Le Récap’ du 7 septembre : #Antivax, #IAMédicale&Confiance, #JeuxVidéo, #LoiAntiAvortement&Tech

Renaissance Numérique
Le Récap’ de la semaine
5 min readSep 8, 2021

#Antivax

Le 1er septembre, la communauté Reddit antivax r/NoNewNormal, constituée de plus de 124 000 membres, a été bannie pour « embrigadement ». Ce terme désigne le fait pour une communauté Reddit d’en submerger une autre avec un flux de spams et de mèmes. En d’autres termes, une sorte d’invasion digitale visant à étouffer la voix de contradicteurs sur internet. Ce “subreddit” (communauté réunie autour d’un même thème sur Reddit) s’était déjà attiré les foudres de nombreux autres pour avoir diffusé de fausses informations sur la pandémie de Covid-19. Les modérateurs d’une centaine de subreddits se sont alors coordonnés pour fermer à tous l’accès à leur forum, y compris à leurs membres, jusqu’à ce que les administrateurs de Reddit acceptent de retirer r/NoNewNormal de la plateforme (ainsi que d’autres subreddits propagateurs de fausses informations). Cette action a été accompagnée de la diffusion d’une lettre publique dénonçant le manque d’action de la plateforme pour combattre la désinformation. Face à ces accusations, le président-directeur général de Reddit a rétorqué que la dissidence était un aspect fondamental de Reddit et représentait l’un des fondements de la démocratie. Officiellement, r/NoNewNormal n’a ainsi pas été fermé pour désinformation mais pour « encouragement » à causer des dommages physiques, usurpation d’identité et pour les assauts observés à l’encontre des autres communautés. De ce fait, le sentiment des partisans de la lutte contre la désinformation reste mitigé, de nombreux subreddits propageant de fausses informations étant encore en activité. Certains modérateurs de la plateforme envisagent même une syndicalisation contre la désinformation. (Lire l’article)

#IAMédicale&Confiance

Alors que les applications fondées sur l’intelligence artificielle (IA) appliquée à la médecine connaissent un certain essor, la majorité des patients aurait tendance à faire moins confiance aux processus de décision de ces dernières, qu’à ceux des personnels soignants humains. Trois chercheurs de la Questrom School of Business (Boston, États-Unis) et de la Rotterdam School of Management (Pays-Bas) se sont alors penchés sur les raisons de cette réticence, qui constitue un défi en termes de politiques publiques. Dans un article publié dans la revue scientifique Nature Human Behaviour, ils montrent que cette relative frilosité ne tient pas seulement à une perception négative des décisions prises par les dispositifs reposant sur l’IA. Elle serait également en grande partie due à une vision biaisée (excessivement positive) de la manière dont les soignants formulent des diagnostics médicaux. En outre, les individus s’auto-déclarant réticents à l’utilisation de l’IA à des fins médicales ne comprennent pas comment ces systèmes prennent des décisions et les considèrent comme des « boîtes noires ». Cette faible compréhension est toutefois assumée. En revanche, ces individus ont dans le même temps tendance à surestimer leur compréhension de la façon dont les professionnels de santé prennent des décisions. Selon les chercheurs, afin d’encourager l’acceptation par un plus grand nombre de patients de l’utilisation de l’IA à des fins médicales, il faudrait alors leur faire prendre conscience de la faiblesse de leur écart de compréhension entre le fonctionnement d’un algorithme et les processus de décision humains. (Lire l’article)

#JeuxVidéo

Dans un édito publié dans le Guardian, le journaliste britannique Alex Hern revient sur l’interdiction fraîchement promulguée par le gouvernement chinois concernant la pratique des jeux vidéo par les mineurs. Ces derniers doivent dorénavant respecter une limite légale de temps de jeu : une heure par jour le vendredi et le week-end entre 20h00 et 21h00. En imposant de telles restrictions, l’État chinois franchit un nouveau cap dans l’autorité, s’attribuant un rôle de parent et s’immisçant dans le quotidien des enfants et des adolescents. Cette décision n’est pas non plus sans conséquences pour l’industrie du jeu vidéo. Les entreprises concernées sont chargées d’assurer le respect de cette réglementation, et donc de mettre en place des systèmes de vérification de l’âge. Récemment, le géant Tencent a ainsi déployé un système de reconnaissance faciale afin d’identifier les joueurs de moins de dix-huit ans. Depuis son instauration, les critiques s’abattent sur cette politique. D’aucuns craignent notamment qu’au lieu d’orienter les jeunes vers des activités jugées plus productives et moins addictives, ces restrictions contribuent à faire émerger une génération de jeunes hackers prêts à tout pour jouer. L’État chinois, de son côté, entend cibler une industrie devenue extrêmement puissante et qui repose sur des modèles économiques malsains, n’hésitant parfois pas à stimuler les tendances addictives des jeunes joueurs (en attribuant par exemple des récompenses pour des connexions quotidiennes). La régulation actuelle des jeux vidéo est héritée du débat des années 1990 et 2000 focalisé autour de la question de la violence, et ne prend pas en compte ces aspects. S’il est improbable que les pays occidentaux adoptent le modèle chinois basé sur la restriction du temps de jeu, ces nouvelles règles donnent toutefois matière à réfléchir aux régulateurs et aux développeurs du monde entier. (Lire l’article)

#LoiAntiAvortement&Tech

La nouvelle loi promulguée au Texas limitant fortement les conditions d’avortement pour les résidentes de l’État (six semaines de grossesse maximum pour pouvoir y recourir) constitue une inquiétante restriction des droits et libertés fondamentaux. Elle pourrait également avoir des conséquences pour le monde de la tech et la présence et l’expression en ligne des individus. Cette loi crée en effet une zone d’incertitude, quiconque pouvant être poursuivi pour avoir (sciemment ou non) aidé et encouragé la réalisation ou l’incitation à un avortement. Ainsi, réseaux sociaux, services de messagerie instantanée et autres services de transports basés sur des applications numériques se retrouvent au cœur de la tourmente. En cas de requête de la part d’un tribunal, ces fournisseurs de services devront décider s’ils acceptent ou non de partager les données de leurs utilisateurs dans le cadre d’un procès. Dans le cadre de procédures judiciaires afférentes à d’autres sujets, les informations demandées par les organismes publics et les parties civiles sont généralement communiquées par les plateformes. La loi empêche tout de même ces dernières de dévoiler le contenu des communications et des messages privés sans le consentement des individus concernés. En revanche, les métadonnées (noms, adresses e-mail, adresse IP…) peuvent être transmises. En cela, l’avortement représente un sujet extrêmement sensible. Les groupes anti-avortement pourraient en effet utiliser cette loi de manière abusive afin d’obtenir des informations sur les personnes et organisations fournissant des services ou des informations sur la justice reproductive. Cette mesure interroge donc la responsabilité des entreprises concernées. Si certaines pourraient décider de quitter l’État en signe de protestation, le Texas reste le deuxième plus grand état du pays et abrite un pôle technologique extrêmement innovant, ce qui constitue un attrait économique pour les grandes entreprises. Pour l’heure, les plus grands noms de la tech ne se sont pas prononcés sur leurs intentions. (Lire l’article)

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