Le retour des Mad Men : l’avenir de la Silicon Valley se trouve-t-il à Madison Ave ?

Pourquoi l’épicentre des industries créatives se déplace à New York ?

Philippe Francais
Le monde qui vient
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3 min readAug 4, 2013

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Malgré le chant assourdissant des cigales, écoutons quelques signaux faibles repérés dans le bruit de fond des effets d’annonces de l’industrie high tech ces dernières semaines.

Il y a d’abord, Marissa Mayer, la pétillante PDG de Yahoo! qui sort la cash machine pour faire son shopping à New York afin de relancer le géant endormi du web qu’elle doit réveiller. Tumblr, le site de microblogging devient Yahoo! compatible pour plus d’un million de dollars. En quelques mois, ce sont plus d’une vingtaine de startup (de l’ecommerce aux réseaux sociaux) qui sont tombées dans le panier de la pédégère de moins de 50 ans. Elle a même voulu faire les soldes à Paris avec Dailymotion, mais notre ministre de la reconstruction nationale, Arnaud de Montebourg, lui a prié de reprendre le premier vol pour Sunnyvale, siège de la maison-mère près de San Francisco.

Peu de médias en ont parlé, mais Tumblr est basé à New York et Mme Marissa Meyer en a profité pour annoncer le regroupement de toutes les activités Yahoo! de la côte Est dans les locaux de l’ancien immeuble du New York Times. Tout un symbole ! D’autant que Yahoo! veut rapidement augmenter le nombre de ses effectifs dans la grosse pomme pour les porter à 800 personnes.

Cette frénésie new yorkaise n’est pas l’apanage de Yahoo ! Google vient d’acheter dans le quartier de Chelsea un building de 1,8 milliard de dollars pour y installer 3 000 employés. Evan Williams et Biz Stone, les deux cofondateurs de Twitter, ont installé leur nouvelle startup dans une pépinière newyorkaise qui porte le nom de Alleycorp.

Déjà, l’an dernier, une journaliste du New York Times, Claire Cain Miller, s’interrogeait : “Quand l’industrie High Tech signifiait hardware et puces électroniques, la Silicon Valley, où se trouvaient le département d’informatique de Stanford et de grandes espaces pour de grandes usines, a été l’épicentre naturel. Mais aujourd’hui, une nouvelle entreprise de haute technologie est plus intéressée par les questions liées au e-commerce, aux médias ou à la publicité. Toutes ces industries créatives sont basées à New York….“

Un créateur de startup, interrogé par ses soins, renchérit : ‘’Si vous cherchez des journalistes financiers, la réalité c’est qu’il y en a plus à New York. Si vous voulez des gens qui connaissent la mode, il doit y en avoir 10 fois plus à New York. Si vous voulez être racheté par une agence de publicité, vous devez être à New York’’.

L’épicentre de l’industrie high tech serait-il entrain de se déplacer vers Madison Avenue ? La tectonique des plaques des industries créatives aurait-elle choisit de déplacer la faille de San Andréa vers la Côte Est ? Le récent rachat/fusion de Publicis et d’Omnicom, deux géants mondiaux de la publicité, l’un basé à Paris, l’autre à New York, serait-il entrain de préfigurer les batailles de titans des prochaines années ? Plutôt que de se préoccuper de ses concurrents directs du monde de la publicité, “PubliOmnicom” a compris que ses vrais concurrents s’appellent désormais Google, Facebook, Yahoo!…

Mad Men, le retour. Une nouvelle saison démarre, à l’orée des années 2010…

Philippe Francais

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