Le PNUD appui le projet « Au nom de l’art, de la femme et l’essentiel »
Vers une autonomisation des Femmes Potières « Reines de Gaouï/#Tchad »
Le 09 novembre 2020, l’artiste musicien Mawndoé Célestin a lancé officiellement son projet « Au Nom de l’art, de la femme et l’essentiel ». Par la même occasion, le projet démarre avec un atelier de formation qui consiste à renforcer les capacités des femmes potières de Gaouï pour améliorer et booster leurs connaissances créatives dans le domaine. La cérémonie d’ouverture de la formation a eu lieu à Gaouï, où se déroulent les activités jusqu’au 13 novembre. Le projet bénéficie de l’appui technique et financier du PNUD à travers son projet d’appui à la diversification de l’économie tchadienne.
Ce sont 50 femmes « Reines de Gaouï », sélectionnées par un jury sur la base leur compétence et leur créativité en poterie, qui reçoivent depuis hier, une formation en poterie en vue de les aider à être autonomes tout en valorisant le secteur de la poterie. Elles bénéficieront de formations avec des artistes internationaux et nationaux afin de renforcer leur capacité de création, de production et de commercialisation de leurs poteries. Le projet vise à renforcer la diversification économique à travers le renforcement de capacité et l’autonomisation des femmes potières. Plus spécifiquement, cette activité permettra d’accroître la capacité des bénéficiaires dans la création artistique dans le domaine de la poterie, contribuer au développement des marchés des produits de la poterie et intégrer la dimension environnementale dans le processus de production des produits de la poterie.
Au nom des Femme…
Le choix de ces femmes s’explique par le fait qu’au Tchad comme partout dans le monde, les femmes sont au cœur des équilibres familiaux, culturels, sanitaires, et sociaux. Elles jouent un rôle central en matière de développement, d’éducation et de santé. Ainsi, leur autonomisation est un enjeu de taille pour la paix, le progrès social, économique et environnemental. Pourtant, malgré les multiples appuis des organisations à l’égard des femmes, des efforts considérables restent à accomplir pour que les filles et les femmes bénéficient des mêmes chances et des mêmes libertés que les garçons et les hommes. Ces efforts devraient couvrir l’éducation, la formation, le travail, ainsi que la participation aux décisions politiques et économiques, pour ne citer que ces domaines.
Pour ce qui est des Reines de Gaouï constituées de mères, grand-mères, filles et petites-filles, elles ont déjà la main et la technique ancestrale propre à elles dans de la pratique de l’argile qui a permis la fabrication des millions de jarres, d’ustensiles de cuisine et d’objets de décorations utilisées par des milliers de familles. Cette pratique est un flambeau qu’elles se transmettent depuis plusieurs générations à Gaouï, petit village d’origine ancestrale des Sao (ce peuple légendaire), situé à 25 kilomètres de N’Djamena. Malheureusement, ce noble métier qui fait vivre beaucoup de foyers, fait face à d’énormes difficultés liées à une créativité limitée couplée à des problèmes d’ordre socio-économique. C’est à ce niveau qu’une formation sur les méthodes modernes de poterie pourrait permettre de lier passion et profession pour une autonomie intégrale de ces Reines qui, à force de se soucier de la simple survie, finiront par perdre la précieuse couronne qui leur a été transmise de génération en génération. Au-delà de l’apprentissage de nouvelles méthodes de travail de la poterie, Il faudra retenir aussi que le projet porté par l’artiste tchadien Mawndoé vient porter une marque spéciale en termes d’innovation et d’autonomisation des couches vulnérables notamment les femmes et les jeunes filles.
L’apport du PNUD
Dans le cadre de l’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD) d’ici 2030, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) s’est engagé à appuyer et à accompagner le Gouvernement du Tchad dans ses actions. Ce choix d’appuyer le projet « Au nom de l’art » se justifie par le fait qu’il contribue fortement à la diversification de l’économie tchadienne et prend en compte la poursuite des ODD 5, ODD 8 et ODD 12.
