Le Récap’ du 7 juin : #Likes&SantéMentale, #DétectionDe Pandémie, #ModérationDesContenus, #SecretsNucléaires

Renaissance Numérique
Le Récap’ de la semaine
5 min readJun 7, 2021

#Likes&SantéMentale

Récemment, Facebook a annoncé le lancement d’une nouvelle fonctionnalité, qui permet aux utilisateurs de la plateforme et d’Instagram de masquer le nombre de “likes” (les fameuses mentions “J’aime”) sur leurs publications, ou sur celles des comptes auxquels ils sont abonnés. Cette mesure, destinée à ôter une forme de pression sociale aux utilisateurs, intervient dans un contexte de préoccupation quant aux potentiels effets néfastes des réseaux sociaux sur la santé mentale. En effet, si les likes peuvent avoir des retombées positives sur le bien-être des personnes, cette fonctionnalité peut également se révéler nuisible dans les cas où les utilisateurs y deviennent accros. Selon une étude publiée dans la revue scientifique Psychological Science, les adolescents seraient particulièrement vulnérables aux effets de la validation sociale. Cependant, si la nouvelle fonctionnalité peut avoir un effet positif, en supprimant les possibilités de comparaison sociale, des experts, à l’instar de Jeff Hancock, directeur du Stanford Social Media Lab et des psychologues, estiment qu’elle aura une faible retombée sur le mal-être et la santé mentale des utilisateurs. Les likes, en plus d’une valeur sociétale, peuvent également avoir une valeur financière, comme c’est le cas pour les influenceurs, qui ont peu d’intérêt à adopter cette nouvelle option. Enfin, même avec l’option activée, les utilisateurs pourront consulter le nombre total de likes sur leurs propres publications. D’après Nathan Walter, professeur adjoint et directeur de laboratoire au Centre de psychologie des médias et de l’influence sociale de l’Université de Northwestern (Illinois, États-Unis), les adolescents, à qui cette fonctionnalité pourrait être grandement bénéfique, seraient par ailleurs moins enclins à l’utiliser, dans la mesure où le nombre de likes constitue pour eux un fort symbole de réussite sociale. Malgré ces limites, les experts encouragent les utilisateurs à tester cette nouvelle fonctionnalité, afin de sortir de l’anxiété provoquée par la comparaison constante avec d’autres contenus. (Lire l’article)

#DétectionDePandémies

Il y a quatre ans, huit Malaisiens étaient admis à l’hôpital, atteints d’un cas rare de pneumonie. L’année dernière, les échantillons prélevés à l’époque sur ces patients ont été analysés par l’Université de Duke (Caroline du Nord, États-Unis), et révèlent la présence d’un coronavirus dont la “signature génétique” indique qu’il avait déjà infecté des chats et des chiens par le passé. Selon les chercheurs spécialisés en infections émergentes, cette découverte, pour l’instant sans conséquences, aurait dû être faite bien plus tôt. Afin de pallier ces défaillances dans les systèmes de détection actuels, le gouvernement britannique a annoncé le 21 mai la création d’un nouveau “radar mondial des pandémies”, afin de mettre en place un suivi des différents variants du Covid et des maladies émergentes. “Nous devons mettre en place un système de surveillance des maladies adapté au 21ème siècle, avec un partage des données en temps réel, et un séquençage génomique et des réponses rapides”, a déclaré le Premier ministre Boris Johnson. Cette annonce intervient après la publication d’un rapport cinglant par le Groupe indépendant sur la préparation et la réponse aux pandémies (l’Independent Panel for Pandemic Preparedness and Response), qui a qualifié la crise du Covid-19 de “Tchernobyl du 21ème siècle”, et après les réunions des ministres de la santé du G7 et du G20, dont le Royaume-Uni assure la présidence. Cependant, de nombreux dispositifs de détection, internationaux ou nationaux, étatiques ou universitaires, existent déjà. Plutôt que de créer un nouveau système, tout l’enjeu est donc de parvenir à agréger et croiser les analyses et les données détenues par les différents systèmes existants, qui ne communiquent pas entre eux. Au niveau mondial, une telle ambition se heurte également à la question des conditions d’accès à ces données et de leur collecte, qui dans le domaine de la santé publique restent très inégales d’un pays à l’autre. (Lire l’article)

#ModérationDesContenus

Dans une tribune pour le magazine en ligne Wired, Evelyn Douek, conférencière en droit à la Harvard Law School et membre du Berkman Klein Center for Internet & Society, revient sur les politiques de modération des contenus sur les plateformes en ligne, qui se sont retrouvées sur le devant de la scène du fait de la crise du Covid-19 et lors des élections américaines de 2020. S’il est impossible pour des plateformes comme Facebook ou Twitter d’ignorer ce qui se dit sur leurs plateformes, et de considérer que les utilisateurs se gouvernent eux-mêmes, l’experte souligne qu’effacer tout contenu controversé constituerait une approche trop simpliste de la modération. Pour Evelyn Douek, il ne faut pas nécessairement aller vers “plus de modération”, mais plutôt avancer vers une “meilleure modération”, assortie de compromis. Ainsi, les dispositifs de modération actuels ne seraient pas optimaux. Ils octroient notamment un trop grand pouvoir aux plateformes, et peuvent entraîner des dégâts collatéraux, dans la mesure où il n’existe pas de définition partagée de ce qui peut constituer des “fausses informations” nuisibles. Par ailleurs, les erreurs commises par les autorités sanitaires au cours de la pandémie auraient rendu instables les récits en ligne, et contribué à une crise de confiance des publics. Selon Evelyn Douek, accentuer la modération algorithmique risque également de nuire à des contenus de qualité, et reviendrait à ne pas se poser la question des mécanismes sociaux et politiques sous-jacents qui ont conduit à la création du contenu en question. C’est pourquoi il faut réfléchir à un autre type de modération pour Evelyn Douek, par exemple inciter les utilisateurs à lire un article avant de le partager, ou limiter les possibilités de re-partage de contenus par une même personne , afin de freiner la propagation de contenus viraux. (Lire l’article)

#SecretsNucléaires

D’après une enquête publiée sur le site de journalisme d’investigation Bellingcat vendredi 28 mai, des soldats américains auraient accidentellement révélé des secrets nucléaires, en utilisant des applications en ligne comme outils de révision. Les soldats chargés de l’arsenal nucléaire américain sont régulièrement soumis à des questionnaires longs et détaillés, dans le cadre desquels il est nécessaire de mémoriser un grand nombre d’informations et d’acronymes. En recherchant sur Google ces acronymes utilisés par l’armée américaine et associés au nom de bases militaires européennes connues pour abriter des missiles nucléaires, les journalistes d’investigation de Bellingcat ont découvert des fiches de révision en ligne donnant la localisation exacte des bombes thermonucléaires américaines stockées en Europe, et précisant si ces missiles sont actifs, c’est-à-dire s’ils sont équipés d’une tête nucléaire ou non. Ainsi, dans son article, Foeke Postma, chercheur pour Bellingcat, explique qu’en tapant plusieurs acronymes comme “B61” (le nom d’un missile nucléaire aéroporté), “PAS” (qui désigne des hangars), “WS3” (le nom du système de sécurisation de l’armement) et le terme “vault” (qui désigne une armature en béton), il s’est vu proposer des applications gratuites contenant des fiches de révision destinées aux étudiants-soldats. Soixante-dix de ces fiches de révision concernaient la base aérienne de Volkel aux Pays-Bas, malgré les démentis du gouvernement néerlandais. Des informations détaillées concernant d’autres bases européennes en Italie, en Allemagne, ou encore en Belgique, ont également été repérées sur ces applications. Malgré les sollicitations de Foeke Postma, ni l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ni le Pentagone n’ont émis de commentaires. En revanche, les fiches de révision ont été supprimées desdites applications. (Lire l’article)

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