin de l’année 2020.
Comme sa vitesse, le cap de l’EOO est aussi parfaitement fixe, actuellement de 296° vers l’ouest/nord-ouest — en notant qu’un cap évolue naturellement à mesure qu’un l’objet se déplace en ligne droite.
La faible vitesse de l’objet est mentionnée dans le rapport comme une des raisons expliquant les dimensions de la zone d’exclusion mise en place par l’Opération Trajan. En effet, il y a un délai de près de quatre jours entre le début de cette zone, à l’avant, et le passage du rouleau ; délai jugé suffisant pour s’assurer que les populations ont bien été évacuées des constructions menacées.
Le général Antonescu — responsable de l’Opération Trajan — a aussi précisé lors d’un point presse que le chiffre de 5 kilomètres sur les côtés du Laboureur avait, lui, été déterminé après avoir constaté la dégradation causée par les vibrations de l’objet sur les structures environnantes, mentionnant une destruction quasiment totale des bâtiments à moins d’un kilomètre. Le général affirme que la taille de la zone d’exclusion « pourrait être réévaluée dans un futur proche, dépendant de la constitution des sols ou des caractéristiques des bâtiments concernés à l’approche des centres urbains, notamment à Budapest. »
Trajectoire
Depuis son apparition, le 18 février, le déplacement de l’objet a été scruté par toutes les agences d’imagerie satellite de la planète. Il n’y a donc rien de nouveau dans les informations du rapport 526/33, si ce n’est des projections précises de la potentielle trajectoire future de l’objet, illustrant les villes qui pourraient par la suite être touchées.
D’abord, localement, sur les territoires roumains et hongrois :
Puis plus globalement, avec une projection sur l’espace Européen :
Il va sans dire que, si ces projections s’avéraient exactes, elles constitueraient une perspective dramatique pour toute l’Europe. Les villes mentionnées sur ce schéma représentent près de dix millions d’habitants, une vingtaine si l’on y inclut Londres, et plus de quarante en y additionnant les zones urbaines sur tout le trajet durant l’année 2020.
La disruption pour l’économie du continent risque elle aussi d’être massive, affectant dans plusieurs cas des capitales vitales pour leurs pays — Vienne, par exemple, regroupe près de 30% des Autrichiens et une proportion similaire du PIB national.
Sans parler, évidemment, de la tragédie à long terme que serait la destruction de ces trésors architecturaux et culturels, irremplaçables pour l’humanité, dont nous avons déjà parlé dans nos colonnes.
Enfin, la question de l’évacuation massive de populations sur le chemin de l’Objet dans les prochaines semaines, et particulièrement à Budapest, intervient au moment ou la totalité des pays européens a mis en place des mesures de confinement pour tenter de mitiger les effets de la pandémie de nCov-19.
Questions en suspens
Certes, le rapport de l’Opération Trajan apporte enfin des données précises, mettant un terme à de mutiples spéculations quant à certaines caractéristiques du phénomène.
Toutefois, la plus grosse partie du rapport n’a pas été déclassifiée. La plupart des données sont censurées ainsi que de nombreux paragraphes de texte. Seuls huit schémas sur 46 sont visibles, et le nom des chercheurs l’ayant rédigé est tenu secret.
De nombreuses questions restent donc en suspens : par exemple, qu’en est-il de la composition de l’objet ? De quoi est-il fait ? Qu’est-ce qui se trouve à l’intérieur ? Dispose-t-il de mécanismes permettant de se diriger ? Emet-il des ondes, des signaux ? Et surtout, est-il posssible de le détruire ? Ou, au moins, de le faire changer de direction, de l’arrêter ?
Ces omissions n’ont pas été justifiées par le général Antonescu ou son entourage, entraînant de nombreuses réactions exaspérées de la part de la communauté internationale. Le sujet ne manquera pas d’être éxposé lors de la réunion du conseil de sécurité de l’ONU, prévue à New York le jeudi 2 avril.
D’ici là, le Laboureur, inéxorablement, continue sa funeste marche.
— The Guardian
Le Laboureur est apparu comme ça, quelque part dans l’est de l’Europe. Depuis, il roule lentement vers l’ouest, écrasant tout sur son passage. D’où vient-il ? Que signifie-t’il ?
Si vous découvrez le phénomène, n’hésitez pas à revenir sur la première journée, ou accédez à toutes les entrées.
Avez-vous photographié, filmé, dessiné l’object ? Etes-vous en possession d’informations utiles ? Envoyez vos contenus ou vos questions a theplowinstitute@gmail.com
La trajectoire du Laboureur est aussi surveillée sur Twitter et Facebook.
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