Le vertige des choses #2

Le début du reste de ta vie.

Je sais pas. Je vais encore me tuer à repasser une nouvelle fois sur tes lèvres. Et puis quoi ? Ça m’éreinte. À ta manière de m’y confronter, c’est toujours le même rituel. Je viens glisser sur la supérieure, et dans une vrille descendante tu m’emmènes finir de recouvrir ce qu’il y a de plus beau chez toi.

Je suis là pour ça. C’est vrai, j’ai une place particulière dans ta vie. J’ai un côté pétillant et extravagant, alors forcément qu’entre nous ça ne pouvait coller que de nuit. Et pourtant chacun de ces soirs me consume peu à peu. Peut être est-ce l’idée de laisser une part de moi sur chacune des bouches étrangères auxquelles tu t’accroches. Ou ce sentiment que je ne suis pas ce que je devrais, que tu m’utilises pour revêtir une identité qui, pour un moment, te ferait oublier la tienne. Moi qui pensais être l’instrument de ton art, d’une œuvre qui prenait vie chaque soir. Et alors que je comprends que dans l’ombre c’est derrière moi que tu te caches, c’est dans un bain de bordeaux que pour toi je fonds dans la lumière.

Par un rouge à lèvres en quête de sens.

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