L’avènement du travail collaboratif, la force des startups

Alexandre Frech
LegalRH
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3 min readNov 21, 2017

Jeune entreprise innovante à fort potentiel de croissance, la startup est une expérience en soit. Fondée sur le développement d’une idée, elle présente un potentiel de risque supérieur à une entreprise traditionnelle, ce qui a nécessité de développer des méthodes de travail plus rapides et efficaces.

Entre autonomie, jeunesse, expérience, bien-être au travail, retour sur une petite révolution.

Travailler dans une startup à l’aube du développement du numérique est un challenge de tous les instants. En effet, il faut faire face à un rythme de travail soutenu, avec polyvalence et autonomie. C’est pourquoi, au sein de la startup, l’esprit d’équipe doit être très fort et appeler constamment au dépassement de soi dans l’unique objectif de la réussite du projet.

Le modèle économique de la startup invite les salariés à être collectivement fondateurs de leur entreprise. Ainsi, il faut s’épanouir alors même que les niveaux de pression peuvent parfois être élevés, dans l’objectif assumé d’une croissance rapide pour garantir que le projet fonctionne. Les salariés doivent donc aimer travailler, même si cela nécessite précision et rigueur, et le tout souvent dans l’urgence.

Dans ces conditions, il arrive que le droit du travail ne soit pas une priorité tant que les deux parties (l’entreprise et le salarié) y trouvent leur intérêt. Par exemple, le salarié se focalisera sur ses objectifs plutôt que sur ses heures effectives de travail ; le salaire sera peut être moins élevé et flirtera avec les minimas imposés, et parfois la rémunération pourra se diversifier dans des accessoires, notamment des actions ou stock-options (ce qui pourra finalement s’avérer assez lucratif à moyen terme, voir notamment les exemples de Facebook ou de Criteo, qui valent aujourd’hui des millions, voire des milliards).

Pour autant, il n’existe pas à ce jour de droit dérogatoire pour les startup et il faudra veiller à respecter les prescriptions du droit du travail, aussi bien légales que conventionnelles.

De plus, il n’est pas rare de retrouver dans ces structures des méthodes de management directement inspirées des GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) ou encore d’entreprise qui font aujourd’hui référence, comme Tesla.
En un mot, les personnes sont plus importantes que le produit, qui est lui même plus important que le profit.

Et alors que le premier critère de motivation d’un salarié en France reste souvent le salaire, que la structure naissante ne peut garantir, des stratégies sont mises en place pour donner du sens au travail : le projet change quelque chose, permet une innovation ou réinvente un usage, dans un milieu stimulant pour la créativité et l’implication des salariés !

Cela passe avant tout par un management très horizontal : les idées des collaborateurs et leurs initiatives doivent être entendues pour faire avancer la structure. Cette organisation du travail est assez peu hiérarchisée, dans un esprit de travail collaboratif dans lequel tout le monde se retrouve, de fait, chargé du projet. Il arrive néanmoins que les plus anciens s’occupent tacitement du management de la structure. Et à mesure que les équipes se renouvellent, une nouvelle gouvernance de la relation de travail s’installe, toujours très horizontale, ou chacun collabore à la réussite du projet.

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Alexandre Frech
LegalRH
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Avocat en droit du travail à la Cour d’appel de Paris