Encore un effort pour être numérique !

Les “barbares” s’attaquent aux fondements du journalisme

Un récent rapport interne du New York Times sur la transition numérique de ce journal, l’un des plus prestigieux de la planète, souligne les difficultés de la rédaction à s’adapter au monde numérique. Son inflexible directrice de l’information Jill Abramson en a fait les frais. Et pourtant, le NYT faisait figure de modèle pour de nombreuses “newsrooms” dans le monde ! En France, c’est la directrice du Monde, Nathalie Nougayrède qui démissionne faute de pouvoir transférer une partie des journalistes “papier” vers la rédaction digitale…

Celles et ceux qui avaient assisté à la projection du documentaire “À la Une du New York Times” organisée il y a trois ans par la Cité des Médias et de la Communication au Pathé Madeleine de Marseille avait pu voir la sidération du rédacteur en chef “Affaires Étrangères” du NYT qui découvrait la vidéo d’un hélicoptère américain mitraillant des civils à Bagdad, vidéo “balancée” par Wikileaks sur YouTube. Un monde s’écroulait devant ses yeux. D’obscurs geeks informaticiens, journalistes non-professionnels, parvenaient à faire la Une dans le monde entier avec des scoops dignes des plus grands reporters…

La “numérisation” du monde de l’information n’est désormais plus une simple affaire de technique mais une affaire de culture de métiers, de vision d’entreprise, de relations aux audiences. Les “barbares” attaquent les fondements mêmes du journalisme et les modèles économiques de la presse traditionnelle.

Et pourtant, chez les journalistes comme chez les patrons de presse on discute comme s’il suffisait d’adapter les vieux schémas du siècle dernier (le XXème). Un tsunami se prépare. Il s’est déjà levé de l’autre côté de l’Atlantique où les recettes publicitaires des grands médias papier se sont effondrés ces cinq dernières années pour atteindre aujourd’hui le niveau des années 50 !

Face à la vague, pas la peine de construire des digues, il vaut mieux apprendre à surfer…