La compil des arguments pour la démission de Gérald Darmanin
Depuis Samedi, on m’a demandé plusieurs fois d’expliquer l’affaire Darmanin, ministre accusé de viol. J’essaie de répondre ci-dessous à toutes les interrogations reçues.
Samedi 27 janvier, Le Monde a révélé les détails d’une plainte pour viol déposée contre l’actuel ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin. La plupart du temps, quand j’aborde ce sujet, on me rétorque systématiquement un de ces arguments. Je tente donc d’y apporter une réponse circonstanciée et précise.
« Il y a la présomption d’innocence »
Quel est le rapport ? Nous ne disons pas que Darmanin est coupable ou innocent, nous interrogeons le traitement différencié.
Lorsque des accusations ont été portées à l’encontre des ministres Ferrand, Bayrou, de Sarnez et Goulard, ils et elles ont été exfiltrés. Pourquoi pas cette fois ? Est-ce que le Premier Ministre considère que des accusations de malversations immobilières ou d’emplois fictifs sont moins graves, nécessitent moins de précautions, qu’une accusation de viol ?
« Dans ce cas-là, il suffit de porter plainte contre n’importe qui pour qu’il démissionne »
D’abord, la dénonciation calomnieuse est un délit puni de cinq ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende. Ce n’est donc pas un acte anodin. Par ailleurs, c’est un événement suffisamment rare dans l’histoire pour être considéré avec attention. Et surtout, nous connaissons les chiffres des accusations calomnieuses : 1%. C’est à dire que dans 99% des cas, les accusations des victimes sont véridiques.
« Le dossier a déjà été classé sans suite »
Uniquement parce que la victime ne s’est pas rendue à sa convocation. Combien de victimes qui n’ont pas le courage d’affronter la violence des réaction et des pressions, inévitables après leur plainte ?
« C’était il y a longtemps, pourquoi déposer plainte maintenant ? »
Si on refusait les plaintes pour viol parce qu’elles arrivent tard, il n’y en aurait quasiment plus, particulièrement quand il s’agit d’attaquer un homme de pouvoir quand on est une personne fragile et isolée.
« C’est une ancienne call-girl »
D’abord, ce n’est plus son métier. Ensuite, cela ne lui enlève en rien la possibilité de consentir ou non à une relation sexuelle, et donc de subir un viol. Enfin, quand elle rencontre Gérald Darmanin, ce n’est nullement en tant que « call-girl », mais en tant que citoyenne en demande d’assistance auprès d’un représentant politique.
« Elle a déjà été condamnée, elle n’est pas crédible »
Il n’y a tout simplement pas de victime idéale. Au contraire, un parcours de vie chaotique, une vulnérabilité psychologique sont autant de facteurs qui augmentent les risques de devenir la proie d’un prédateur sexuel.
« Il pourrait être sali sans raison »
Ce n’est pas un droit d’être ministre. C’est un choix, qui vient avec un devoir d’exemplarité. Jérôme Cahuzac est resté au gouvernement jusqu’à sa mise en examen, portant le discrédit sur l’ensemble du gouvernement et la classe politique.
« Il n’est pas encore mis en examen »
Certes. Mais en attendant, le gouvernement, et notamment la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa, ne sont pas en mesure de faire leur travail sereinement.
Alors que l’égalité est la grande cause du quinquennat, comment les membres du gouvernement peuvent-ils être crédibles pour rencontrer des associations, de femmes victimes de violence par exemple, alors qu’un de leur voisin de table au Conseil des ministres est accusé de viol ?
Si ces arguments vous parlent, vous pouvez signer la pétition sur le site du Mouvement, et pensez également à laisser quelques 👏 !
