Susciter le désir d’apprendre: une façon de respecter la liberté de l’élève

cophetua
Le Petit Buisson
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2 min readOct 5, 2016

Un élève qui apprend parce qu’il en a envie et non parce qu’il est obligé est un élève libre, qui deviendra plus facilement un homme libre, car il aura appris que suivre son intuition n’est pas forcément une mauvaise chose, au contraire. Que c’est justement lorsque l’on s’accorde de plus en plus le droit de faire cela que l’on se forge une vie en rapport avec son identité profonde : l’intuition étant un aiguillon assez sûr pour être suivi, si on a appris à l’écouter, à s’en méfier, et à l’apprivoiser aussi tôt que possible.

Mon ami Branton, de Nouvelle-Zélande, lorsque je lui ai écrit que je créais des supports de cours pour jeunes qui avaient « décroché » de l’école m’a répondu : “Lucie, Many congratulations. That is fantastic news. I am very pleased for you. If the children have dropped out of school it may be because they are smart enough to understand that school is not providing them with what they really need.

Pourquoi est-ce que les jeunes vont pouvoir passer des heures à regarder des vidéos sur Youtube, des films d’horreur, des clips, des photos sur Facebook, et jamais avec plaisir feuilleter leurs manuels scolaires? Je crois que c’est parce que les industries du divertissement, et la plupart des gens, dans leurs rapports personnels, cherchent à créer le désir, l’attraction … Pourquoi? Parce que les autres ne sont pas obligés de lire leur fil d’actualité, d’aller voir leur dernier film, ni de visionner leur dernière vidéo. La seule chose qui va les pousser à le faire est leur désir, leur envie.

Le progrès intérieur des jeunes auxquels s’adressent ces personnes est-il pour autant pris en compte? Ou se cherchent-ils seulement un public, des consommateurs, ou des miroirs à leur narcissisme? Toutes les situations existent.

Lorsque je crée mes supports de cours, j’essaie d’avoir ces deux exigences en tête : créer l’envie, et nourrir profondément. Aujourd’hui on ne peut plus se passer de la première : la concurrence est trop rude. En revanche, les gens qui se soucient réellement du bien-être et du développement d’autrui, sans idéologie (c’est à dire, sans discours construit simplement pour gagner du pouvoir, mais ne se basant ni sur l’amour de l’autre, ni sur aucune réalité quelle qu’elle soit) ni enjeu purement financier sont si rares …

Les créations qui réunissent ces deux dimensions gagnent aujourd’hui. J’espère qu’elles seront toujours plus nombreuses.

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Le Petit Buisson

I am a writer in my professional life and I am using Medium to practice genres I am not yet acquainted with, or sometimes to share writings I am allowed to.